Déclaration de l’UAWC après le raid militaire israélien sur le siège de l’organisation

9 juillet 2021

Le mercredi 7 juillet 2021, vers 3 heures du matin, les forces d’occupation israéliennes ont fait une descente au siège de l’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC) à Ramallah/Al-Bireh, laissant derrière elles un ordre militaire standard dictant la fermeture de notre bureau principal pour 6 mois.

Lors de leur invasion, les forces d’occupation israéliennes ont démoli notre porte d’entrée, semé le désordre dans le bureau et endommagé une partie de notre mobilier (voir les photos et cette vidéo postée sur Twitter). En outre, elles ont volé cinq disques durs, un ordinateur portable, un magnétoscope numérique et plusieurs livres et documents.

L’UAWC dénonce le raid israélien, les dommages causés à notre bureau et l’ordre de fermeture militaire avec la plus grande fermeté. Cet ordre est illégitime et de toute évidence motivé par des raisons politiques. Il vise notre siège social dans le but de perturber l’ensemble de notre organisation.

Le raid et l’ordre de fermeture représentent une attaque particulièrement provocante contre la souveraineté palestinienne, compte tenu du fait que notre siège est situé dans la zone A de la Cisjordanie, qui est sous le contrôle total de l’Autorité palestinienne, à laquelle nous répondons.

Nous avons déménagé dans un autre bureau, où nous poursuivons notre travail avec une grande détermination afin de remplir nos obligations et engagements envers des milliers d’agriculteur⋅rice⋅s palestinien⋅ne⋅s vulnérables et leurs familles dans la Zone C.

Le raid israélien et l’ordre de fermeture ne peuvent être considérés indépendamment de la campagne agressive de diffamation et de retrait du financement menée par le gouvernement israélien et les organisations qui lui sont affiliées, contre l’UAWC et la société civile palestinienne en général. Des ONG internationales ont documenté ces campagnes et l’ONU les a reconnues et dénoncées.

Plus spécifiquement, le raid israélien sur notre siège ne peut être considéré indépendamment de l’enquête que le gouvernement néerlandais a lancée l’année dernière sur l’UAWC, en réponse à la pression du gouvernement israélien et des organisations qui lui sont affiliées. Cette enquête a eu un effet catalyseur sur la campagne de diffamation et de retrait de financement dont l’UAWC a fait l’objet pendant des années, pour perturber notre travail dans la zone C.

Bien que l’UAWC ait coopéré avec l’enquête néerlandaise, nous ne pouvons ignorer qu’elle a déjà causé d’énormes dommages à notre organisation, à nos partenaires et à nos bénéficiaires — même si à ce jour elle n’a toujours pas établi de faute ou de négligence de la part de l’UAWC.

Nous appelons nos partenaires et donateurs, et le gouvernement néerlandais en particulier, à condamner le raid israélien et l’ordre de fermeture contre l’UAWC et à faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles rétractent cet ordre, afin que nous puissions rétablir notre capacité organisationnelle.

Il s’agit également de protéger la société civile palestinienne dans son ensemble contre l’escalade des campagnes et des mesures israéliennes, qui visent à consolider l’occupation et l’annexion de la Palestine par Israël et à vaincre les Palestiniens dans leur lutte pour la liberté, les droits de l’homme et la dignité.

À la suite du raid israélien sur notre siège social et à sa fermeture, nous avons reçu d’innombrables appels et courriels de solidarité de la part d’organisations de la société civile et de missions diplomatiques locales et internationales.

Nous sommes très reconnaissants pour ces témoignages encourageants de soutien à l’UAWC.

En outre, nous accueillons chaleureusement toutes les campagnes internationales de solidarité et de collecte de fonds en faveur de l’UAWC (Voir la campagne de collecte de fonds de La Via Campesina) — elles sont essentielles en ce moment critique.

Le siège de l’UAWC à Ramallah/Al-Bireh, après le raid militaire israélien du 7 juillet 2021 vers 3 h du matin