2023 | Bulletin de janvier : L’actu des membres de LVC dans le monde entier !

Bagnolet, 02 janvier 2023


Au début du mois de janvier, alors que le monde tournait la page sur une nouvelle année, La Via Campesina (LVC) a publié un communiqué au nom de tous ses membres et allié.es, exprimant la foi indéfectible du mouvement paysan mondial dans le pouvoir de la solidarité et de l’espoir de la classe ouvrière. En ces temps agités de désespoir et de guerre, le message d’espoir de LVC appelait à reconnaître ces réalités, à en identifier les causes et à lutter pour un changement radical et transformateur dans la vie quotidienne des paysan.nes, des peuples autochtones et des travailleur.euses du monde entier.

Ce message d’unité et de solidarité était essentiel étant donné que le mois de janvier a été marqué par des nouvelles traumatisantes de répression, d’assassinats et de criminalisation des mouvements sociaux dans le monde et en particulier au Pérou. L’usage excessif de la force de la part d’agents de l’État, y compris l’utilisation d’armes de guerre pour usage excessif de la force de la part d’agents de l’Étatcontenir les mobilisations sociales, a conduit à la mort de dizaines de manifestant.es, y compris des mineur.es, et des centaines de blessé.es, suite à un décret d’état d’urgence émis par l’exécutif le 14 décembre. Tout au long du mois de janvier, les allié.es et les membres de La Via Campesina ont publié des déclarations et des avertissements au monde entier sur les actions inacceptables de l’État péruvien contre son propre peuple.

Au cours du mois, La Via Campesina a également attiré l’attention sur la crise multiforme en Haïti, crise multiforme en Haïtiqui, affirme-t-elle, est causée par les politiques interventionnistes des nations impérialistes. Dans une déclaration de solidarité, le mouvement a alerté ses membres et allié.es sur les saisies de terres à grande échelle, l’expulsion de familles paysannes et l’exode rural massif dans le pays.

Au Brésil, au début du mois, La Via Campesina a dénoncé et condamné l’acte méprisable de terrorisme et la tentative de coup d’État contre les institutions officielles du gouvernement brésilien. « Avec nos organisations de La Via Campesina Brésil, nous défendons la souveraineté alimentaire, l’agroécologie paysanne et la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·nes et les autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), pour la santé, l’éducation et les politiques publiques de qualité, et nous sommes sûr.es que le gouvernement de Lula, démocratiquement élu, sera capable d’articuler un processus collectif pour un pays avec plus de dignité pour son peuple », a déclaré notre mouvement dans un communiqué de presse.

Une autre triste nouvelle a été l’expulsion d’El Walili dans le sud de l’Espagne, un camp où vivaient 450 travailleur·euses ruraux·ales, dont beaucoup étaient d’origine migrante. Comme l’a dénoncé le Syndicat andalou, en perdant leur maison, ces personnes allaient également perdre leur emploi, puisqu’elles s’y installaient depuis de nombreuses années pour accéder à des emplois précaires dans les exploitations agroalimentaires et les serres de la région, qui fournit des fruits et des légumes à de nombreuses régions d’Europe.

Passons à d’autres nouvelles ;

En Asie, la Ligue paysanne coréenne a déploré la corporatisation croissante de l’agriculture et l’énorme attention portée par le gouvernement national à l’industrie agroalimentaire au détriment des agriculteur.trices et de leur subsistance. Elle a dénoncé le “plan de développement de l’industrie agroalimentaire” du ministère de l’Agriculture, qui sert de couverture pour permettre l’entrée dans le pays d’aliments cultivés en laboratoire. Ils ont dénoncé le fait que les problèmes réels auxquels sont confrontés les agriculteur.trices, tels que la chute des prix, ne sont pas abordés.

Une délégation de jeunes paysan.nes de La Via Campesina, qui a participé au Forum mondial sur l’alimentation et l’agriculture à Berlin en janvier, a également dénoncé la tendance croissante des gouvernements à se tourner vers des solutions technocratiques. Dans leurs interventions, les jeunes paysan.nes ont souligné que les systèmes alimentaires durables dépendent du développement d’innovations agricoles locales adaptées à une région ou à une zone particulière, ainsi que de la capacité à communiquer et à transférer efficacement les connaissances aux responsables de la production.

Dans d’autres nouvelles d’Asie, en Thaïlande, la Northern Peasant Federation, membre de La Via Campesina, a organisé une présentation sur les violations des droits des paysan.nes dans le pays au cours de la dernière décennie. Les présentations ont porté sur la dépossession des terres forestières, l’impact des opérations d’extraction à grande échelle sur les familles paysannes, l’accès à l’éducation dans les zones rurales de Thaïlande, les questions de droits du travail et la discrimination entre les sexes.

Au Sri Lanka, MONLAR a soulevé la question de la déforestation illégale près de Nakolagane dans le district de Kurunegala. Plus de 5 400 acres de forêt et de terres cultivées à proximité sont défrichés et des cultures commerciales sont pratiquées dans la zone forestière. MONLAR et d’autres groupes environnementaux sont très préoccupés par la possibilité d’une augmentation des conflits hommes-éléphants dans cette zone dans un avenir proche.

Passons à la région de l’Amérique latine ;

Le Forum régional des paysan.nes s’est tenu à Panama les 23 et 24 janvier, avec la participation de plus de 40 personnes issues d’organisations de paysan.nes, d’indigènes et de pêcheur.euses artisanaux de 13 pays de la région, ainsi que de représentant.es du Fonds international de développement agricole – FIDA et d’allié.es.

Ce mois-ci, l’articulation des jeunes du continent a sorti un court-métrage documentaire qui capture les moments les plus importants du XVII (17ème) Camp de Jeunes de la Coordination Latino-américaine des Organisations Paysannes, CLOC-Via Campesina. Plusieurs dizaines de jeunes de différentes provinces du pays, ainsi que des délégué.es internationaux de Porto Rico, Cuba, Nicaragua, Mexique, Guatemala et Etats-Unis, ont participé à cet événement en août dernier.

Dans les nouvelles d’Afrique, la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP MALI), en collaboration avec l’Association malienne pour la solidarité et le développement (AMSD), a organisé un “Bio-Weekend” au siège de l’AMSD à Kalaban Coro. L’objectif principal de cette activité est de favoriser une meilleure compréhension des enjeux liés à la promotion et à la valorisation des produits agroécologiques et biologiques dans le cadre d’un système alimentaire durable.

Des militant.es ougandais.es ont attaqué le Kenya devant la Cour de justice de l’Afrique de l’Est (CJE) pour sa décision d’autoriser la libre utilisation, l’importation et la culture de plantes génétiquement modifiées, estimant que celles-ci présentent des risques potentiels pour la région. En octobre dernier, le cabinet du Kenya a levé une interdiction de 10 ans sur les OGM qui avait restreint la culture et l’importation libres, devenant ainsi le deuxième pays d’Afrique à le faire.

En janvier, plusieurs membres de La Via Campesina ont également participé à la conférence annuelle Oxford Real Farming. Un espace d’exposition virtuel a également été mis en place pour permettre aux participant.es d’en savoir plus sur LVC et ses organisations paysannes, en particulier sur leurs propositions et positions pour une transformation radicale des systèmes alimentaires basée sur l’agroécologie, la justice et la solidarité. Au cours du panel intitulé “L’alimentation en temps de guerre“, La Via Campesina a attiré l’attention sur la faim aiguë causée par les nombreux conflits géopolitiques qui perturbent les systèmes mondiaux de distribution alimentaire. Le mouvement a appelé les gouvernements à prêter attention aux petit.es agriculteur.trices, qui peuvent fournir de la nourriture et assurer l’autosuffisance alimentaire d’un pays même en période de crise aussi aiguë.

Avant de conclure, voici les liens vers les différentes publications parues en janvier 2023 ;

  1. Livret thématique n° 3 de l’UNDROP : « Vies et moyens de subsistance dignes ».
  2. UNDROP Thematic Booklet No. 4: “Peasants as Political Subjects”

(Avons-nous oublié une mise à jour importante ? Si oui, veuillez envoyer les liens à communications@viacampesina.org et nous les inclurons dans le prochain bulletin. Seules les mises à jour des membres de La Via Campesina seront incluses dans ce bulletin d’informations. Pour une mise à jour complète des diverses initiatives de janvier 2023, veuillez consulter notre site web). Lien https://viacampesina.org/en/2023/01/

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