Notes de la VII Conférence : Contexte politique et luttes en Amérique du Nord
Le premier après-midi de la VIIème Conférence Internationale de La Via Campesina a été consacré au contexte politique international. Celui-ci est caractérisé par la crise insoluble du capitalisme et les pressions de plus en plus fortes qu’il exerce sur les populations, les états et l’environnement, et par la dangereuse mercantilisation de toutes les ressources naturelles. Le lendemain, ce sont les luttes et les résistances qui ont été évoquées. Partout, la souveraineté alimentaire est considérée par les membres de La Via Campesina comme la seule alternative possible au modèle imposé, et l’agroécologie le moyen d’y parvenir et de nourrir les peuples. Dans ces deux espaces, les spécificités régionales ont été analysées.
Contexte politique
Les paysans des trois grands pays d’Amérique du nord sont tous affectés par les effets néfastes de l’Accord de libre échange nord américain (ALENA), qui va être renégocié en août. Cet accord réactive les agressions contre les populations indigènes et noires-américaines ainsi que les migrants, cette cible favorite de l’administration Trump et qui fournit une main d’œuvre si bon marché, en particulier dans le domaine agricole. Autres éléments de contexte dramatique : de nombreux pesticides sont à nouveau autorisés aux Etats-Unis ; la militarisation – publique aux Etats-Unis, voit son enveloppe augmentée au détriment des programmes sociaux ; l’économie criminelle (drogue mais aussi armes, prostitution ou organes) constitue désormais 10% du PIB mexicain.
Luttes et résistances
L’élection du 45ème président états-uniens, en dépit ou à cause des dangers qu’elle représente, a participé à intensifier la mobilisation des citoyens – en premier lieu les femmes et les jeunes – qui ont pris conscience que leurs droits étaient réellement menacés. La bataille de Standing Rock, en plus de rendre visibilises d’autres luttes liées aux territoires et à l’extractivisme, a activé ou renforcer les liens de solidarité entre les indigènes et différents mouvements de défense de l’environnement et des droits civils. La société civile commence à s’unir pour la souveraineté et contre le capitalisme. L’activisme pour exiger que les banques, fonds de pensions et gouvernements abandonnent les projets d’investissement dans les grands projets inutiles ou achats de terres sur d’autres continents s’organise. Les paysans s’allient aux pêcheurs, aux indigènes, et créent des réseaux et des groupes de travail pour promouvoir l’agroécologie, tandis que les consommateurs comprennent de mieux en mieux les liens entre les OGM et leurs impacts sur la santé ou sur l’économie.
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