Soutenez la Déclaration des Droits des Paysannes et des Paysans en ligne!

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La Via Campesina invite toutes les organisations, tous les groupes, toutes les personnes individuelles, ou autorités publiques à soutenir l’adoption de la Déclaration des Droits des Paysan(ne)s par le Conseil des Droits de l’Homme.
Si vous êtes d’accord avec cette initiative et si vous souhaitez soutenir la Déclaration des Droits des Paysan(ne)s proposée par  La Via Campesina, signez en ligne et rejoignez le mouvement!

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Les luttes de la Via Campesina pour les droits des paysans et des paysannes

Les paysannes, les paysans et les petits agriculteurs représentent presque la moitié de la population du monde. La nourriture qu’ils produisent constitue la base même de la vie humaine. L’agriculture n’est pas qu’une simple activité économique, elle signifie également pour nous tous la vie, la culture et la dignité.

Pourtant, les paysannes et les paysans à travers le monde doivent lutter pour défendre leur droit à se nourrir et à nourrir leurs communautés. Chaque année, des milliers de leaders paysans sont arrêtés alors qu’ils essaient de conserver leur accès à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles— en un mot, à préserver la vie. Les massacres, les assassinats extrajudiciaires, les arrestations et les  détentions arbitraires, les persécutions et harcèlements politiques sont monnaie courante.  

Les familles rurales pauvres représentent 75 % des gens souffrant de faim structurelle dans le monde. Le taux d’analphabétisme augmente dans les zones rurales, les soins médicaux et les services publics disparaissent et la pauvreté se propage à grande vitesse. Les femmes et les enfants sont les plus affectés. La discrimination envers les femmes alourdit doublement le fardeau qu’elles portent sur leurs épaules.  

Les violations des droits des paysans et des paysannes se sont fortement multipliées depuis la libéralisation du secteur agricole qui force agriculteurs et agricultrices à produire pour l’exportation et à s’engager dans des modes de production industrielle. Les organisations et accords internationaux tels que l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), le Fond monétaire international (FMI) et les Accords de libre échange contraignent les paysans et les paysannes à suivre cette voie. Depuis quelques décennies, la paysannerie disparaît en masse et une poignée de grandes entreprises multinationales ont pris le contrôle de la production et de la commercialisation des aliments (depuis les semenciers jusqu’aux chaînes de grande distribution). Les gouvernements et les Organisations internationales ont développé des politiques qui défendent l’agrobusiness et démantèlent l’agriculture paysanne. L’alimentation a été abandonnée aux mains des spéculateurs, entraînant la crise alimentaire actuelle.

Vers un cadre juridique

Il existe déjà des mécanismes et des lois qui tentent de protéger les droits humains comme le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (ICESCR). Pour autant, ils présentent quelques limites en particulier pour ce qui concerne les droits spécifiques aux paysans. Par ailleurs, la Charte des Paysans, élaborée par les Nations unies en 1979, n’a pas permis de protéger les paysannes et les paysans contre les politiques internationales de libéralisation du commerce agricole. D’autres conventions internationales, qui traitent également des droits des paysans, n’ont pas non plus été suffisantes. Il s’agit notamment de la Convention 169 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), la Clause 8-J de la Convention sur la Biodiversité, Point 14.60 Agenda 21, et le Protocole de Carthagène.

C’est pourquoi, depuis l’année 2000, La Via Campesina mene campagne auprès des Nations unies  en vue de créer un instrument pour le respect, la protection, l’application et le soutien des Droits des Paysannes et des Paysans, — la Convention internationale des Droits des Paysannes et des Paysans. Nous encourageons également le développement de mécanismes engageant les autorités locales, provinciales, nationales et régionales à garantir la protection des droits des paysans et des paysannes. La longue lutte en vue de l’adoption de ladite Convention internationale va de pair avec la lutte menée dans nos pays, sur nos terres, dans la réalité de nos vies quotidiennes.

As a first step towards the adoption of a Convention on the Right of Peasants by the Human Right Council, we demand the adoption of a Declaration by the Advisory Committee of the HR Council by the end of this year. This initiative is also supported by Ziegler, member of the Advisory Committee.

Comme première étape, en vue de l’adoption d’une Convention sur les Droits des Paysannes et des Paysans par le Conseil des Droits de l’Homme, nous demandons au Comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme d’adopter une Déclaration avant la fin de la présente année. Cette initiative compte sur le soutien de Jean Ziegler, membre du Comité consultatif.

Comme l’a décrit La Vía Campesina dans sa propre Déclaration sur les Droits des Paysannes et des Paysans,  les droits des paysans consistent principalement au (1) droit à la vie et à un niveau de vie satisfaisant; (2) droit à la terre et au territoire; (3) droit aux semences, à la connaissance et à la pratique agricole traditionnelle; (4) droit aux moyens de production agricole; (5) droit à l’information et à la technologie agricole; (6) liberté de déterminer le prix et le marché pour la production agricole; (7) droit à la protection des valeurs agricoles; (8) droit à la diversité biologique; (9) droit à la conservation de l’environnement; (10) Liberté d’association, d’opinion et d’expression; et (11) droit d’accès à la justice.