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Colombie : La Vía Campesina dénonce la vague alarmante de persécutions et d’assassinats de défenseurs sociaux

(Harare, le 10 novembre 2020) Alors qu’approche un nouvel anniversaire de la signature de l’Accord de paix entre les FARC et l’État colombien, les données sur la persécution et l’assassinat de dirigeantes et dirigeants sociaux en Colombie sont alarmantes. Alors même que le monde entier est confronté à la pandémie de la COVID-19, ces actions de guerre n’ont pas cessé.

C’est avec beaucoup d’indignation que nous dénonçons que de nombreux membres de nos organisations de La Vía Campesina Colombie se trouvent dans la liste des victimes d’assassinats et plusieurs autres membres ont reçu des menaces de la part de groupes paramilitaires qui appliquent une stratégie de peur et de terreur pour étouffer nos revendications historiques.

Au nom de La Vía Campesina, nous dénonçons les menaces directes contre notre camarade Nury Martínez et sa famille. Elle est présidente de la Fensuagro et membre du Comité de coordination international de LVC. Nous dénonçons également les menaces contre Demetrio Guerrero, dirigeant de l’organisation FENACOA.

Selon Indepaz (Institut d’études pour le développement et la paix), à ce jour, autour de 251 dirigeants sociaux et défenseurs de droits de l’homme ont été assassinés, y compris 10 proches et 52 signataires de l’Accord de paix.

La Vía Campesina, en tant que garante du point 1 du processus de paix sur la réforme agraire intégrale, et en raison de notre responsabilité morale envers la paysannerie, les femmes et la société organisée, nous appelons à appuyer une campagne de solidarité pour maintenir l’alerte face à cette situation de violence systématique et nous dénonçons en même temps les actions de l’État colombien qui portent atteinte à l’Accord historique devant transformer la vie de millions de Colombiens avec justice, mémoire et démocratie.

Le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et les autorités gouvernementales colombiennes ont un rôle à jouer dans la surveillance de la protection des droits des défenseurs menacés et dans la garantie que justice soit rendue aux personnes tuées en Colombie.

Nous sommes des défenseurs sociaux, des paysans, des femmes, des peuples indigènes et organisés, nous ne sommes pas des criminels !