| |

Espagne: Demande de soutien à l’agriculture familiale pour une transition agro-écologique juste

Le mouvement Nos plantamos* revendique une transition agroécologique juste et urgente

  • À l’occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, le 17 avril, menée par La Via Campesina, le mouvement national Nos Plantamos, dont fait partie le Syndicat Laboureur Galicien-Commissions Laboureur (SLG-CCLL), se joint aux revendications de l’organisation paysanne internationale.
  • Nos plantamos revendique la nécessité d’une transition agroécologique urgente favorisant et soutenant l’agriculture familiale et sociale.
  • Face à la crise actuelle de l’agriculture, le mouvement plaide pour la défense de la souveraineté alimentaire, fondée sur le respect des personnes et des écosystèmes.

Le 15 avril 2024. – À l’occasion de la Journée mondiale de la Lutte Paysanne, le 17 avril, le mouvement “Nos plantamos“, qui compte plus de 50 organisations, revendique la nécessité d’une transition urgente vers des méthodes de production agroécologiques, durables et diversifiées, au sein de projets familiaux prospères et à petite échelle. Ils réclament également un système agroalimentaire entre les mains des agriculteurs et des consommateurs, et non dominé par le pouvoir de l’industrie agroalimentaire, des grands supermarchés ou des lobbies de l’agro-industrie. Les consommateur·rices veulent avoir accès facilement à des aliments sains, produits de manière équitable et durable.

Ce modèle agroécologique, qui répond aux défis sociaux et environnementaux actuels, vise également à préserver la biodiversité et à promouvoir la paix avec justice sociale, offrant des solutions paysannes à la crise alimentaire et climatique en Espagne et dans d’autres régions du monde. Dans cette transition, le collectif considère également comme indispensable l’accès à la terre, des prix justes pour les producteur·rices et les consommateur·rices, la promotion de l’agroécologie et des semences paysannes, ainsi que la défense de la souveraineté des peuples.

La diminution du nombre d’agriculteur·rices, l’augmentation des exploitations de grande taille et la diminution des petites et moyennes exploitations, ainsi que la distribution inégale des aides de la Politique Agricole Commune (PAC), témoignent de la réalité d’un modèle dominant en Espagne : une agriculture sans agriculteurs, dominée par les marchés, les accords de libre-échange, et les normes et politiques sur mesure de l’agro-industrie, qui laissent de côté l’agriculture familiale et sociale basée sur l’agroécologie paysanne.

Ce système agroalimentaire industriel continue de pousser à la perte de population rurale, d’agriculture familiale et sociale, et au manque de relève générationnelle. Il entraîne également des conséquences environnementales graves, telles que l’augmentation de la pollution de l’eau due à l’agriculture intensive et la perte de biodiversité. À cela s’ajoute l’impact de la crise climatique et de la biodiversité sur l’agriculture à petite et moyenne échelle, avec des pertes allant jusqu’à 80 % selon la culture.

L’agriculture familiale en Espagne représente 82 % des exploitations agricoles et est essentielle pour la cohésion sociale en milieu rural, pour la préservation de la biodiversité agricole qui produit des aliments sains et durables, et pour le développement d’un modèle agraire socialement juste et durable. C’est sur cette agriculture que doivent se concentrer le développement de systèmes alimentaires durables et résilients face à la crise écologique, climatique et de biodiversité.

C’est pourquoi, les organisations membres de La Via Campesina, ainsi que Nos plantamos, rappellent l’importance de soutenir les petites exploitations familiales et sociales vers une transition plus durable et juste, selon une approche sociale, environnementale et économique qui renforce la souveraineté alimentaire.


Nos plantamos est une alliance d’organisations et de personnes du mouvement pour la Souveraineté Alimentaire en faveur d’une agroécologie paysanne, avec la participation des agriculteur·rices et des travailleur·euses agricoles, qui prône le respect de l’environnement, des zones rurales, et qui offre aux consommateurs des aliments sains, de qualité et locaux.


*Nos plantamos est un jeu de mots qui désigne le fait de rester en un lieu public pour manifester et qui évoque aussi l’action de planter et travailler la terre.