Nous sommes venus du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest.

Discours de la Via Campesina pour l’ouverture du sommet citoyen pour le climat

(Montreuil, le 5 décembre 2015) Nous sommes venus du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest.

Nous suivons le bruit du vent, la lueur des étoiles, les prédictions des nuages, le langage des animaux.

Nous sommes plus de 200 millions de paysans et de paysannes de genres, origines et âges différents. Auprès de nos compagnons et compagnes bergers, pêcheurs, peuples originaires et des communautés rurales, nous sommes celles et ceux qui fournissent chaque jour 70% des repas que vous consommez. Et nous sommes celles et ceux qui, grâce à des techniques agroécologiques, refroidissons la planète.

Nous sommes aussi les principales victimes des catastrophes climatiques, les victimes de ce système injuste, cruel, patriarcal, non-solidaire…

Nous sommes venus à Paris pour raconter notre histoire et pour faire l’Histoire. Nous ne laisserons pas des hommes en cravates décider de nos vies et du sort de notre planète.

La nature peut vivre sans nous, mais nous ne survivrons pas sans elle. Nous sommes responsables de la vie de nos générations futures!

La terre, l’eau, les semences sont le patrimoine de l’humanité. Elles ne peuvent être vendues ou négociées par le pouvoir du capital. Les crimes négociés entre chefs d’Etat et capital privé doivent être dénoncés. Et ceux qui exploitent historiquement les plus faibles doivent être tenus responsables de leurs actes.

Nos peuples souffrent, nos gens se meurent. Les droits de l’homme, les droits sociaux et culturels sont violés chaque jour au sein de nos communautés. Pourtant, ce sont elles qui prennent soin de la Terre-mère et qui nourrissent notre seule et unique planète.

Non à l’agro-business et oui à l’agriculture paysanne !

Pour sauver notre climat, notre planète ainsi que l’humanité il faut changer le système. Et pour le changer il faut protéger les paysans, les peuples originaires, les bergers, les pêcheurs et les communautés rurales. En agissant au niveau local et en se solidarisant avec la lutte globale.

C’est pour cela que La Via Campesina lutte :

Pour la souveraineté alimentaire et la souveraineté des peuples !

Pour changer le système et non le climat!