Les violations du Droits Paysans

COMUNIQUÉ DE PRESSE

Les violations du Droits Paysans pendant les programmes de Réhabilitation pour les Victimes du Tsunami sont emblématiques des violations endurées quotidiennement par la paysannerie mondiale.

Vía Campesina édite son deuxième rapport annuel sur les Violations des Droits Paysans présenté lors de la 61ème session de la Commission des Droits Humains des Nations Unies. Genève, le 4 avril 2005

Vía Campesina s’adresse au public de Genève à l’occasion de la 61ème session de la Commission des Droits Humains des Nations Unies avec l’intention de souligner la gravité de la problématique des violations des droits humains dont la paysannerie doit faire face dans le monde. Depuis 2004, Vía Campesina publie un rapport annuel sur les violations des droits paysans dans différents pays du monde, en documentant les cas plus importants ainsi que les formes typiques des violations commises.

Vía Campesina initie aujourd’hui un événement parallèle à la Commission des Droits Humains, documentant les énormes problèmes que la catastrophe du Tsunami à provoqués entre ceux et celles qui souffraient déjà des effets négatifs de politiques de développement mal orientées – déni des intérêts et besoins de la paysannerie et d’autres groupes marginalisés de la société. La réhabilitation et la reconstruction doivent respecter le principe de la souveraineté alimentaire, et assurer une répartition d’aliments sains et sûrs, libres d’OGMs, produits localement plutôt  qu’importés, en accord avec les préférences et goûts locaux, culturels et sociaux.
La réhabilitation contribue ou provoque souvent des violations de droits humains de paysans et paysannes, de pêcheurs côtiers, de communautés côtières sans droits à la terre ni aux ressources côtières et une paysannerie expulsée de ses terres traditionnelles.
La reconstruction favorise souvent des programmes de cultures des terres satisfaisant les besoins du marché mondial et la plupart des victimes des violations des droits humains induites par ces programmes sont des personnes particulièrement pauvres, femmes et enfants.

 
Ce nouveau rapport sur les violations des droits paysans présente des cas très graves de différents pays : Argentine, Bangladesh, Brésil, Colombie, Inde, Indonésie, Philippines et Sud Afrique. En luttant pour le droit à la terre et pour l’accès aux ressources, ainsi que pour leurs droits économiques, sociaux et culturels, la paysannerie doit faire face en même temps à la croissance alarmante de persécution politique, menaces personnelles et assassinats. Le rapport documente certains cas en provenance de ces pays où les paysans et paysannes sont expulsés de force de leurs terres ainsi que des nombreuses situations où leur droit pour un accès aux ressources productives est dénis. Le rapport présente aussi des cas sur les violations des droits civils et politiques. Le mouvement des sans terre du Brésil, MST, dénonce par exemple l’assassinat de 759 travailleurs ruraux et leaders syndicaux dans l’état de Para durant les quelques dernières années. Plusieurs des cas en Indonésie démontrent le pouvoir des compagnies multinationales, acteurs économiques expulsant illégalement les paysans/nes de leurs terres communautaires. Dans un cas au sud de Sulawesi, 6 paysans on été assassinés, 21 blessés et beaucoup d’autres arrêtés au cours de l’année dernière. Pacho, un des leaders paysans colombien, se trouve depuis quatre années dans une prison de Bolivie, accusé de terrorisme et de trafic de drogue.

Le mouvement mondial de paysans et paysannes, Vía Campesina, exige la création de nouveaux instruments législatifs au niveau international afin de faire reconnaître les droits humains de la paysannerie. Vía Campesina promeut le développement d’une Convention Internationale sur les Droits Paysans, qui doit couvrir les obligations des acteurs nationaux et internationaux. Elle devra également prendre en compte les conséquences négatives et dévastatrices de la libéralisation et des politiques néolibérales imposées sur aux paysans par les institutions internationales. En Inde par exemple, des milliers de  l’Inde, ou milliers des paysans et paysannes se sont sucidés suite aux conséquences des ces politiques.
Il est important de souligner la lutte pour une reforme agraire authentique et pour l’accès à la terre et aux ressources productives pour les paysans et paysannes dans le monde. Vía Campesina demande la libération immédiate des les leaders paysans qui se trouvent actuellement en prison.