Lutte afin de protéger la souveraineté alimentaire en cas de crise nucléaire : le rôle des jeunes du NOUMINREN dans notre région après le tremblement de terre du 11 mars au Japon

(NOUMINREN)

Le plus grand tremblement de terre jamais enregistré dans l’histoire du Japon a frappé le Nord Est de ce pays le 11 mars 2011. Le tremblement de terre a causé un tsunami qui a détruit presque toutes les villes du Nord Est du Japon, endommageant aussi 24.000 hectares de terrres agricoles. De plus, le tsunami a détruit les systèmes de refroidissement des centrales nucléaires de Fukushima Daiichi provoquant l’explosion de trois réacteurs. Une peur nouvelle de « ne plus pouvoir vivre dans la région nord du Japon ou même dans les alentours de Tokyo » a traversé l’esprit de beaucoup d’entre nous.

La peur a aussi envahi les jeunes fermiers quand ils se sont rendus compte qu’ils allaient peut être devoir abandonner leur terre si la contamination était trop élevée. De fait, de nombreux fermiers à Fukushima ont été forcés d’arrêter leurs activités agricoles à cause du niveau de radioactivité. Et pas seulement à Fukushima, car cet accident a aussi dispersé des substances radioactives sur tout le Japon semant doutes et anxiété parmi les producteurs quant à leurs cultures et parmi les consommateurs quant aux produits locaux. Les habitants de Fukushima n’achètent presque plus les récoltes locales.

Cet accident a causé d’énormes dégats pour la sécurité et la souveraineté alimentaire au Japon. Le mouvement sanchoku et le mouvement agroécologique préconisé par NOUMINREN qui encourageaient la vente de produits locaux et l’utilisation durable de fertilisants/composts d’origine locale, ne sont plus possibles à Fukushima ni dans d’autres régions du Japon. A cause de cet accident les mouvements du NOUMINREN ont fait un bond en arrière.

Sous le coup de cette situation, les jeunes de NOUMINREN ont organisé un camp de jeunes fermiers dans la préfecture de Wakayama (au Sud du Japon) en août et ont discuté de ce qu’ils pourraient faire pour lutter contre cette situation. Nous avons aussi réfléchi à la société dans laquelle nous voulons vivre à l’avenir: soit un Japon avec le même confort mais avec les risques liés à l’énergie nucléaire soit un Japon avec moins de confort mais plus de durabilité avec des énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, marémotrice, solaire, etc). Cette réflexion est importante afin de diriger notre mouvement futur. Puisqu’un accident dans la centrale nucléaire d’un pays ne connait pas de frontière et peut affecter l’avenir de toute l’humanité, nous avons conclu que nous devons mener cette discussion avec chaque jeune à tous les niveaux: national, régional et international.

Il est donc clair que le rôle des jeunes de NOUMINREN lors de la 4ième assemblée des jeunes, est de dire aux jeunes de La Via Campesina qui vont diriger le mouvement social dans les régions comment un accident nucléaire affecte la souveraineté alimentaire et aussi de leur donner l’opportunité de réfléchir sur le type d’énergie et de société que nous, les jeunes, nous voulons dans nos régions.

NOUMINMREN—