Le temps de la souveraineté alimentaire est venu!

Les paysans en marche pour arrêter le cycle de Doha

La Via Campesina est un mouvement international qui rassemble des millions de paysans, petits producteurs, sans terre, femmes rurales et salariés agricoles. Notre mouvement compte 132 organisations membres actives dans 56 pays en Asie, en Afrique, en Europe, et en Amérique.

Pourquoi nous opposons-nous à l’OMC?
’OMC impose des politiques commerciales néo-libérales qui favorisent les multinationales tout en empêchant le maintien et le développement des économies locales. L’accord agricole, défini dans le cadre de l’OMC, poursuit une libéralisation agressive du commerce des produits agricoles. Les gouvernements de l’Union Européenne, les Etats-Unis et d’autres grands pays exportateurs de produits agricoles luttent pour l’ouverture de nouveaux marchés. Ils font du dumping en vendant leur produit à un prix très bas sur les marchés mondiaux.

En raison des importations d’aliments à très bas prix, les agricultures paysannes sont les premières victimes de la libéralisation des marchés agricoles. Dans de nombreux pays, cette mise en concurrence provoque la perte de revenus et des moyens de subsistance. La plupart des familles paysannes s’endettent, n’ont pas de terres ou sont contraintes de s’en séparer. Elles migrent alors vers les villes ou à l’étranger pour chercher un emploi. Dans les pays « développés », cette libéralisation provoque la disparition des fermes familiales au profit d’exploitations fortement industrialisées dont la production est essentiellement destinées à l’exportation.

Depuis sa création en 1993, la Via Campesina résiste aux politiques néolibérales. Des milliers d’agriculteurs se sont rendus dans les rues de Seattle (1999), de Cancun (2003) et de Hong Kong (2005) pour protester contre les réunions ministérielles de l’OMC et défendre un modèle d’agriculture paysanne et familiale basée sur des modes de production durables, respectueux des ressources, des cultures et des traditions locales.

Que voulons-nous à Genève?

  • La fin du dumping des produits agricoles et le droit de protéger la production alimentaire domestique afin d’obtenir des prix rémunérateurs couvrant les coûts de production.
  • L’immédiate annulation de l’obligation imposée par l’OMC d’accepter un quota minimum d’importation de la consommation intérieur et la suppression de toutes les clauses rendant obligatoire l’accès aux marchés.
  • La sortie de l’OMC (et de tous les accords commerciaux) des secteurs ayant trait à l’agriculture, la pêche, la forêt, les ressources naturelles et les services.
  • L’annulation définitive du cycle de Doha qui ne répond en rien aux problématiques du développement.


Nous demandons la souveraineté alimentaire. C'est-à-dire le droit des populations et des pays à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires en fonction des besoins et des priorités de leurs communautés locales. Cela inclut des mécanismes de protection contre les importations à bas prix pour les produits alimentaires, un contrôle strict des importations d’aliments pour garantir la stabilité des prix des marchés intérieurs et un système de contrôle de la production pour éviter de générer des surplus et donc du dumping sur le marché mondial.

Pour plus d’informations :   Valentina Hemmeler : + 41 79 672 14 07 www.uniterre.ch
Nico Verhagen : +41 77 431 73 69 – www.viacampesina.org