Quebéc : L’Union paysanne dénonce vivement la Fédération des producteurs d’œufs

Communiqué de presse de l’Union Paysanne

(Lachute, 11 juillet 2016). Vendredi dernier, la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ), un syndicat de l’UPA, annonçait le lancement d’un Programme d’aide au démarrage de producteurs d’œufs dédiés à la vente directe. Ce programme reviendrait à accorder à 5 nouveaux producteurs le droit d’utiliser un maximum de 500 poules pondeuses pour approvisionner les marchés en vente directe. Ce projet était à prévoir en raison des pressions que met l’Union paysanne depuis des années à augmenter le hors-quota (1) pour l’ensemble de la population québécoise.

L’Union paysanne tient à dénoncer vivement cette tentative de la part du cartel (légal) des œufs de contrôler maintenant la vente directe au Québec. Les agriculteurs du monde entier peuvent démarrer une production d’œufs…librement.  Pendant ce temps au Québec personne ne peut détenir plus de 100 poules pondeuses sans risquer d’être poursuivi par la FPOQ.

Pour en avoir plus, il faut acheter un quota de production de 245$ par poule pondeuse. Donc pour 300 poules pondeuses, vous devrez débourser 73 500$ avant d’avoir acheté une seule poule.

La FPOQ, c’est 108 individus qui contrôlent 1,5 milliards d’œufs. 108 individus, dont plusieurs intégrateurs, qui tentent maintenant de contrôler la liberté fondamentale de chaque être humain à nourrir sa famille, sa région, son marché public. « Ce nouveau projet revient à créer de nouveaux quotas… dans le hors-quota », souligne Louis Antoine Gagné, producteur de volaille hors-quota. « C’est l’équivalent de jeter des miettes aux oiseaux. Juste avec la hausse de quota qu’ils se sont donnés entre eux ces deux dernières années, c’est plus de 100 fermes qu’on aurait pu voir naître au Québec. Ils ont préféré faire grossir leur compte de banque. Ce sont eux, le 1% des agriculteurs, » ajoute Benoit Girouard, président de l’Union paysanne.

Cinq élus, alors que plusieurs centaines de nouveaux producteurs pourraient voir le jour avec les propositions de l’Union paysanne. Notre organisation a d’ailleurs lancé une campagne2  « Pour nourrir le Québec, donnons une place aux paysans » qui vise à enlever le contrôle du hors-quota aux cartels afin de le confier au MAPAQ qui est redevable à la population. Ainsi, dans un but de bien commun, les seuils de hors-quota pourraient être augmentés afin de devenir viables pour les agriculteurs et les collectivités. Le tableau suivant démontre que même en exagérant les chiffres, les industries des œufs n’ont rien à craindre de la relève agricole et paysanne.

Tableau hors quota

Nous ne sommes pas dupes, le projet proposé par la FPOQ est un cheval de Troie visant à endiguer les revendications naturelles des paysans. L’Union paysanne est par contre attristé de voir que la CAPÉ et Équiterre ont servi de caution à un tel projet qui au final maintient une chape de plomb sur des milliers d’agriculteurs en plus de brimer la souveraineté alimentaire.

L’Union paysanne poursuivra son travail afin de redonner aux agriculteurs et à la relève agricole du Québec les mêmes droits que les agriculteurs du monde entier. Il faut mettre fin à la grande noirceur agricole. Le ministre Pierre Paradis a une responsabilité dans tout ça. S’il tient pour sérieux la série de rapport des dix dernières années qui témoignent que les agriculteurs du Québec étouffent, il devra agir.

1 : Hors-quota : la part que peut produire un agriculteur sans détenir un quota
2 : http://www.unionpaysanne.com/donnons-une-place-aux-paysans

Plus d’information :

Benoit Girouard, Président Union paysanne :450-495-1910

L’UNION PAYSANNE a pour but de regrouper en une force collective organisée et représentative tous ceux qui sont en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysanne. Elle préconise une agriculture axée d’une part sur la souveraineté alimentaire, en vue de procurer à notre population une nourriture saine et diversifiée, dans le respect de la nature, des sols, des animaux, de l’environnement et des communautés; d’autre part, sur l’occupation du territoire, de façon à assurer le maintien de campagnes vivantes avec des paysans nombreux.