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Notes de la VIIème conférence: Contexte politique et luttes en Amérique latine et Caraïbes

(Derio, 22 Juillet 2017) Le premier après-midi de la VIIème Conférence Internationale de La Via Campesina a été consacré au contexte politique international. Celui-ci est caractérisé par la crise insoluble du capitalisme et les pressions de plus en plus fortes qu’il exerce sur les populations, les états et l’environnement, et par la dangereuse mercantilisation de toutes les ressources naturelles. Le lendemain, ce sont les luttes et les résistances qui ont été évoquées. Partout, la souveraineté alimentaire est considérée par les membres de La Via Campesina comme la seule alternative possible au modèle imposé, et l’agroécologie le moyen d’y parvenir et de nourrir les peuples. Dans ces deux espaces, les spécificités régionales ont été analysées.

 

Contexte politique

L’Amérique latine, à l’exception de certains pays qui ont un gouvernement socialiste, qui ont connu une réforme agraire, qui constituent des foyers de résistance, est le théâtre d’une gouvernance de droite. De nombreux pays ont récemment connu des coups d’états, la lutte pour la démocratie et contre l’oligarchie y est de plus en plus en plus violente, marquée par une criminalisation extrêmement brutale de tous ceux qui se mobilisent pour leurs droits. Les assassinats des promoteurs de la paix se transforme en logique de répression, au Paraguay, au Honduras, au Brésil, au Guatemala et la militarisation se renforce. Le cas du Venezuela a aussi mis en exergue le problème de l’information, la majorité des médias est en effet dans les mains de ceux qui se sont déjà saisi du pouvoir. Et partout, des Caraïbes à la Terre de Feu, l’agression capitaliste rend urgente la bataille pour la préservation de toutes les ressources naturelles, au delà de l’historique lutte pour la terre.

 

Luttes et résistances

Si les exemples de victoires au niveau politique existent aussi, grâce à des pays comme le Salvador, la Bolivie, Cuba ou le Nicaragua, une résistance de tous les jours, basée sur un socialisme de la base, est aussi en cours sur tout le continent. Pour le mouvement paysan l’éducation est essentielle à l’avènement d’une société juste et solidaire. A travers tout le continent, la formation politique est la clé de voûte de la résistance. Les paysannes et paysans bénéficient d’une formation idéologique, en plus d’être formés techniquement à l’agroécologie par le biais d’écoles et d’universités paysannes, d’échanges de paysan à paysan, de camps pour les jeunes ou pour les femmes. La souveraineté alimentaire seule peut nourrir l’Amérique, et celle-ci est aussi un moyen de lutte, comme au Venezuela ou des initiatives de production hors marché permettent de contrer le siège alimentaire exercé par les entreprises de la distribution, qui ne livrent plus certaines denrées de base à la population. Au delà du message de paix dont elle porteuse, La Via Campesina s’implique aussi dans des actions en faveur de la paix dans le monde. Par exemple, en Colombie, elle a activement participé au processus de paix, dont elle doit à présent garantir l’application.