Partie 3 | Une délégation de La Via Campesina a visité la Palestine en décembre 2024 : Notes de leurs carnets de bord quotidiens

Depuis de nombreuses années, La Via Campesina se tient aux côtés des paysannes et des paysans palestiniens face à la colonisation, aux accaparements de terre et d’eau, et aux multiples violations des droits humains dont ils sont victimes. Mais depuis 2023, l’ampleur des massacres à Gaza et l’intention génocidaire non-dissimulée du gouvernement d’extrême-droite israélien ont amené La Via Campesina à renforcer son travail de solidarité avec les paysans palestiniens. Organiser la visite d’une délégation en Cisjordanie s’est donc peu à peu imposée comme une évidence. Au vu des obstacles posés par l’État Israélien pour accéder aux territoires palestiniens, tous les délégués étaient européens, venus du Pays Basque, de Galice, d’Italie, du Portugal, d’Irlande et de France.
Nous, Fanny et Morgan, sommes toutes deux paysannes, en Ardèche et en Bretagne, et membres de la Confédération Paysanne. Les textes qui suivent sont notre carnet de bord pendant ces dix jours qui ont changé nos vies et notre vision du monde. Accédez à toutes les notes ici.
Jour 4 : Vallée du Jourdain
Morgan
Mercredi 11 décembre, nous partons tôt le matin vers l’Est, en direction de la vallée du Jourdain. Il y a environ 70 km depuis Ramallah jusqu’à Jéricho. Nous traversons d’abord une zone densément peuplée, avec de multiples villages, dont Taybeh, connu pour sa production de bière.
Ensuite commence une région plus montagneuse, très aride, avec des paysages époustouflants.
Les bédouins habitent ces montagnes. Ce sont des éleveurs nomades, qui traditionnellement installent leur campement pour quelques mois dans un lieu, puis se déplacent en fonction des besoins de pâturage de leurs brebis. Mais les colonies israéliennes se multiplient ici aussi, occupant les hauteurs. Le long de la route, nous observons plusieurs campements de bédouins brûlés et saccagés. Notre minibus s’arrête sur le bas-côté pour que nous puissions prendre des photos. Nous surplombons la vallée du Jourdain, la Mer Morte et voyons jusqu’aux montagnes jordaniennes au loin. Derrière nous, juste de l’autre côté de la route, un campement de bergers dévasté. Les morceaux de tentes déchirées et les tôles calcinées témoignent de la violence de l’assaut.
Même sans grande culture chrétienne, je ne peux m’empêcher de penser à la Bible. Les noms des villes et des contrées résonnent avec les histoires à la fois sacrées et familières. Jéricho, Hébron, Jérusalem, Bethléem, le Jourdain. Il est étrange d’être là, au cœur de ces lieux chargés de nos mythes fondateurs, un peu comme si soudain nous étions propulsés dans la Comté du Seigneur des Anneaux et que les paysages de fiction prenaient corps. Les grands récits sur les débuts de l’agriculture appartiennent aussi à cette région du monde, à quelques centaines de kilomètres plus à l’Est, entre le Tigre et l’Euphrate. C’est incroyable le poids que toutes ces histoires où se tissent le réel et le mythe ont sur le présent. Ces terres arides de Palestine seraient-elles l’objet de tant de convoitises si elles n’étaient le lieu de récits sacrés ? Vertiges de l’histoire humaine.
Les arrêts sur la route ne sont jamais très longs, ni sereins. L’équipe de l’UAWC et Mustapha surveillent les hauteurs et vérifient que les passagers des voitures ne nous regardent pas de façon trop insistante. Ils nous pressent : « Vite, il faut repartir avant que les militaires, ou pire, les colons, ne nous remarquent. »
Nous descendons à présent vers la vallée. Les familles de Bédouins se sont rassemblées aux pieds des montagnes pour être moins vulnérables face aux attaques des milices des colons. Le minibus arrive dans la zone A de Jéricho. Aux check-points qui marquent l’entrée en territoire contrôlé par l’autorité palestinienne, le gouvernement israélien a fait poser de grands panneaux rouges écrits en hébreu, arabe et anglais pour avertir les Israéliens que cette zone est dangereuse et interdite.
Voici la vallée du Jourdain. Dans cette région, plus de 80 % des terres agricoles ont été confisquées aux profits des colons israéliens depuis la guerre de 1967. Ici, l’agriculture revêt tout son aspect stratégique. Il s’agit de terres très fertiles et pourvues de possibilités d’irrigation uniques dans toute la région. Jusqu’aux années 1960, plus de 300 000 Palestiniens vivaient dans la vallée. Mais ils ont été massivement déportés vers les camps de réfugiés en Jordanie, en Syrie ou au Sud Liban. Aujourd’hui, il resterait environ 65 000 palestiniens et plus de 20 000 colons israéliens auraient été installés, répartis dans 33 colonies agricoles. On est toujours dans la zone C de la Cisjordanie occupée, mais le processus de colonisation est ici beaucoup plus avancé qu’autour de Ramallah ou de Naplouse. C’est le grenier perdu de la Palestine.
“Les paysans nous racontent la guerre de l’eau. En 1967, leurs parents et leurs grands-parents avaient creusé de leurs propres mains un puits de 67 mètres de profondeur. Mais en 1973, les Israéliens ont creusé deux forages à 350 mètres de fond, asséchant le puits des Palestiniens.”
Nous empruntons la route 90 qui parcourt toute la vallée du Sud vers le Nord. Elle longe une impressionnante clôture de barbelés et de fils électrifiés, qui « protège » le fleuve Jourdain. La rivière mythique doit être toute proche, à quelques kilomètres à peine, mais jamais nous ne la verrons. Je suis surprise, je m’attendais à un fleuve majestueux. Fuad nous explique que toute la zone le long du fleuve est militarisée et strictement interdite aux Palestiniens. Il nous dit que nous ne manquons pas grand-chose à ne pas voir le Jourdain, parce qu’il n’en reste quasiment rien, un ruisseau ridicule et pollué, toute l’eau étant pompée pour irriguer les monocultures des colonies.
En effet, le long de la route, nous observons la succession des colonies et de leurs installations agricoles. Monocultures de dattiers, de vignes, de bananiers. Ferme-usines de milliers de bovins ou de volailles. Les rares villages palestiniens qui subsistent sont entièrement assiégés. Sur le bord de la route, des Israéliens attendent le passage d’un bus. A notre surprise, ils ont un look hippy : les hommes ont des rastas ou des cheveux longs, les femmes portent des bébés dans de grands foulards colorés. Ce n’est pas du tout l’idée que nous nous faisions des colons. Tamam rit de notre étonnement. « Ah vous les Occidentaux avec votre romantisme autour des kibboutz ! Comme c’est sympa pour aller faire de la méditation et du yoga, un stage de développement personnel ! »
Nous ne manquons pas grand-chose à ne pas voir le Jourdain, parce qu’il n’en reste quasiment rien, un ruisseau ridicule et pollué, toute l’eau étant pompée pour irriguer les monocultures des colonies.
Fuad nous explique que les conditions de vie dans la vallée du Jourdain sont difficiles. Les températures dépassent largement les 40° C pendant plus de huit mois de l’année. Le gouvernement israélien tente d’encourager les colons à venir s’installer ici par une politique très généreuse d’aides financières, de subventions, de défiscalisation et de services publics gratuits. Mais malgré tout, cela n’est pas très efficace. Ce sont donc plutôt des « marginaux » qui viennent ici. Par ailleurs, l’essentiel du travail agricole est réalisé soit par des Palestiniens, soit par des travailleurs migrants, népalais, thaïlandais ou indiens.
Nous atteignons Bardala, qui est le village palestinien le plus au Nord de la Vallée du Jourdain. Ses 3000 habitants vivent tous de l’agriculture. En arrivant, nous observons les cultures maraîchères, les serres et les caisses de légumes en train d’être chargées dans des camions. Notre petit groupe descend du minibus et nous saluons les paysans. Ils installent des chaises en plastique dehors en surplomb d’une petite bergerie. On nous propose le traditionnel petit café à la cardamome.
Bardala subit des accaparements de terre massifs. Il leur reste 500 hectares de terres irriguées, 1000 de terres non-irriguées et environ 5000 hectares de pâtures dans la montagne. Ces dernières années, ils ont perdu 2000 hectares, confisqués par les colonies voisines. Et à présent, ils regardent avec appréhension la construction d’une route autour du village. Le chantier est là sous nos yeux. Les bulldozers ont probablement fait le travail il y a moins d’un mois. Un chemin en terre fraîchement creusé passe à moins de dix mètres des premières maisons et les sépare des petites bergeries. Ils ont reçu l’ordre de démonter tous les bâtiments qui sont à l’extérieur de ce périmètre. Nous demandons à quoi va servir cette route. Les paysans nous répondent que c’est une « voie de sécurité », à usage des militaires israéliens. Ils craignent que l’étape suivante soit l’interdiction de traverser la route, pour les couper définitivement de leurs terres et finir de les étouffer économiquement. Ils nous disent que dans d’autres villages, l’armée a construit un mur avec des barbelés le long d’une route similaire. Ils se préparent au pire. A moins de cent mètres en face de nous, le sommet de la colline a été arasé pour y construire un poste militaire, à un endroit parfait pour surveiller tout le village.
Les paysans nous racontent la guerre de l’eau. En 1967, leurs parents et leurs grands-parents avaient creusé de leurs propres mains un puits de 67 mètres de profondeur. Mais en 1973, les Israéliens ont creusé deux forages à 350 mètres de fond, asséchant le puits des Palestiniens. Les Israéliens ont accepté de « donner » 240 m³ par mois aux villageois, une infime quantité comparée à ce qu’eux-mêmes prélevaient. Petit à petit, ils ont « fermé le robinet », et aujourd’hui le village ne reçoit plus que 70 m³ par mois. Depuis une dizaine d’années, l’UAWC accompagne cette communauté pour les aider à construire des infrastructures d’irrigation. En 2017, après de longues négociations avec l’administration israélienne pour obtenir les autorisations nécessaires, ils ont réalisé un projet avec des financements allemands pour raccorder à l’eau de nouveaux champs destinés à la production de céréales. Une centaine de familles devait profiter de l’infrastructure. Fuad nous explique dépité que les colons ont attendu que le projet soit fini pour venir saccager des centaines de mètres de tuyaux.
Les paysans disent que leur vie est beaucoup plus compliquée que celle de leurs ancêtres. La terre est fertile, ils étaient riches. « A présent les colons arrivent et ils nous prennent tout. Les militaires cherchent par tous les moyens à nous décourager de continuer à travailler la terre. » Des officiels israéliens leur ont proposé de travailler dans les plantations des colonies, avec de bons salaires. Ils ont refusé. « Aussi longtemps que nous sommes ici, nous résisterons, nous serons paysans. Nous ne bougerons pas. »
Alors que nous parlons, des avions de chasse israéliens déchirent le ciel. La Syrie est à moins de cent kilomètres au Nord-Est.
Fanny
Ce matin, en descendant dans la vallée du Jourdain, on s’était extasié devant le paysage montagneux à perte de vue, avec le haut plateau de Jordanie comme horizon. Territoire des éleveurs bédouins, j’imaginais les troupeaux pâturant dans ces étendues immenses semi-désertiques et caillouteuses où le pastoralisme est la seule activité agricole possible. Là, on va voir une famille d’éleveurs dans le village de Faresyeh.
Depuis plus d’un an, les brebis ne sont pas sorties, ou seulement dans un périmètre de 100 mètres autour du camp. La famille nourrit les bêtes à l’avoine. Ça coûte extrêmement cher, la production de lait a terriblement chuté, ils n’ont plus de revenus et puis quel est le sens d’avoir un troupeau s’il ne peut plus se nourrir et valoriser la ressource à l’extérieur ?
Nous arrivons dans un creux de vallon où sont disséminées quelques tentes et cahutes. On entre dans l’une d’elles, et, assis sur des banquettes moelleuses, on nous sert notre premier thé du séjour. J’ai l’impression d’être au Maroc ou en Mauritanie.
Les hommes de la famille nous racontent les conditions de vie difficiles des bédouins. Mais ils nous disent surtout que la situation est devenue impossible après le 7 octobre. Ils expliquent que depuis moins de 2 ans, des colonies, constituées au départ de quelques caravanes, s’imposent partout au sommet des collines et accaparent tous les pâturages alentours. Ils plantent des drapeaux n’importe où même dans des endroits reculés et il est complètement interdit de s’en approcher à plusieurs centaines de mètres. Si le troupeau s’éloigne trop, avançant au gré de la ressource à pâturer, les colons s’en emparent, confisquent les animaux ou les tuent. Ils détruisent aussi leurs panneaux solaires, leur empêchent tout accès à l’eau, mettent le feu aux installations… Dans la vallée du Jourdain, il y a 69 communautés de bédouins, avec des modes de vie nomade, mais l’avenir leur semble impossible.
On sort voir le troupeau, confiné dans un enclos. Depuis plus d’un an, les brebis ne sont pas sorties, ou seulement dans un périmètre de 100 mètres autour du camp. La famille nourrit les bêtes à l’avoine. Ça coûte extrêmement cher, la production de lait a terriblement chuté, ils n’ont plus de revenus et puis quel est le sens d’avoir un troupeau s’il ne peut plus se nourrir et valoriser la ressource à l’extérieur ? Moi qui suis éleveuse et qui fait pâturer mon troupeau de brebis sur des grandes surfaces de landes et forêts, ça me tord le ventre.
C’est à ce moment-là qu’on réalise qu’il y a une colonie juste à côté, à moins de 300 mètres. On ne l’avait pas remarquée en arrivant. Les colons entourent le campement, comme une nasse. Au sommet de la petite colline, il y a un mirador. On se sent épiés, écrasés.
Un des membres de l’UAWC s’est un peu éloigné pour prendre des photos d’ensemble. Le stress monte chez l’éleveur. Comme ils parlent arabe, on ne comprend pas tout, mais la tension est palpable. L’éleveur nous dit qu’il faut partir. On passe devant une tente où une des femmes se tient dans l’entrebâillement de la porte. La plus âgée est assise juste devant. Rapidement, elle explique qu’elles ont peur, que les colons viennent les caillasser la nuit, qu’elles n’osent plus sortir de la tente.
On sent qu’on doit partir, que la peur est trop forte, qu’on ne peut pas se permettre de leur faire prendre plus de risques que ce qu’ils vivent déjà. On monte dans le bus sans avoir même le temps de dire au revoir.
Tamam est choquée, elle nous explique que normalement les visites dans les familles bédouins s’éternisent parce qu’il y a toujours un dernier thé offert, après celui qui précède et ça ne se termine jamais.
On repart sur la piste, mais à peine 200 mètres plus loin, une voiture de colons est arrêtée au milieu du chemin parce qu’elle traîne involontairement avec elle un long tuyau. Un jeune gars descend pour l’enlever. Il a les cheveux longs, une grande boucle à l’oreille, un look grunge, comme s’il faisait partie de nos bandes d’amis…
Le matin, on avait croisé deux jeunes mères, habillées en hippies, des bébés accrochés sur le ventre dans des écharpes, accompagnées de 2 soldats israéliens armés jusqu’aux dents. Avec Morgan, ça nous semble invraisemblable, ils nous « ressemblent » tellement. De voir des colons en chair et en os, face à nous, ça rend les choses réelles et pourtant il m’est impossible de comprendre.
Je suis devant à côté de Sana, et pour une fois, on ne dit rien. L’atmosphère est tendue, des deux côtés. Le gars réussit à enlever le tuyau, il remonte dans la voiture en faisant un signe de la main. La voiture repart. Sana m’explique que ce genre de situation peut être très dangereuse parce que ça peut vriller à tout moment.
Je veux bien le croire. J’étouffe. Avec cette sensation d’être claustrophobe, même au grand air.
Je suis anéantie par le désespoir de la famille qu’on vient de rencontrer et tellement abasourdie par mon incapacité à comprendre ces jeunes ayant choisi de devenir des colons armés, en guerre contre des familles, des femmes, des enfants qui n’ont rien demandé. Nous roulons en silence dans une atmosphère pesante.
Nous arrivons à Jiflek au milieu de palmiers et de champs cultivés. Plusieurs paysans de la coopérative « Al Jifrsla community”, qui regroupe une quarantaine de membres, nous attendent sous un grand préau pour le repas. On se détend. Les paysans nous remercient d’être là. Ils nous expliquent qu’environ 4000 Palestiniens vivent dans la communauté qui dépend à 70 % de l’agriculture. L’UAWC soutient la coopérative avec l’apport de matériel d’irrigation, de réfrigération, des plants…
Depuis le 7 octobre, des milliers d’acres ont été confisqués et des accès importants ont été bloqués, ce qui les oblige parfois à faire des détours de plus de 50 km. Ils n’ont plus accès qu’à 1/5 des surfaces. Les colons, en toute impunité, leur confisquent aussi des fruits, du matériel, des tracteurs, des frigos…
Des maison ont été démolies ou ont reçu l’ordre de l’être, des familles ont été déplacées.
La coopérative joue un rôle important dans la vie et le soutien de la communauté, Fuad dit d’ailleurs de ses membres que ce sont de vrais héros ici.
Après un repas copieux terminé par la dégustation de dattes délicieuses gorgées de sucre, on va faire un tour pour voir les plantations et on longe la clôture électrifiée qui les sépare des terres accaparées. On échange beaucoup, on rit aussi. Entre paysans, c’est facile, on se comprend, on est curieux des uns et des autres, on compare nos fermes, nos systèmes, les coûts de production ici et chez nous.
C’est plus léger que ce matin parce qu’on ne se sent pas surveillés, oppressés. Du moins, on ne le voit pas, et ça change tout. On reprend la route avec beaucoup plus d’entrain.
En revenant sur Jericho, on s’arrête et Fuad descend du bus en nous demandant d’attendre. On se rend compte qu’on est sur le parking du téléphérique qui s’élève au-dessus de la ville jusque dans la falaise où se trouve la célèbre église de la tentation, là où Jésus aurait été tenté par le Diable.
En venant ce matin, j’étais persuadée qu’il ne fonctionnait plus. Quelle joie d’imaginer que c’est encore possible. On est excités comme des gamins quand Fuad nous fait signe que c’est ok, qu’on va pouvoir embarquer. Pour certains, c’est une première et on les sent pas du tout rassurés. Avec Morgan, on rigole parce qu’à l’entrée il y a une grande publicité qui dit que c’est le téléphérique le plus long situé en-dessous du niveau de la mer dans le Guinness des records. Pas certaine qu’il y ait beaucoup de concurrence. On se souvient que la mer morte qui se trouve à moins de 400 mètres sous le niveau de la mer est toute proche.
Entre paysans, c’est facile, on se comprend, on est curieux des uns et des autres, on compare nos fermes, nos systèmes, les coûts de production ici et chez nous.
Arrivés au sommet, on va boire un thé sur la terrasse adossée à la falaise et qui surplombe la ville et une partie de la vallée du Jourdain.
C’est assez surréaliste de jouer aux touristes après la journée qu’on vient de vivre. J’ai l’impression d’être dans un film de Kusturica. J’essaie d’imaginer les pèlerins du monde entier venir visiter tous ces endroits mythiques et je me prends à rêver à ce que serait la Palestine sans toute cette folie.
On redescend de la falaise, il fait nuit. On est éreintés, on traverse tellement d’émotions contraires que nous sommes vidés de toute notre énergie.
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