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La Via Campesina : élaboration de contenus communs sur les semences paysannes

Notre objectif politique est d’atteindre la souveraineté alimentaire, dont l’objectif est le renforcement et la reconstruction des systèmes alimentaires locaux et l’élaboration d’un nouveau modèle de relations économiques et sociales basées sur la dignité, la solidarité et l’éthique.

– LVC Euskal Herria Plan d’Action / Lignes Stratégiques 2017-2020

Introduction

Chaque organisation, région et campagne de La Via Campesina a une mission permanente : semer, protéger et obtenir la souveraineté alimentaire. Pour ce faire, nous devons être capables de combattre le capital transnational sous toutes ses formes, défendre nos savoirs ancestraux ainsi que la Terre-Mère qui en est la base, et semer la souveraineté dans chacun de nos territoires. C’est ce qu’exige notre mouvement, et c’est ce pour quoi chacun·e d’entre nous s’est engagé·e.
Comme partie intégrante de cette lutte, nous avons créé, depuis 2003, notre
Campagne mondiale pour les semences paysannes, un patrimoine des peuples au service de l’humanité.
Plusieurs organisations de La Via Campesina mènent des activités liées à la réappropriation des systèmes de semences paysans. Il s’agit notamment de campagnes politiques contre les menaces perpétrées par l’industrie semencière et contre la criminalisation des producteur·ices de semences paysannes ; de la défense des systèmes de semences paysannes dans l’opinion publique; d’activités contre les lois nationales et internationales qui permettent et encouragent la privatisation des semences. Avant tout, il y a beaucoup de travail lié aux semences elles-mêmes, une tâche dans laquelle les femmes sont des protagonistes importantes : surtout quant au sauvetage des variétés locales et des connaissances à leur sujet, ainsi que leur revalorisation, conservation, reproduction, sélection, croisement, multiplication, échange, distribution à travers les organisations paysannes. Au sein de nos communautés, il existe une énorme variété de semences paysannes qui risquent fortement d’être à jamais perdues, ainsi qu’un fort besoin de semences indigènes en quantité et qualité suffisantes pour approvisionner les familles paysannes et autochtones, et nos sociétés.

Dans le cadre de notre Campagne mondiale pour les semences, nous avons accumulé une multitude d’expériences et de connaissances – tant politiques que pratiques – liées à la défense des semences paysannes et des droits des peuples à les sauver, les conserver, les multiplier et les mettre au service de l’humanité. Dans de nombreux cas, cette accumulation se traduit par la production de nos propres réflexions profondes – paysannes et indigènes – sur nos réalités, nos ennemis communs et les stratégies à développer. À ce stade du processus, nous constatons que notre mouvement a produit une belle et riche diversité de contenus qui synthétise notre perspective sur les semences à un moment où nous accordons une plus grande importance à la formation ¬– tant politique que technique – pour accompagner les différents processus de transformation sociale dans le monde. Sans jamais négliger l’étude d’autres sources, la formation basée sur notre propre perspective, notre propre lutte, est une tâche stratégique que nous assumons au sein du mouvement, grâce à nos organisations, dans la lutte pour les semences paysannes, et nous avons toutes les conditions pour faire cela.

Contenus communs & Shigra virtuelle

Dans le cadre de la célébration des 25 ans de la lutte pour la souveraineté alimentaire, nous partageons ce matériel de formation dans l’idée d’élaborer et de partager des contenus destinés à l’étude, à la réflexion et à la mobilisation. Ceci fait également partie de la Campagne mondiale pour les semences paysannes de LVC, qui cherche à renforcer la lutte pour les semences paysannes comme étant au coeur de la souveraineté alimentaire, et comme droit légitime des peuples garanti dans l’Art. 19 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), approuvée en 2018.
Ces « contenus communs », ainsi qu’une «Shigra virtuelle », seront organisés par modules. Chaque module aura des contenus propres à LVC, aux organisations alliées, et des éditoriaux que nous considérerons socialement utiles. Ces contenus seront répartis en trois niveaux : basique, moyen et supérieur, chacun avec des indications de base que tout animateur et animatrice peut utiliser pour les processus de formation, avec des degrés de complexité croissants selon les objectifs. Ils seront conçus pour une utilisation grand public, esthétiquement attrayants, ils respecteront notre diversité.

Les modules sont :

• La souveraineté alimentaire grâce aux semences paysannes

• Campagne mondiale pour les semences paysannes, un patrimoine des
peuples au service de l’humanité

• Culture paysanne et autochtone des femmes rurales
• Histoire de la domestication et de la diversification des semences
• Organisations et mécanismes internationaux