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France : La répression et les garde-à-vue sont inadmissibles

Bagnolet, le 28 juin 2023

La Confédération Paysanne, l’un des membres de La Via Campesina en France, publie le présent communiqué de presse.

Partage de l’eau : la répression et les garde-à-vue sont inadmissibles

La Confédération paysanne et de nombreuses autres organisations syndicales, associatives, sociales et écologistes ont appelé à manifester à Sainte-Soline pour la préservation et le partage équitable de l’eau. La participation à l’organisation de ces rassemblements collectifs est aujourd’hui le motif de la mise en garde-à-vue de 2 paysans en raison de leur statut de porte-parole du syndicat (Nicolas Girod, ancien porte-parole national, et Benoît Jaunet, porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres). La Confédération paysanne dénonce ces manœuvres d’intimidation et de répression scandaleuses.

Ceux qui devraient rendre des comptes aujourd’hui sont les responsables qui ont ordonné de tirer plus de 5000 grenades de manière indiscriminée en deux heures sur les manifestant.es, causant de nombreuses blessures graves. Les experts de l’ONU et les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme ont condamné ces actes.

Ceux qui devraient rendre des comptes aujourd’hui sont les responsables qui permettent la confiscation de l’eau au profit de quelques-uns, ignorant la situation climatique, la sécheresse, le droit et l’intérêt général dans la gestion de l’eau à travers la France.

Les manifestations contre le chantier de Sainte-Soline ont été massives et ont rassemblé des milliers de personnes. En tant que syndicat paysan, nous nous opposons aux méga-bassines qui détournent l’eau au profit de quelques-uns et perpétuent une répartition inéquitable de l’eau au sein du monde agricole. Nous assumons cette lutte pour un partage de l’eau – plafonnement et priorisation pour une meilleure répartition – à visage découvert. Notre liberté syndicale et notre droit de manifester sont continuellement bafoués par les autorités publiques qui refusent l’ouverture d’un dialogue serein et constructif en vue d’une redéfinition démocratique de la gestion de l’eau.

La gestion des ressources communes telles que l’eau et la terre est un enjeu colossal pour l’avenir et pour l’agriculture. Le modèle agro-industriel piège les paysans, les paysannes et les territoires à travers un système dévastateur, et ces projets de méga-bassines qui confisquent l’eau contribuent à perpétuer cette situation. Il est de notre devoir en tant que syndicalistes de défendre les paysan.nes et de leur offrir une alternative par le biais d’un changement de modèle agricole requis par le dérèglement climatique.

Empêcher les mouvements sociaux et écologiques, dissoudre les Soulèvements de la Terre, intimider les responsables syndicaux et associatifs, cette stratégie inique du gouvernement ne nous empêchera pas de poursuivre la lutte, dans l’intérêt des paysan.nes et de la société tout entière, pour un modèle agricole et alimentaire qui préserve et partage l’eau.

Nous exigeons la libération de tous nos camarades.

Nous exigeons le respect de nos droits fondamentaux, de notre liberté d’expression et de manifestation.

Nous exigeons la préservation et le partage de l’eau.

Information de contact : contact@confederationpaysanne.fr