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Des organisations Françaises engagent une procédure contre la société Israelienne Carmel-Agrexco

CONFERENCE DE PRESSE

Mercredi 15 septembre, A 14 h 30

au siège de la Confédération Paysanne, 104 rue Robespierre – 93170 Bagnolet, M° Gallieni

CONTRE LE CRIME DE COLONISATION

(Créé par la loi n°2010-930 du 9 août 2010)

La Confédération Paysanne, l’UJFP (Union des Juifs Français pour la Paix), la Cimade, ISM France (International solidarity movement), la CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple palestinien) et l’AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine ) membres de la Coalition contre Agrexco (France) engagent une procédure civile contre Carmel-Agrexco devant le tribunal de Marseille, C’est en effet à Marseille que sont actuellement débarqués les produits (fruits, légumes et fleurs en particulier).

La politique d’Israël repose sur une violation constante du droit international.

Israël s’approprie des terres qui ne lui appartiennent pas, en chasse les paysans Palestiniens et installe sa propre population. Cette politique systématique de colonisation repose sur l’exploitation économique de ces territoires, qui en est la condition de viabilité. Ainsi, la colonisation et l’exploitation économique des territoires forment un tout indissociable.

Carmel-Agrexco est l’instrument N°1 de la colonisation dans l’agriculture.

D’abord parce que l’entreprise est directement liée au ministère de l’agriculture israélien qui la contrôle à 50% et dont elle applique la politique, mais aussi parce qu’elle est le principal exportateur des produits issus des colonies, notamment ceux de la vallée du Jourdain où 7000 colons se sont appropriés 95% des terres et contrôlent 98% de l’eau !

Les associations entendent agir sur deux points :

  • Le droit humanitaire fondamental car il s’agit de la violation grave des droits des Palestiniens ;

  • Le droit économique car ces exportations, issues de l’exploitation d’un crime, créent une situation de concurrence déloyale envers les agriculteurs français et européens. Ces exportations sont largement subventionnées par l’Etat d’Israël. En outre, les productions concernées sont produites sur des terres colonisées avec de l’eau détournée sans aucune contrepartie financière accordée aux paysans palestiniens expulsés. Pire, ces mêmes paysans sont contraints de travailler comme ouvriers agricoles, dans des conditions d’extrême précarité sur des terres dont ils n’ont plus la jouissance.

  • Enfin, le principe commercial international reconnu de la traçabilité des produits est systématiquement bafoué.

Les éléments classiques d’analyse du droit, entérinés par la Cour Internationale de Justice dans l’affaire du mur (9 juillet 2004), se trouvent confortés par deux références juridiques de premier plan intervenues au cours de l’année 2010 :

L’arrêt BRITA (CJUE, 25 février 2010) : Pour la Cour, la seule frontière opposable est celle de 1949 et Israël n’a aucun droit pour délivrer des certificats d’origine s’agissant de produits fabriqués dans les territoires palestiniens.

La loi du 9 août 2010 a transposé en droit interne le statut de la Cour Pénale Internationale. Il existe désormais une définition du crime de colonisation dans le Code pénal.

Une procédure civile, en référé

Les associations engagent une procédure civile pour obtenir la communication des documents de douanes autorisant les exportations d’AGREXCO et les faire analyser par des experts maritimes afin de vérifier si ces certificats permettent de déterminer avec précision l’origine. Dans le respect de l’arrêt BRITA, les certificats doivent tous démontrer de manière certaine que les produits exportés par Agrexco sont strictement fabriqués l’intérieur des frontières de 1948.

Après l’analyse de ces documents, les organisations membres de la Coalition contre Agrexco poursuivrons la procédure pour imposer l’application de l’arrêt BRITA, et donc l’arrêt des exportations illégales.

La date d’audience qui se tiendra courant octobre sera précisée lors de la conférence de presse.

Contacts :

  • Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13

  • Nicolas Duntze : 06 77 74 86 49