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Pour la réforme agraire, des femmes sans terre distribuent de la nourriture à Brasilia

Les activités se sont déroulées à la gare routière du Plan pilote au centre de la capitale du pays à l’occasion de la Journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Par Hony Riquison neveu
Via le site de MST

Lundi 25 novembre 2019, plus de 100 femmes du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) ont distribué de la nourriture saine produite dans les camps de réforme agraire et les colonies du District fédéral et des environs.

L’événement s’inscrit dans le cadre des activités de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, date qui marque l’assassinat des trois sœurs Mirabal, militantes qui se sont opposées à la dictature de Rafael Leónidas Trujillo en République dominicaine le 25 novembre 1960. Cette date a été proclamée par les mouvements féministes latino-américains comme une journée de dénonciation dans les années 1980, et a été instituée par l’ONU en 1999.

La mobilisation à Brasilia s’inscrit également dans le cadre des actions en cours de construction pour la Rencontre nationale des femmes sans terre, qui aura lieu en mars 2020 à Brasilia, sous le mot d’ordre “Femmes en lutte, semons la résistance”.

Symboliquement, le choix du lieu visait à renforcer la solidarité des femmes rurales avec celles de la ville. L’action a démontré que les femmes rurales sont aussi responsables de la production d’aliments sains et qu’elles sont confrontées à tout un modèle qui ne les envisage pas, à savoir la production à partir de l’utilisation de produits agrotoxiques.

Selon Sandra Cantanhede, de la direction du MST dans le District Fédéral, ” l’action nous renforce dans la lutte contre la violence, et permet aux femmes de la ville se nourrir de la production saine des femmes paysannes “, dit-elle.

Toutes les deux minutes, cinq femmes sont victimes de violence au Brésil et, selon la dernière étude de l’Institut de recherche économique et appliquée (Ipea), en collaboration avec le Forum brésilien sur la sécurité publique, le taux de décès des femmes a augmenté de 5,4 % au Brésil en 2016-2017. Et 28,5 % des homicides de femmes ont eu lieu dans leur domicile.

A la station de bus du Plan pilote, en moyenne 1 million de personnes par jour circulent, et après la livraison de nourriture, les femmes ont continué à crier des slogans, chanter et annoncer les noms des femmes victimes de féminicides dans le District fédéral.

*Édité par Fernanda Alcântara