Le processus de paix ne s’arrête pas : La Coordination Européenne Via Campesina solidaire des paysan.ne.s colombiens

Communiqué de presse de la Coordination Européenne Via Campesina

(Bruxelles, le 7 Octobre 2016) Véronique Léon, paysanne européenne et ancienne secrétaire nationale de la Confédération paysanne, France, ainsi que Spitou Mendi, salarié agricole membre du SOC-SAT* , Espagne, participaient à la mission internationale de solidarité présente du 19 au 24 septembre en Colombie. L’objectif : soutenir le mouvement paysan dans l’exigence du respect des accords atteints avec le gouvernement national après les mobilisations de ces dernières années. Un objectif qui n’est pas remis en cause par la victoire du « non » ce weekend passé lors du referendum aux accords de paix entre les FARC-EP et le gouvernement de Juan Manuel Santos. 
La problématique centrale concerne le droit à la terre et au territoire des paysannes et des paysans du pays, abordé dans le premier point de l’accord de paix signé entre le gouvernement colombien et les FARC-EP. La mission a observé l’ingérence et les impacts des multinationales, les processus de restitution et d’enfrichements.

La mission a écouté les communautés paysannes, leurs souffrances dues aux violences insoutenables dont ils sont toujours victimes. Il s’agit de renforcer les liens de solidarité internationale avec les organisations rurales du pays autour de leurs revendications historiques sur le respect des accords signés avec le gouvernement national, la poursuite de la réforme agraire et la mise en place de la souveraineté alimentaire.

La mission a apporté sa solidarité concernant les situations de violation des droits humains, et accordé une attention spéciale à la surveillance de l’application des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, que le gouvernement colombien s’est engagé à appliquer. 

Les accords de paix, ont été largement ratifiés dimanche par le peuple des zones rurales et des montagnes, mais les habitants des grandes villes se sont dans la majorité abstenus ou opposés (62 % d’abstention au scrutin au niveau national). C’est bien autour de la question agricole et des droits paysans que se cristallise l’avenir de ce pays. 

Les paysannes et paysans craignent pour leur vie, après 52 années de guerre dont ils sont les principales cibles, que ce soit de la part des multinationales, du gouvernement ou des factions armées. Drogue, huile de palme, mines, pétroles, agriculture industrielle sont autant d’ennemis acharnés de l’agriculture vivrière et paysanne. 

L’Union Européenne, La FAO et la Via Campesina sont inscrits comme garants de l’accord de paix. 

Les paysannes et paysans de la Coordination Européenne Vía Campesina, soutiendront leurs sœurs et frères de Colombie, pour une pleine réalisation de ces accords. 

*Syndicatos de Obreros del Campo 

Contact :

Véronique Léon +33 6 16 13 99

Geneviève Savigny: +33 6 25 55 1687 (Comité de Coordination ECVC)