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Communiqué d’ECVC face à la répression des paysan.ne.s Colombien.ne.s

“Nous demandons aux organisations internationales impliquées dans la mise en œuvre des accords de paix (telles que la FAO et l’ONU) de condamner d’urgence ces actes et d’appeler le gouvernement colombien à prendre ses responsabilités pour répondre de façon adéquate à ces événements tragiques. Nous nous adressons plus particulièrement à l’Union Européenne. En effet, cette dernière étant chargée du suivi de la mise en œuvre de la Réforme rurale intégrale et entretenant un lien étroit avec le Programme de substitution, nous l’exhortons à prendre des mesures immédiates afin de défendre les droits humains des victimes et le respect efficace des accords.”

Bruxelles, 9 octobre 2017 – La Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) condamne la répression qui s’est abattue au cours de ces derniers jours sur des milliers de paysan.ne.s à Tumaco, Nariño, en Colombie. Ils/Elles revendiquaient de manière pacifique le respect des accords de paix signés entre le gouvernement colombien et les FARC-EP. Les forces militaire et policière ont tiré sur la foule, perpétrant un véritable massacre. À l’heure actuelle, le bilan fait état de 9 morts et de 52 blessés graves.

Nous, les paysan.ne.s européen.ne.s, nous montrons solidaires avec nos frères et nos sœurs colombien.ne.s et leurs organisations qui dénoncent le non-respect du Programa Nacional Integral de Sustitución de Cultivos de Uso Ilícito (Programme national intégral de substitution des cultures d’usage illicite (PNIS)). EN effet, au lieu d’assurer la substitution volontaire des cultures de coca par le biais de la planification participative et de réformes structurelles permettant d’offrir au paysan.ne.s de réelles possibilités de production, le gouvernement procède à l’éradication forcée des cultures laissant les paysan.ne.s démunis, sans solution alternative.

Nous exhortons le gouvernement à mettre un terme à sa politique de répression et de violence, à démilitariser les zones et à assurer le respect des accords de paix en garantissant la sécurité des populations rurales et en mettant en œuvre, grâce à un budget adéquat, la Réforme rurale intégrale et le Programme intégral de substitution. En outre, il est indispensable de mener les enquêtes nécessaires et de poursuivre les auteurs du massacre pour qu’ils assument les conséquences pénales de leurs actes.

Nous demandons également aux organisations internationales impliquées dans la mise en œuvre des accords de paix (telles que la FAO et l’ONU) de condamner d’urgence ces actes et d’appeler le gouvernement colombien à prendre ses responsabilités pour répondre de façon adéquate à ces événements tragiques. Nous nous adressons plus particulièrement à l’Union Européenne. En effet, cette dernière étant chargée du suivi de la mise en œuvre de la Réforme rurale intégrale et entretenant un lien étroit avec le Programme de substitution, nous l’exhortons à prendre des mesures immédiates afin de défendre les droits humains des victimes et le respect efficace des accords.

Nous appelons également la société civile européenne à condamner cette démonstration de violence institutionnelle, à exiger le respect des accords de paix et à rester attentive à tout nouvel acte répressif et à toutes violations des droits humains en Colombie.

Au nom de la défense de la vie et du territoire, de la souveraineté alimentaire, des droits fondamentaux des individus et des peuples et de la paix, ECVC s’engage à suivre de près ces événements et à encourager la mobilisation et les actions nécessaires pour accompagner et paver le chemin que les colombien.ne.s ont tracé vers la paix, tout en s’assurant que celui-ci se construise en respectant la sécurité et les droits de chacun.e.

 Comité de Coordination de la Coordination Européenne Vía Campesina