Colombie : quels enjeux pour les organisations sociales face à la crise de la sécurité?
Les niveaux de violence contre les communautés et les organisations sociales ont continué à augmenter depuis la signature de l’Accord de paix. La consolidation de la présence de groupes armés illégaux sur les territoires et l’absence d’une politique étatique de sécurité pour protéger les droits des communautés, des organisations et des leaders sociaux mettent gravement les territoires en danger.
Face à cette situation, des organisations et différents acteur·rices sociaux·ales ont décidé de promouvoir des accords humanitaires territoriaux comme mécanisme d’atténuation des violations des droits de humains qui ont lieu dans le cadre du conflit armé. Ceci dans la perspective stratégique de contribuer à un dialogue social qui favorise le dialogue étatique avec les bandes armées illégales.
L’appel des communautés et des organisations sociales vise à faire reconnaître et appliquer les normes du droit international humanitaire et des droits humains internationaux par la souscription par des groupes armés légaux comme illégaux à des accords humanitaires dans différentes régions du pays.
Ces initiatives pacifiques de résolution des conflits ont été promues au niveau territorial depuis la signature de l’Accord de paix en 2016, en tant que mécanisme visant à promouvoir des solutions au conflit qui soient négociée et à fournir des garanties pour la participation politique, notamment en vue des élections de cette année.
Les premières expériences ont été promues dans les régions de Catatumbo et Chocó, et ont été reproduites dans d’autres territoires tels que Cauca, Nariño, Magdalena Medio et Putumayo. Cela va dans le sens de pouvoir promouvoir un pacte humanitaire général qui couvrirait l’ensemble du territoire et inclurait tous les groupes armés.
Ces propositions, qui sont dotée d’un fort caractère pédagogique, découlent de la reconnaissance du rôle d’intermédiaire que les organisations sociales peuvent jouer dans le processus de dialogue avec les différents acteurs armés. Elles viennent également de la nécessité de promouvoir l’affectation territoriale de l’Accord de paix, élément essentiel au processus de mise en œuvre, et à la consolidation de la paix.
Jusqu’à présent, le gouvernement de Duque a refusé de reconnaître et de souscrire à ces propositions d’accord humanitaire. Il est nécessaire que la communauté internationale souscrive et soutienne ces initiatives, et il est urgent de faire pression sur le gouvernement colombien actuel, et sur le prochain, afin qu’ils engagent le dialogue avec les groupes armés et trouvent une solution politique au conflit.
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