Les premiers pas de La Via Campesina au Maghreb !
La première rencontre des organisations paysannes du Maghreb et du Machrek, qui s’est tenue du 13 au 15 mars à Agadir (Maroc), a remporté un franc succès.
C’est au cœur de la première région agricole exportatrice du Maroc, qui abrite plus de 10 000 hectares et où travaillent près de 100 000 ouvriers, dont 75 % sont des femmes, produisant des agrumes et des légumes pour l’exportation, que s’est déroulée cette première journée. Elle a réuni une cinquantaine de participant-e-s de 10 organisations de paysans et ouvriers agricoles en provenance de Tunisie, du Maroc, de Palestine, du Sénégal et de France.
« Fatiguée et pleine d’énergie », c’est ainsi que s’est déclarée Josie Riffaud, paysanne française et membre d’ECVC, au terme des réunions qui ont ponctué cette première journée.
Les riches échanges qui se sont tenus à cette occasion ont permis d’identifier les points de convergence des luttes paysannes du Maghreb et du Machrek, ainsi que leurs liens potentiels avec les luttes de La Via Campesina au niveau international.
Les délégué-e-s ont mis en évidence la nécessité de « faire fonctionner la solidarité internationale et les solidarités locales », selon les propres mots de Ndiakate Fall, paysan sénégalais et membre du CNCR (Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux) au Sénégal.
La journée s’est articulée autour de trois temps forts : la présentation des organisations et de leurs luttes locales et nationales, la description du fonctionnement de La Via Campesina et les témoignages des pêcheurs du Syndicat National des Marins Pêcheurs de la Pêche Côtière et hauturière.
La nécessité de faire fonctionner la solidarité internationale et les solidarités locales.
La matinée a été consacrée à réaliser un tour de table des organisations, lesquelles ont chacune présenté la situation de la paysannerie dans leur pays et raconté les luttes des ouvrier-e-s et paysan-ne-s, leurs difficultés et les solidarités qui se mettent en place : luttes identitaires, foncières, droits des femmes, des paysan-ne-s, des pêcheurs, actions face à la répression exercée contre les syndicalistes, mais aussi convergence des luttes entre chômeurs et paysans.
La présentation de la Fédération Nationale du Secteur Agricole de l’Union Marocaine du Travail et des associations tunisiennes Million de Femmes rurales et Lutte pour la terre a mis en exergue la nécessité de lutter en faveur d’un modèle alternatif motivé par la justice sociale et répondant aux problématiques de la marginalisation du monde rural.
Cette journée s’est conclue par des chants militants : « Terre ! Liberté ! Dignité nationale ! Justice sociale ! ».
La réunion continue avec des visites de terrain permettant de découvrir la réalité des paysans et ouvriers de la région. Les délégués ont élaboré une « Déclaration d’Agadir » pour marquer ce moment historique.
Globalisons la lutte, globalisons l’espoir !
Liste des organisations présentes :
Association Million de femmes rurales- Tunisie
Association Kifha El Ard (Lutte pour la Terre) – Tunisie
Confédération Paysanne- France
Fédération Nationale du Secteur Agricole de l’Union Marocaine du Travail (FNSA-UMT)