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Colombie : Appel des Femmes Fensuagristas à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes

Pour la vie et contre la guerre

Nous pourrions nous ajouter à la longue liste des violences subies par toutes les femmes habitant la planète, vilipendées, agressées, soumises, disparues et rendues invisibles, qui sont autant d’expressions des mécanismes de violence et d’oppression sur lesquels repose le système capitaliste et patriarcal, un long chemin de l’histoire de l’humanité, dans lequel les hommes et les femmes sont immergé·es.

La transformation est la tâche que nous avons entreprise. Le désir de changer l’état des choses qui limite nos libertés, notre participation, en forgeant une souveraineté, là où des limites – des frontières – nous ont été imposées. C’est aussi notre histoire, enrichie par la rencontre, le partage de nos expériences, de nos vécus, qui nous encouragent à lever la voix avec force, pour un monde dans lequel nous avons tou·tes notre place.

En tant que femmes de l’organisation FENSUAGRO : paysannes, autochtones, noires, également ouvrières et populaires, nous nous permettons cet appel POUR LA VIE ET CONTRE LA GUERRE, en ajoutant nos voix à la journée internationale contre les violences faites aux femmes, et que, de tous les coins de cette Colombie, notre cri : “Stoppons les violences faites aux femmes !”, se fasse entendre.

C’est un cri POUR LA VIE, qui naît dans chacun de nos paris, de nos luttes quotidiennes, qui rencontrent et entrecroisent les rêves d’un monde dans lequel il est possible de vivre dignement. La souveraineté alimentaire, l’un de nos principaux enjeux, la reconnaissance de nos pratiques culturelles dans la culture de la terre, la conservation des semences autochtones, la préservation de la diversité et de la connaissance des régimes alimentaires, la sagesse des plantes médicinales pour jouir d’une vie de bien-être.

C’est un cri CONTRE LA GUERRE, établie dans nos territoires pour contrôler, soumettre la vie aux desseins du capital, de la politique de la dépossession, qui nous enlève nos camarades et nos enfants, qui nous déshumanise, brise la mémoire et le tissu social et culturel des peuples du monde. Nous nous opposons au recours systématique à la violence, qui se traduit par une ingérence militaire-armée pour soi-disant résoudre les conflits.

C’est un cri d’espoir, qui nous appelle à l’ORGANISATION, l’articulation, la coordination, un chemin par lequel nous garantissons la défense de la vie et du territoire, cela a été notre meilleur outil pour persister dans le rêve de la paix avec la justice sociale, d’autant plus que la Colombie, 203 ans plus tard, a un gouvernement dirigé par Gustavo Petro et Francia Márquez, qui sont la manifestation de la volonté politique et l’engagement à joindre les efforts pour résoudre les problèmes historiques du conflit social, économique et culturel subi par le peuple colombien.

En ce 25 novembre, toute action qui invite, depuis le cœur de nos processus organisationnels auxquels participent des hommes et des femmes de tous les temps, à réfléchir sur la pratique systématique de la violence, si accentuée dans tous les domaines de la vie, contribue de manière importante à faire reculer la violence envers les femmes, à transformer depuis l’organisation dans le but clair d’avoir une incidence sur la communauté – et à construire une société dans laquelle le principe fondamental tourne autour du soin de la vie, et dans la pratique de laquelle nous reconnaissons le rôle fondamental des femmes.

STOPPONS LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
POUR LA VIE ET CONTRE LA GUERRE,
EN UNISSANT NOS RÉBELLIONS, NOUS CONTINUONS À TISSER ENSEMBLE L’UNITÉ

COMITÉ EXÉCUTIF NATIONAL DE FENSUAGRO
SECRÉTARIAT NATIONAL POUR LES AFFAIRES DE LA FEMME RURALE ET DE L’ENFANT RURAL
ÉQUIPE NATIONALE DES FEMMES FENSUAGRO