Salutations à toutes les femmes qui luttent de la part de la Campagne Permanente “Pour la fin de la violence envers les femmes paysannes”
Via Campesina
8 mars 2011
En ce Jour International de la Femme, la coordination internationale de la Campagne “Pour la fin de la violence envers les femmes paysannes” de La Vía Campesina, constituée d’hommes et de femmes rurales, nous exprimons notre solidarité et notre salut envers les femmes qui luttent de manière permanente pour s’assumer et être assumées en tant que sujet historique. Notre campagne est l’un des chemins engagés et conscients qui a été accordé par la Vía Campesina pour construir notre “Bon Vivre”. La campagne n’est pas seulement une activité de plus, ni une demande de plus. Il s’agit d’un processus de transformation de la manière de nous assumer et de nos rapports entre hommes et femmes, c’est le droit de vivre en dignité et d’avoir des rapports d’egalité à l’intérieur de La Vía Campesina. C’est de cette manière que nous voulons célébrer ce jour.
C’est à partir de là que nous parlons tout en etant conscientes que, jusqu’à nos jours, les femmes rurales nous vivons harcelées par les multiples expressions de violence capitaliste et patriarcale, qui nous laissent marginalisées et dans des conditions de vie les plus précaires. Nous savons que ce modèle hégémonique implique de nombreuses formes d’exclusion, et qu’il implique aussi des pratiques sexistes qui se multiplient au quotidien de nos vies, au foyer, dans la société, dans les rapports personnels et politiques, dans la négation de la validité de nos connaissances, notre travail et notre contribution économique. Le modèle capitaliste pratiarcal homogénéisant et standardisant anule toute possibilité de reconnaissance du travail et des contributions des femmes paysannes ainsi que la récréation de la biodiversité alimentaire, la permanence des systèmes de connaissances pour la santé, la protection des ecosystèmes et la transmission des savoirs agricoles.
Cette Campagne tente de rendre visible la violence structurelle développée par les progrès sauvages réalisés par le contrôle du territoire de la main de l’expansion du modèle agro-export, la concentration des terres au moyen de la production de monocultures, OGM, marchés de carbone et tous les marchés verts. Il s’agit d’une violence qui se manifeste par la croissante militarisation de la campagne où les femmes affrontent des situations de guerre de manière quotidienne. Mais encore où le seul fait de défendre notre espace de vie paysanne est devenu un fait à criminasliser, et les repercussions directes et indiretes de cette répression systématique s’exécutent la plupart du temps contre les femmes et les enfants. De plus, nous affrontons les violences qui sont infligées aux femmes par le seul fait de l’être: la violence domestique et sexuelle; le feminicide; les crimes passionnels, la traite des blanches, la prostitution forcée, l’abus sexuel, le harcèlement sexuel, la mutilation génitale féminine, les mariages précoces, les mariages forcés, le viol, le viol comme arme de guerre et l’impunité de ceux qui comètent ces actes de terreur contre les femmes.
Nous condamnons toute forme de violence contre les femmes et refusons sa naturalisation. Nous sommes conscientes que tous les jours des paysannes, femmes et enfants, nous produisons des actes de travail créatif non violents, nous semons et sélectionnons des semences, nous approvisionnons les familles d’aliments, c’est notre façon bien à nous de prévenir la violence et de reproduire la vie.
Ensembles, hommes et femmes, nous travaillons pour la fin de la violence envers les femmes paysannes!
Campagne Internationale permanente pour la fin de la violence envers les femmes paysannes, Via Campesina