Le CETA est une fausse solution à nos malheurs économiques et politiques

Réponse de l’Union Nationale des Fermiers suite à la ratification provisoire du CETA par le Parlement européen

Par Jan Slomp, Président de l’Union Nationale des Fermiers

(Ontario, 24 février 2017) Depuis que Donald Trump a pris ses fonctions en tant que Président des États-Unis, une liste choquante de décrets présidentiels donne à des personnes du monde entier un sentiment de malaise et fait craindre un avenir imprévisible. La démocratie et les libertés civiles sont en péril. Il est raisonnable que les représentants canadiens et européens répondent avec inquiétude aux aberrations de Trump. Toutefois, il semble que, par crainte de l’incertitude, ils se sont empressés de ratifier le CETA. 

Cet accord est rédigé dans la langue de la prospérité et du progrès mais en réalité accélère l’inégalité des revenus et l’agitation sociale. Les hommes politiques à la fois canadiens et européens ne comprennent pas que des décennies de politiques de libre-échange ont privé de trop nombreux citoyens américains de leurs moyens de subsistance économique, favorisant ainsi l’élection de Donald Trump. La montée de l’extrême droite en Europe ainsi qu’au Canada est aussi alimentée par la réduction extrême de l’économie rurale, privant de leurs droits les personnes et les communautés qui en dépendent. Le CETA est un cheval de Troie qui, une fois en vigueur, supprimera davantage les protections sociales, économiques et environnementales en échange de l’enrichissement des investisseurs étrangers.

L’Union européenne a ratifié la majeure partie du texte du CETA mais les États individuels doivent ratifier les mesures relatives au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) du CETA. De nombreux gouvernements nationaux font maintenant face à un mouvement démocratique grandissant qui s’oppose à la perte d’autonomie économique et sociale de leurs communautés qu’implique le CETA. Notre seul espoir est que, lorsque l’on assistera à une opposition européenne montante pays par pays, une analyse de bons sens prévaudra et non les courants d’extrême droite fondés sur la peur. Les parlementaires des États membres de l’Union européenne doivent maintenant se rendre compte que la démocratie et la qualité de vie seront davantage mises en danger s’ils ratifient les mesures du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) du CETA et nous dépendons de leur prise de conscience. 

Les paysans européens comprennent que le CETA est une autre menace à leurs moyens de subsistance. Au Canada, certains paysans verront des pressions immédiates sur leur revenu lorsque le CETA entrera en vigueur, d’autres découvriront qu’au fil du temps cette « manne » qu’on leur promet signifie en réalité produire et vendre un peu plus, mais à un prix moindre. La signature du CETA déclenche de fausses attentes et conduira seulement à exacerber la disparité des revenus et à priver les citoyens de leurs droits.