Journée de la terre en Palestine : Lutte pour la terre, la liberté et la dignité nationale
Déclaration pour le 47e anniversaire de la Journée de la terre en Palestine de la Région arabe et d’Afrique du Nord de La Via Campesina
30 mars 2023 | Cette année, les Palestinien·nes commémorent le quarante-septième anniversaire de la Journée de la terre éternelle. Les Palestinien·nes et tous les peuples avides de libération et opposés à toutes les formes de colonialisme commémorent le 30 mars de chaque année, en Palestine occupée, dans la diaspora et dans le monde entier, le souvenir de la Journée de la terre éternelle. Cette commémoration remonte à 1976, date de la première confrontation directe entre les Palestinien·nes d’une part et l’occupation sioniste depuis 1948 d’autre part. Elle s’est soldée par la mort de six martyr·es palestinien·nes. A cela se sont ajouté·es 49 blessé·es et environ 300 détenu·es.
Le début des événements remonte à l’annonce par le gouvernement d’occupation israélien dirigé par Yitzhak Rabin, en 1975, d’un plan de judaïsation de la région de Galilée. L’objectif était de construire des colonies juives sur des terres appartenant aux citoyen·nes arabes palestinien·nes qui représentent la majorité dans cette région, sous le nom de “Projet de développement de la Galilée”.
Dans ce contexte, le 29 février 1976, le gouvernement d’occupation israélien a approuvé la confiscation de 21 000 dounams de terres appartenant à des paysan·nes palestinien·nes des villes de Sakhnin, Arraba, Deir Hanna et Arab al-Sawaed. Ces terres ont été affectées à la construction de nouvelles colonies sionistes. Les autorités d’occupation israéliennes avaient déjà confisqué, entre 1948 et 1972, plus d’un million de dounams de terres de villages arabes en Galilée et en AL muthalath. Ce chiffre s’ajoute aux millions de dounams saisis en 1948.
Au lendemain de la décision de confiscation, le Comité de défense de la terre, issu des comités locaux, s’est réuni dans le cadre d’une assemblée générale qui s’est tenue à Nazareth le 18 octobre 1975. Le comité a discuté des derniers développements et des moyens de faire face au processus de confiscation. Il a décidé de déclarer une grève générale et complète d’une journée, le 30 mars 1976.
Le 29 mars 1976, les autorités d’occupation se sont dépêchées de décréter un couvre-feu dans les villages de Sakhnin, Araba, Deir Hanna, Tur’an, Tamra et Kaboul. Le gouvernement d’occupation israélien a déclaré toutes les manifestations illégales. Il a menacé de tirer sur les “instigateur·trices”, dans le but d’empêcher la mise en œuvre de la grève.
Depuis 1948, l’occupation, par l’intermédiaire de ses différents gouvernements, cherche à éliminer la présence palestinienne en s’emparant systématiquement des terres, en les démembrant, en démolissant les maisons et en déplaçant leurs habitant·es pour établir des colonies sionistes à leur place et en judaïsant les caractéristiques historiques de la Palestine, jusqu’à ce que le nombre de colonies sionistes dépasse les 400, avec environ 800 000 colons sionistes.
Au cours de l’année écoulée, l’occupation a établi 25 colonies et 10 avant-postes coloniaux, confisquant une superficie de terre estimée à 1 280 dounams. Selon la Commission de résistance au mur et aux colonies, depuis le début de cette année, l’occupation a établi deux avant-postes coloniaux.
Selon les données du Comité supérieur de suivi (l’organe suprême de direction des Palestinien·nes de 48), l’occupant israélien a saisi environ un million et 500 000 dounams depuis son occupation de la Palestine jusqu’en 1976. Seul un demi-million de dounams environ est resté en leur possession, en plus des millions d’autres dounams de terre qu’ils ont saisis après une série de massacres horribles et de déportations forcées perpétrés contre les Palestinien·nes en 1948.
Les données et statistiques officielles montrent que l’occupation a saisi 2 380 000 dounams depuis 1967. Elle cherche à augmenter le nombre de colons jusqu’à la fin de 2030 pour atteindre un million en Cisjordanie et dans les zones C. Les zones palestiniennes deviennent des îlots disjoints, démembrant ainsi Jérusalem, Gaza, la Cisjordanie et le district. Cette situation a compromis le rêve d’établir un État palestinien et a renforcé le contrôle économique sur les territoires palestiniens.
Depuis l’adoption de la résolution 2334 du Conseil de sécurité en 2016, qui stipule que les colonies israéliennes constituent une “violation flagrante du droit international”, le nombre de colons sionistes en Cisjordanie et à Jérusalem a augmenté de 12 %.
Malgré les 47 ans qui se sont écoulés depuis cet anniversaire, les Palestinien·nes de la région concernée, qui étaient environ 1,3 million en 1948, ne se sont pas lassés de commémorer la Journée de la Terre. Iels ont unanimement reconnu que cette journée était la plus marquante de leurs jours de lutte et qu’elle constituait un tournant historique dans le cours de leur survie, de leur appartenance et de leur identité depuis la Nakba de 1948, confirmant leur attachement à leur patrie et à leur terre.
Le mouvement des paysans de la région arabe et de l’Afrique du Nord (ARNA) :
- soutenons le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres et ses biens communs.
- soulignons l’illégalité de l’établissement de colonies sionistes sur les terres palestiniennes
- appelons à la levée du blocus imposé à la bande de Gaza
- Exiger la libération de tou·tes les détenus palestinien·nes dans les prisons de l’occupation
- Appelons à la solidarité avec le peuple palestinien dans sa résistance et sa lutte contre l’occupation sioniste.
Soulevons le drapeau de la lutte pour la terre, la liberté, la souveraineté alimentaire et les droits paysans, et poursuivons notre combat dans cette voie.
Gloire et éternité aux martyr·es de la Journée de la Terre !
Pour la terre, la liberté et la dignité nationale !
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