Le cycle de Doha: un désastre pour les paysans du monde entier

Communiqué de presse

Les leaders paysans représentants du mouvement paysan international La Via Campesina sont à Genève pour exprimer leur refus du cycle de Doha de l’OMC. L’accord qui est en train d’être négocié en “green rooms” par un nombre restreint de ministres du commerce extérieur mènera à la destruction de l’agriculture paysanne dans les pays en développement tout comme dans les pays développés. Malgré le nom fallacieux de“cycle du développement” donné aux négociations, des études récentes montrent que la plupart des pays en développement en seraient les grands perdants. Bien loin de favoriser le développement, le cycle de Doha aggravera les problèmes de malnutrition et de pauvreté et augmentera les inégalités dans le monde entier. La Via Campesina est un mouvement paysan qui rassemble des centaines de millions de paysans de 56 pays asiatiques, africains, américains et européens. Les petits et moyens paysans sont durement touchés par la libéralisation commerciale, à tel point que le nombre des suicides a décuplé en Inde, que des exploitations agricoles disparaissent chaque minute en Europe et aux Etats-Unis, que les flux migratoires vers les grandes villes s’accélèrent dans les pays en développement, et que la faim progresse dans les zones rurales, etc.

C’est pourquoi, La Via Campesina demande à tous les gouvernements de soutenir leur population en s’opposant à toute libéralisation accrue des marchés agricoles. Les pays en développement doivent résister aux pressions des grandes puissances, et particulièrement des Etats-Unis et de l’Union Européenne. Les paysans insistent sur le fait que l’alimentation et l’agriculture ne doivent pas être sacrifiées au nom de la libéralisation commerciale et que « pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord ».

La Via Campesina en appelle aux gouvernements du monde entier pour défendre la souveraineté alimentaire plutôt que les politiques néo-libérales. La souveraineté alimentaire est le droit des peuples et de leurs Etats à définir eux-mêmes leurs propres politiques agricoles et alimentaires en fonction des besoins et des priorités des populations. Elle comprend des mécanismes de protection de la production alimentaire nationale face aux importations à bas prix, un contrôle stricte des importations de denrées alimentaires de façon à pouvoir stabiliser les prix agricoles sur les marches intérieurs, et des systèmes de gestion de l’offre pour éviter tout dumping sur les marches mondiaux.

Les représentants de La Via Campesina disponibles pour des interviews à Genève sont:

  • Mr Sungho Cho: Vice-président de la Ligue des Paysans Coréens (KPL) – Producteur de riz et de melons en Corée du Sud. KPL était très présent à Hong Kong en décembre dernier pour s’opposer à l’OMC lors du dernier sommet.
  • Anne Osland: Présidente de l’Union des Paysans et des Petits Producteurs Norvégiens (NBS)
  • Valentina Hemmeler: représentante d’Uniterre, syndicat paysan (Suisse)

En France:

  • Gérard Durand, Confédération Paysanne: +33 680723274
  • René Louail, Confédération Paysanne: +33 672848792

 
CONTACT à Genève: Valentina Hemmeler +41 79 6721407. A Bruxelles : Gérard Choplin, Coordination paysanne européenne +32 2 217 31 12
 
(Djakarta/Genève, 29 Juin 2006)