Une inquiétante candidature française pour la direction général de la FAO

FAO : quels systèmes agricoles et alimentaires pour éradiquer la faim et la pauvreté ?
Communiqué de la Confédération Paysanne

La Confédération paysanne s’inquiète des propos tenus par Catherine Geslain-Lanéelle, candidate française, soutenue par l’UE, pour la direction générale de la FAO, l’agence de l’ONU pour agriculture et alimentation, dont l’élection se fera ce 23 juin.

Sur la base d’un mémo destiné à administration américaine, la presse mentionne l’engagement de la candidate à « ne pas défendre les positions européennes sur la question des biotechnologies et des OGM ». Ce positionnement est dangereux quand on sait que c’est cette règlementation qui garantit aux citoyen-nes consommateurs-trices européen-nes que les produits issus de manipulations génétiques sont dûment testés et étiquetés. Cette réglementation permet aussi d’empêcher les firmes de s’emparer des semences et des animaux dontles caractères natifs sont proches des traits OGM brevetés.

Cette règlementation ne doit surtout pas être abandonnée mais systématisée et appliquée à tous les OGM issus des nouvelles techniques de manipulation génétique, afin que les agriculteurs-trices puissent connaître les procédés d’obtention des semences, des animaux et des micro-organismes qu’ils font entrer dans la chaîne alimentaire, et les consommateurs-trices le contenu de leur assiette !

Plus généralement, avec ces déclarations, se pose la question du modèle agricole et alimentaire qui sera développé afin de répondre à la mission de la FAO, à savoir « éradiquer la faim » ? Avec les OGM, c’est un modèle agro-industriel orienté vers la production de « matières premières »destinées au marché global qui est promu, très loin des objectifs alimentaires.

Depuis la crise de 2008 et les émeutes de la faim, la FAO a évolué positivement en prenant davantage en compte le rôle fondamental des petits producteurs et productrices pour résoudre la faim, et en développant l’agroécologie comme nouveau paradigme agricole. Elle a apporté son soutien à la Déclaration des droits des paysans et autres personnes travaillant en zone rurale, adoptée aux Nations Unies en décembre 2019, outil fondamental pour protéger les premiers acteurs de la sécurité et de la souveraineté alimentaire : les paysannes et les paysans  !

Il nous semble fondamental que les orientations de la FAO pour la réalisation des objectifs de développement durable soient respectées, quel que soit le choix des États quant à sa direction. D’autant que les années à venir seront de plus en plus marquées par le dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité, la dégradation de l’environnement, la détérioration des relations internationales et la généralisation des conflits armés.

Contacts :

–          Nicolas Girod, Porte-parole national : 0033 6 07 55 29 09

–          Damien Houdebine, Secrétaire générale : 0033 6 64 29 17 79

–          Caroline Nugues, Chargée de communication : 0033 6 95 29 80 78