France, Aide au jeune bovin : Elargir l’aide à tous les éleveurs
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 9 février 2017) Comme on pouvait s’y attendre, l’aide au jeune bovin, qui devait alléger le marché de la viande et donner un coup de pouce aux trésoreries exsangues des élevages allaitants, ne rencontre pas le succès escompté. Alors qu’elle était censée accompagner la sortie de 110 000 taurillons en janvier et février, seuls quelques milliers d’animaux seraient éligibles aux critères drastiques qu’elle impose. En effet, sont uniquement concernés les taurillons abattus à moins de 360 kg de carcasse ou exportés à moins de 670 kg vif (pour lesquels cette aide est illégale depuis la suppression de toute forme de subvention publique à l’export). Cette aide de crise concentrée sur les productions tournées vers l’exportation n’a aucune chance d’être efficace : il faut l’étendre à tous les types d’élevage allaitant !
Les engraisseurs de bœufs et de génisses ne sont pas concernés par cette aide. De fait, la quasi-totalité du bassin allaitant, où l’herbe est la base privilégiée des systèmes d’engraissement, se retrouve exclue. La Confédération paysanne demande l’élargissement immédiat de ce dispositif aux génisses et sa prolongation jusqu’à la fin du printemps. Ces deux conditions participent au soulagement des trésoreries des éleveurs allaitants durement touchés par la crise. Par ailleurs, cette incitation à l’abattage de génisses permettrait de limiter l’accroissement du cheptel de vaches allaitantes et ainsi d’assainir le marché français de la viande bovine. Si ce soutien reste insuffisant pour surmonter la crise, notre proposition est la seule qui permettra aux éleveurs allaitants de bénéficier réellement du plan d’urgence qui aurait déjà dû leur permettre de sortir la tête de l’eau.
Encore une fois, le ministère a fait le choix de soutenir des productions soumises à la volatilité des marchés, donc d’alimenter un schéma de crises permanentes. A l’inverse, il faut accompagner les éleveurs vers des systèmes plus autonomes et des productions qui correspondent à la demande des consommateurs afin de stabiliser leurs revenus et le fonctionnement de leurs fermes.
Contacts :
Christian Drouin, Commission viande bovine : 06 11 62 06 00
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
Elina Bouchet, Chargée de communication : 06 95 29 80 78