Soutien aux femmes du Rio Grande do Sul (Brésil)
Déclaration
(Curitiba, 22 mars 2006) Nous, paysans et paysannes du mouvement international La Vía Campesina, tenons à exprimer notre indignation face à la violation de domicile qui a eu lieu le 21 mars 2006 dans les bureaux des Associations, Régionale et Nationale, des Femmes Paysannes à Passo Fundo (Etat de Rio Grande do Sul – Brésil). Cette action inadmissible de la Police Civile de la Circonscription de Camaquã et des agents de police de Barra do Ribeiro et de Passo Fundo constitue un cas de plus d’agression, physique et psychologique, contre les travailleuses, historiquement les principales victimes du système.
L’opération a commencé vers 14H00, lorsque des policiers, ne s’étant pas identifiés, ont enfoncé la porte et sont entrés dans le local des associations, acculant avec leurs armes les femmes et les enfants qui s’y trouvaient. Ce n’est qu’après qu’ils présentèrent aux femmes l’ordre de perquisition qui visait uniquement l’association régionale. Les policiers ont saisi, entre autres, les ordinateurs, le matériel de propagande des associations, des documents, de l’argent, des chéquiers. Les femmes furent emmenées pour être interrogées pendant toute la nuit et le matin suivant.
La police recherchait soi-disant des preuves sur les actions que 2.000 femmes de Vía Campesina menèrent le 8 mars contre les monocultures.
Il s’agit donc d’une violation évidente des droits de la personne humaine, sans aucun respect de la présence des enfants et des femmes, ayant même refusé à ces dernières le droit de pouvoir appeler un avocat. Aucun pays ne peut permettre ce type d’actions, sous aucun prétexte, car il s’agit d’une atteinte grave à la dignité des personnes.
En conséquence, nous dénonçons l’abus de pouvoir et d’autorité de la part de la police qui, par le biais d’instruments légaux, continue à utiliser des méthodes illégitimes d’action. Une fois de plus, on cherche à criminaliser les mouvements sociaux et les paysans en sont les principales victimes dans la plupart des pays du monde. C’est pourquoi, La Vía Campesina déclare qu’elle va poursuivre la lutte pour la défense des ressources naturelles, pour la terre, l’eau, les semences, les bois, pour la vie, la protection, la conservation et l’amélioration de la diversité biologique et culturelle.
Informations : Igor Felippe Santos + 41 84119769
Solange Engelmann + 41 84119794