Solidarité avec la Palestine, maintenant !
La Via Campesina exige une mission d’enquête des nations unies sur les violations des droits de humains en Palestine et demande à l’ensemble de notre mouvement et à nos alliés engagés de s’unir à la campagne mondiale de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) contre l’apartheid israélien dans notre chère Palestine occupée ! L’apartheid est un crime !
CONTRE L’APARTHEID ISRAÉLIEN : BOYCOTT, DÉSINVESTISSEMENT ET SANCTIONS MAINTENANT !
(Harare: 23 mai 2021) La Via Campesina, un mouvement international qui rassemble des millions de paysan·nes, de travailleur·euses sans terre, d’indigènes, d’éleveur·euses, de pêcheurs·euses, de travailleur·euses agricoles migrant·es, de petits et moyens agriculteur·rices, de femmes rurales et de jeunes du monde entier, en lutte pour la souveraineté alimentaire et les droits des paysan·nes, accompagne la lutte du peuple palestinien depuis les premières années de l’occupation israélienne illégale. Engagé·es comme nous le sommes en faveur de la justice sociale et de la dignité des personnes, nous avons appris à connaître la réalité palestinienne année après année à travers de nombreuses délégations dans les territoires occupés. Puis, en 2013, nous avons intégré l’Union des comités de travailleurs agricoles ou UAWC-Palestine à notre mouvement. Depuis lors, ses travailleurs ruraux à Ramallah, ses gardiens de semences à Hébron et ses pêcheurs à Gaza, entre autres, ont apporté d’importantes contributions à l’internationalisme paysan de La Via Campesina. Ils ont notamment aidé à construire notre Déclaration des droits des paysans (UNDROP) et à consolider notre mouvement à travers le monde arabe.
Délégation après délégation dans notre chère Palestine, La Via Campesina a vu de ses propres yeux la cruelle illégalité de l’État colonial israélien : ses massacres à Gaza et en Cisjordanie, ses démolitions flagrantes d’écoles, d’hôpitaux et de maisons, sa construction de murs et l’expansion des colonies, son vol d’eau, de terres et de territoires. Mais nous avons également accompagné le peuple palestinien dans la gestion digne de ses cultures rebelles : ses oliveraies vieilles de plus de 500 ans, ses écoles et centres communautaires où se forme la conscience historique de la jeunesse palestinienne, et ses conférences internationales organisées pour atteindre une véritable souveraineté alimentaire pour la Palestine et tous les autres peuples en lutte.
« Vive les luttes de nos paysannes et paysans ! Vive les luttes des travailleurs agricoles ! Nous sommes avec vous jusqu’à ce que la justice socio-économique pour tous les paysans, pêcheurs et travailleurs agricoles devienne une réalité. Puissions-nous réussir à protéger les droits des paysans et des travailleurs ruraux dans le monde entier, ainsi que dans nos pays respectifs, dans le monde arabe et dans notre chère Palestine. » – Déclaration finale de la conférence internationale : Souveraineté alimentaire, colonies et frontières (Ramallah, 2019)
En avril 2021, Human Rights Watch (HRW) a confirmé ce que les gens du monde entier dénoncent depuis des années : « Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité que sont l’apartheid et la persécution. » Selon le nouveau rapport de HRW, « la sévérité de la répression dans les territoires occupés, y compris l’imposition d’un régime militaire draconien aux Palestiniens alors que les Israéliens juifs vivant dans des conditions de ségrégation sur le même territoire jouissent de tous leurs droits en vertu d’une législation civile israélienne qui respecte ces droits, équivaut à une oppression systématique nécessaire à l’existence de l’apartheid. » Mieux vaut tard que jamais. On ne peut être plus clair.
Ce 15 mai, c’est le 73e anniversaire de la Nakba ou « catastrophe » survenue en 1948 avec l’expulsion de 750 000 Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres pour créer l’État d’Israël. Bien que l’accord sanctionné par les Nations unies prévoyait l’occupation de 55 % du territoire palestinien, en violation du droit international, ils ont occupé par la violence et la répression la majeure partie de la Palestine. Dans le contexte de la Nakba 2021, connue comme « le jour de la douleur » par le peuple palestinien, l’État criminel d’Israël a intensifié ses plans d’occupation et de déplacement des Palestiniens par une série d’attaques guerrières qui ont abouti au meurtre vicieux de plus de 250 Palestiniens dont la plupart sont des enfants, des femmes et des personnes âgées. En réponse, La Via Campesina a publié une nouvelle déclaration de solidarité qui affirme au monde entier, encore une fois : les droits des Palestiniens sont aussi des droits de l’homme !
« Les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ont droit à la vie, à l’intégrité physique et mentale, à la liberté et à la sécurité de leur personne… Ils ne seront pas soumis à une arrestation ou à une détention arbitraire ni à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et ne seront pas tenus en esclavage ou en servitude. » – Article 6 : Droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans (UNDROP, 2018).
« Les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ont le droit de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles, droit reconnu par de nombreux États et régions comme le droit à la souveraineté alimentaire. Ceci inclut le droit de participer aux processus décisionnels concernant la politique alimentaire et agricole et le droit à une nourriture saine et suffisante produite par des méthodes écologiques et durables respectueuses de leur culture. » – Article 15 : Droit à l’alimentation et à la souveraineté alimentaire, Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans (UNDROP, 2018).
La solidarité en action
En réponse à la récente attaque israélienne, et pour empêcher que ces crimes ne se reproduisent, La Via Campesina appelle l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) à organiser immédiatement une mission d’enquête officielle des Nations Unies en Palestine occupée. Tout en espérant que cette mission de l’ONU concentrera son enquête sur les violations des droits commises lors des récentes attaques israéliennes contre la population civile palestinienne, nous pensons également qu’une telle mission devrait servir à surveiller la violation continue des droits de l’homme en général, et tout particulièrement les droits des paysans palestiniens et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, comme le détaille notre UNDROP. La Via Campesina, avec notre organisation membre UAWC-Palestine, est prête et désire accompagner la mise en œuvre effective d’une telle mission de l’ONU.
En plus de ce qui précède, il convient de rappeler qu’en novembre 2015, une délégation de La Via Campesina s’est rendue en Palestine et a présenté un rapport détaillé avec de multiples recommandations pour notre mouvement et toute notre communauté d’alliés. Une de ces recommandations, peut-être la plus importante aujourd’hui, est d’adhérer officiellement au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui vise à mettre fin au soutien international à l’occupation illégale et à la répression criminelle des Palestiniens par Israël et à le contraindre à se conformer au droit international. C’est ainsi que nous avons pris l’engagement de mobiliser nos organisations et alliés autour du BDS comme « outil de lutte contre le crime d’apartheid que l’État d’Israël commet à l’encontre de la population palestinienne. »
En solidarité avec le peuple palestinien, qui subit actuellement les attaques militaires les plus graves de ces derniers temps, La Via Campesina appelle nos 181 organisations membres et toute notre communauté d’organisations et de mouvements alliés à rejoindre le mouvement BDS avec toute leur force et leur conviction pour mettre fin à l’apartheid israélien et à ses crimes de guerre.
- D’abord et avant tout, adhérons tous et toutes ! Le boycott est économique, académique et culturel !
- Nous devons nous mobiliser pour arrêter les entreprises, les institutions publiques et privées, y compris les universités, et les gouvernements qui ont des relations commerciales et d’investissement avec Israël ;
- Nous devons également faire pression sur les gouvernements comme les États-Unis et le Canada qui continuent de vendre à Israël des armes qui sont utilisées contre la population palestinienne, principalement les femmes, les personnes âgées et les enfants. L’aide militaire des États-Unis et du Canada et d’autres pays constitue également une violation de leurs politiques internes qui interdisent la vente d’armes pour commettre des crimes contre l’humanité et la violation des droits de l’homme ;
- De même, les pays qui utilisent les sociétés de sécurité et de contrôle israéliennes, comme Elbit Systems, qui a construit le mur en Cisjordanie et conçu la stratégie paramilitaire contre la population palestinienne, et qui a participé à la construction du mur et à la conception de la stratégie militaire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique contre les migrants et les communautés frontalières, doivent rompre leurs relations commerciales et d’investissement avec l’État criminel d’Israël ;
- Enfin, que les sociétés étrangères installées dans les territoires palestiniens, comme la société mexicaine Cemex qui collabore aux implantations illégales de colons blancs extrémistes qui continuent de s’étendre en semant la peur et en multipliant les attaques paramilitaires contre les Palestiniens, quittent Israël parce que leurs opérations sont souillées du sang de la population palestinienne qui continue de résister et de lutter héroïquement.
La solidarité concrète et authentique avec le peuple palestinien ne peut plus attendre, elle est urgente et doit être large et militante. Nous exhortons nos organisations de La Via Campesina dans son ensemble et tous nos alliés à agir ensemble pour soutenir le mouvement BDS afin de saper la terrible politique d’apartheid que subit aujourd’hui notre peuple palestinien frère.
Mondialisons la lutte ! Mondialisons l’espoir !
La Via Campesina
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