Bulletin Alto al fuego #7 : Suivi des accords de paix en Colombie

La Via Campesina partage ce bulletin pour informer sur le processus de mise en œuvre et de construction de la paix en Colombie ; avec un accent particulier sur la réforme agraire et les avancées dans la politique de paix totale.

L’Accord de La Havane a créé les conditions pour que les secteurs alternatifs et progressistes gagnent des majorités dans le corps législatif et à la présidence du pays, représentant des millions de personnes qui ont voté pour une solution négociée à la guerre. L’engagement du nouveau gouvernement en faveur de la paix s’est manifesté au cours de ses deux premiers mois, durant lesquels les engagements en attente de l’Accord ont été favorisés et des progrès ont été accomplis dans les processus de dialogue avec les différents groupes armés illégaux.

Nous saluons avec espoir la reprise des dialogues de paix entre l’État colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) qui reprendra l’agenda des négociations après la première semaine de novembre. La réouverture de ces dialogues, suspendus depuis plus de 4 ans, et la volonté de 22 autres structures armées illégales de rejoindre la politique de paix totale du nouveau gouvernement, constituent un scénario prometteur pour tourner la page de la guerre en Colombie.

Au moment où ce bulletin est publié, le gouvernement a annoncé la signature d’un accord avec la Fédération colombienne des éleveurs (FEDEGÁN) pour acheter trois millions d’hectares de terres et les distribuer aux paysan·nes. Cet accord peut contribuer à la démocratisation de l’accès à la terre, étant donné que le syndicat de l’élevage possède 39 des 53 millions d’hectares de terres en exploitation dans le pays. En septembre, des progrès ont également été réalisés dans la formalisation de 683 000 hectares de terres, ce qui représente au moins la moitié du nombre total de propriétés formalisées au cours des quatre dernières années de gouvernement.

Malgré l’élan pris ces derniers mois dans la mise en œuvre de l’Accord, le problème de la violence reste une constante. Rien qu’en 2022, 83 massacres ont été commis et 137 leaders sociaux ont été assassinés ; on compte déjà 1 368 leaders assassiné·es depuis la signature de l’Accord en novembre 2016. Même avec la progression de la violence, les organisations sociales et populaires continuent de s’organiser pour défendre la vie, les biens communs et leurs territoires, en promouvant des dialogues humanitaires avec les différents acteurs des régions du pays pour parvenir à une solution pacifique au conflit armé.

Les changements politiques de ces derniers mois donnent un nouveau souffle aux espoirs de paix en Colombie, un processus que La Via Campesina ne cessera d’accompagner, en tissant des liens de solidarité et d’espoir entre les peuples du monde.

Lisez le bulletin complet ici.