Rafael Alegría a été libéré

Telesur, 25 Juillet 2009

http://www.telesurtv.net/noticias/secciones/nota/54707-NN/rafael-alegria-es-liberado-y-continua-en-la-lucha-por-la-democracia/

Le dirigeant de la Vía Campesina au Honduras, Rafael Alegría, a été libéré ce samedi dans la nuit dans la localité hondurienne de Danli (Sud), après avoir été détenu pendant plus de six heures pour avoir supposément violé le couvre-feu imposé par le gouvernement autoproclamé à l’origine du coup d’Etat dans ce pays d’Amérique centrale.
Dans un entretien exclusif avec l’envoyée spéciale de teleSUR au Honduras, Madeleine García, Alegría a expliqué qu’il avait été transféré de la localité de La Posta dans le département d’El Paraíso (situé à la frontière avec le Nicaragua) à Danli, où il a été incarcéré. « Ils m’ont mis dans une cellule avec près de 45 camarades détenus (peu de temps auparavant) pour la même raison. Nous n’avons pas respecté le couvre-feu, mais je leur ai dit que (cette mesure) était illégale et que nous ne pouvions pas accepter ça », a déclaré le dirigeant qui lutte de pied ferme depuis 28 jours consécutifs pour le retour de la démocratie et du président légitime, Manuel Zelaya. Les autres détenus « avaient été arrêtés dès le matin », et parmi eux se trouvaient des femmes et des enfants. Alegría a précisé que plusieurs journalistes des médias internationaux étaient présents lors de leur arrestation et qu’ils ont fait l’objet de répression de la part des forces de l’ordre. « Quand ils posaient des questions à une distance de cinq mètres et que les camarades (détenus) criaient “liberté !”, ils les ont refoulés et ont brutalisé les équipes ».

« Les médias vénézuéliens étaient également présents et très attentifs » à ce qui se passait là-bas, a révélé Alegría.
La libération des manifestants s’est faite grâce au soutien d’un dirigeant des droits humains qui « est intervenu et ils nous ont libérés », a confirmé le dirigeant de la Vía Campesina.
Ceci étant, il a souligné qu’il s’agit « sans l’ombre d’un doute d’une violation des droits humains (…) ils nous arrêtent sans mandat d’arrêt et nous mettent dans une cellule ».

Rafael Alegría a rappelé que la mesure de couvre-feu imposée par le gouvernement issu du coup d’Etat était illégale. Par ailleurs, le dirigeant a indiqué qu’il allait maintenir ses contacts avec les camarades se trouvant aux côtés du Président Zelaya dans la région frontalière de Las Manos « pour évaluer la situation et examiner les différentes possibilités ».

« Nous poursuivons la lutte », a assuré Alegría, affirmant que « la coordination a annoncé qu’il était important de maintenir la résistance aujourd’hui et demain (dimanche) ».

En outre, il a certifié que des centaines de soldats armés étaient postés à la frontière avec le Nicaragua. Pour arriver à l’endroit où il a été incarcéré (Posta), « nous sommes passés par cinq barrages. Il n’est pas facile d’arriver par cette voie, parce que la frontière entre le Honduras et le Nicaragua est très militarisée”.

Un peu plus tard, Madeleine García s’est entretenue avec l’inspecteur Molina des services de police de Danlí, lequel a rappelé que « les personnes arrêtées sont celles qui ne se plient pas aux règles (de couvre-feu). Nous ne violons pas les droits des citoyens, il y a un décret, c’est la loi et par conséquent il faut la respecter ».

Malgré l’existence de plusieurs blessés et la mort confirmée d’un citoyen qui avait été arrêté à El Paraíso, l’inspecteur a affirmé que « nous veillons à la sécurité des Honduriens et nous souhaitons qu’ils coopèrent avec nous ».

Pour conclure, il a déclaré que « nous sommes en présence d’un couvre-feu, il faut que ce soit clair et faire en sorte qu’il soit respecté. Il ne s’agit pas de porter atteinte aux droits, tout citoyen hondurien est tenu de s’y plier ».