Migrant.e.s saisonnier.e.s en France : au procès des exploiteurs, nous soutenons les travailleurs.euses de la terre
Communiqué de la Confédération Paysanne
La Confédération paysanne, avec le mouvement paysan international La Via Campesina et le collectif CODETRAS (Collectif de Défense des Travailleurs étrangers dans l’Agriculture des Bouches du Rhône), s’est mobilisée le mardi 10 décembre 2019 à Arles en soutien aux travailleuses et travailleurs de la terre. Une cinquantaine de militant.e.s se sont ainsi réunis en plein centre d’Arles pour lever l’omerta sur les conditions de travail des travailleurs.euses détaché.e.s et sur l’exploitation des femmes.
Ce même jour, vient en effet d’être reporté au 12 mai 2020 au Tribunal des prud’hommes d’Arles le procès de Laboral Terra et de sept entreprises agricoles françaises pour non-respect des contrats de travail, non-paiement des heures supplémentaires, des congés payés et des accidents du travail, marchandage et travail dissimulé. La plainte a été déposée par cinq travailleurs.euses détaché.e.s marocain.e.s et espagnol.e.s. Le report intervient notamment en conséquence de la mise en liquidation judiciaire opportune de l’opérateur espagnol Laboral Terra, entreprise de travail temporaire qui a “fourni” les travailleurs.euses détaché.e.s.
Les conditions de travail des migrant.e.s saisonnier.e.s sont inacceptables. Elles participent à une course aux prix bas dans le cadre d’un marché libéralisé où droits sociaux sont relégués aux oubliettes. Cette exploitation de la main d’œuvre est encore plus marquée pour les femmes, victimes de l’oppression d’un système patriarcal. On retrouve ainsi dans ces conditions de travail indignes des agissements et des violences sexistes et sexuelles envers les travailleuses.
La Confédération paysanne lutte pour des conditions de travail dignes pour l’ensemble des travailleurs.euses de la terre. L’industrialisation de l’agriculture s’appuie sur de nombreux outils : l’un d’eux est l’exploitation d’une main d’œuvre précarisée. Nous nous devons d’affirmer, en tant que syndicat paysan, notre refus d’un modèle où les hommes et les femmes qui y travaillent sont exploité.e.s comme de simples outils de production. Le travail détaché s’apparente à de l’esclavage moderne.
Nous nous mobilisons pour mettre fin à cette concurrence inhumaine entre les travailleurs.euses de la terre à coups d’accords de libre-échange, de précarisation de la main d’œuvre et directives pour le travail détaché. Nous revendiquons l’amélioration des droits sociaux des travailleurs.euses saisonnier.e.s et la mise en place d’une conditionnalité sociale des aides PAC.
Contacts :
- Nicolas Girod, porte-parole national : 0033 6 07 55 29 09
- Véronique Marchesseau, secrétaire générale : 0033 6 98 53 76 46
- Emilie Loison, membre du bureau de la Confédération paysanne Bouches-du-Rhône : 0033 6 98 53 76 46
- Olivier Bel, porte-parole de la Confédération paysanne PACA : 0033 6 30 88 79 56