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UAWC :Appel urgent à déclarer Gaza une zone dévastée par la famine

Voici l’appel complet :


Nous, les organisations de la société civile et les coalitions soussignées, prenant en compte le génocide en cours à Gaza depuis plus de sept mois, constatons que les habitant·es de Gaza souffrent de pénuries alimentaires sévères, d’une baisse continue des niveaux de nutrition, de la malnutrition généralisée chez les enfants et de taux de mortalité accrus dus aux maladies causées par la faim et la malnutrition, ainsi que de la difficulté d’accès aux services médicaux et de santé. De plus, la pollution environnementale résultant de la destruction des systèmes d’égouts, de l’incapacité des municipalités à éliminer les déchets, de la présence de milliers de corps sous les décombres et de la faible réponse humanitaire et de la fourniture d’aide nécessaire aux personnes dans le besoin.

La destruction des infrastructures et la pénurie de carburant ont entraîné une interruption significative des services d’assainissement et d’élimination des déchets, ce qui s’est traduit par la propagation des déchets et des eaux usées sans méthode d’élimination appropriée. Avec la hausse des températures, la propagation des maladies et des épidémies est devenue une réalité pour les Palestinien.nes du secteur. En outre, la défense civile de Gaza souffre d’un grave manque de ressources, d’équipement et de personnel, ce qui l’empêche de dégager les décombres et de récupérer les corps. 

Selon le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, il est interdit de provoquer la famine en tant que tactique militaire contre des civil.es. L’article 54 du premier protocole additionnel à la quatrième convention de Genève de 1977 affirme la protection des biens indispensables à la survie de la population civile et interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage ces biens, y compris les denrées alimentaires, les zones agricoles, les récoltes, le bétail, les installations d’eau potable et les ouvrages d’irrigation, si l’objectif est d’affamer les civil.es ou de les forcer à se déplacer ou pour tout autre motif. 

De même, l’article 14 du deuxième protocole additionnel à la quatrième convention de Genève de 1977 interdit d’affamer les civil.es en tant que méthode de guerre et interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de rendre inutilisables les objets indispensables à la survie de la population civile. 

L’article 6 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale stipule que tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel, constitue un génocide. En outre, l’article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels stipule que toute personne a droit à un niveau de vie suffisant, y compris une nourriture suffisante, et oblige les États à prendre des mesures appropriées pour assurer la réalisation de ce droit. 

Le fait de provoquer la famine et de détruire les ressources vitales à Gaza viole également les mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de justice, ouvrant ainsi la possibilité de poursuivre les responsables ou de retarder l’acheminement de l’aide auprès de la Cour pénale internationale. Les actions et les politiques imposées par l’occupation israélienne à la population de Gaza la place dans une position de responsabilité criminelle en raison de ses actions qui ont créé des conditions telles que des attaques directes sur des installations vitales ou l’imposition d’un blocus pour empêcher l’aide humanitaire d’atteindre la population. 

Nous, les soussigné.es, appelons les Nations unies et l’Autorité palestinienne à déclarer immédiatement Gaza une zone dévastée par la famine en raison de la famine, de la pollution environnementale et de la propagation des maladies. Les Nations Unies et l’Autorité palestinienne doivent adopter cette déclaration et coordonner les efforts mondiaux et locaux en partenariat avec la société civile palestinienne pour élaborer un plan immédiat afin de traiter ces impacts, augmenter les niveaux de secours d’urgence pour les citoyen.nes du secteur, et promouvoir la responsabilité et la poursuite de l’occupation pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Nous appelons toutes les organisations, mouvements, défenseur.es des droits humains et supporter.es à signer cette pétition pour demander aux Nations Unies et à l’Autorité palestinienne de déclarer Gaza zone de famine et de prendre les mesures nécessaires pour protéger ses habitant.es. 

Vive les luttes du peuple palestinien ! Vive une Gaza libre et fière !

Ramallah, 23 mai 2024