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La Via Campesina et ECVC expriment leur consternation face à la dérive autoritaire en France

Bagnolet | 28 Juin 2023 : Au lieu de trouver des réponses réelles aux crises environnementales, sociales et démocratiques, le gouvernement français préfère mettre en prison les militant·es et interdire les mouvements critiques envers le modèle agro-business extractiviste. Le 21 juin, le gouvernement français a annoncé la dissolution du mouvement Les Soulèvements de la Terre, qui lutte contre l’accaparement des terres, de l’eau et la destruction du vivant. Durant cette même semaine, de nombreux·euses militant·es ont été arrêté·es par la police anti-terroriste, sous prétexte de leur participation à des manifestations contre les méga-bassines, les industries extractivistes ou l’agro-business et ses pollutions. Le 28 juin, deux syndicalistes paysans de la Confédération Paysanne, Nicolas Girod et Benoît Jaunet, ainsi que Julien LeGuet, porte-parole du collectif “Bassines non merci”, ont été arrêtés par la police pour leur participation à l’organisation de ces rassemblements collectifs en tant que représentants de leurs organisations respectives. Ils ont été libérés plus tard dans la journée mais ont reçu des convocations judiciaires pour le mois de septembre. Ces actes de répression à l’encontre de manifestations légitimes sont inacceptables et injustes, engendrant un précédent néfaste et visant à intimider tous les défenseurs des droits fondamentaux. Dans ce contexte, il semble que la FNSEA, un syndicat agricole français, a également appelé à la dissolution de la Confédération Paysanne.

Nous, La Via Campesina (LVC) et la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC), sommes solidaires de notre organisation membre en France, la Confédération Paysanne. Nous rejetons fermement ces menaces et agirons avec détermination en Europe et partout dans le monde pour garantir que la Confédération Paysanne et ses militant·es puissent continuer à défendre l’agriculture paysanne et ses travailleur·euses.

Nous exprimons notre soutien au mouvement Les Soulèvements de la Terre. Les dizaines de milliers de jeunes qui se mobilisent pour un partage équitable des terres et de l’eau témoignent d’une conscience aiguë de la responsabilité de la jeunesse face aux inégalités sociales et à la destruction des écosystèmes.

Nous appelons la France à mettre fin à ses violations des droits humains, notamment ceux reconnus dans la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), tels que la liberté de pensée, d’opinion et d’expression, la liberté d’association et le droit à la participation.

Nous exhortons nos organisations membres et les organisations alliées à se mobiliser en soutien à la Confédération Paysanne et aux mouvements sociaux en France, en envoyant des courriers aux ambassades de France et au gouvernement français, ainsi qu’en organisant des rassemblements devant les ambassades françaises.


Pour toute demande d’interview ou de renseignements, contactez
ECVC/LVC press offices: press@eurovia.org , press@viacampesina.org