France – Récoltes catastrophiques en grandes cultures : Les signes d’une crise généralisée de l’agricultur

Communiqué de presse de la Confédération Paysanne

(Bagnolet, le 29 juillet 2016) L’année 2016 est une année noire pour les grandes cultures, les baisses de rendement et de qualité sont considérables et mettent en difficulté de nombreux paysan-ne-s. En réaction, le gouvernement a annoncé un plan d’urgence de soutien, essentiellement centré autour de mesures de trésorerie. Ce plan d’urgence permettra d’accorder une bouffée d’air aux paysan-ne-s les plus impactés, mais reste insuffisant puisqu’il manquera entre 2 et 4 années de revenu. Par ailleurs, il ne règlera pas toutes les difficultés rencontrées car certaines sont aujourd’hui structurelles et liées à un projet politique qui fait de l’agriculture un simple secteur marchand soumis aux règles de la compétitivité.

La situation actuelle pose la question de l’assurance climatique – qui ne couvre que 20% des paysans – et de son fonctionnement. Il y a une nécessité d’harmonisation de son organisation sur l’ensemble du territoire. Un encadrement par l’État est nécessaire et justifié par la part de financement public dont bénéficie le système assurantiel. Il doit permettre d’éviter des situations de rejets d’indemnisations sous prétexte que les paysan-ne-s n’auraient pas anticipé les mauvaises récoltes, alors qu’aucune institution n’a su les prévoir.

En ce qui concerne la PAC, cette crise ne doit pas être l’argument corporatiste et au bénéfice des plus grosses fermes d’une contestation de la majoration sur les 52 premiers hectares. Le cap d’une redistribution à hauteur de 20% dès 2017 est le moyen d’accorder une attention particulière aux petites et moyennes fermes et de rééquilibrer les aides vers les autres secteurs, eux aussi très impactés.

Enfin et surtout, la baisse des cours, résultant d’une récolte mondiale plutôt bonne contrairement à la France, montre les limites d’un système largement tourné vers un marché mondialisé.  Cette crise liée, entre autres, à des aléas climatiques inconnus et imprévus révèle la fragilité du système agricole en l’absence de régulation des prix. Et, cette situation aggrave la crise des éleveurs qui sont aussi producteurs de céréales et oléo-protéagineux.

La Confédération paysanne ne se satisfera pas d’un plan de restructuration et de licenciements généralisé de l’agriculture. Le gouvernement français se doit de soutenir un projet agricole où l’emploi est au cœur et qui prône l’autonomie, la relocalisation et la souveraineté alimentaire.

Contacts :

Gilles Menou, responsable de la commission Grandes cultures : 06 70 69 19 61
Laurent Pinatel, Porte-Parole : 06 80 58 97 22
Suzie Guichard, en charge du dossier Grandes cultures : 01 43 62 10 30