Haïti : Nous persistons dans notre lutte et travaillons sans relâche pour que Haïti retrouve sa souveraineté alimentaire et nationale
La Vía Campesina Haïti : 17 avril, communiqué de presse
Le 17 avril est la journée que La Vía Campesina (LVC) a consacrée comme Journée internationale des luttes paysannes. LVC a choisi cette date en mémoire des 21 paysan·nes, membres du Mouvement des sans-terre (MST), massacrés par la police militaire brésilienne, le 17 avril 1996, dans une communauté appelée Eldorado de Carajás, dans l’État du Pará. La marche que les paysan·nes effectuaient visait à revendiquer leurs droits sur la terre pour produire des aliments sains. À cette occasion, 155 policiers sont intervenus et ont tué 19 paysan·nes, tandis que 2 autres ont été emmenés à l’hôpital et sont décédés. C’est en mémoire de ce massacre que LVC a choisi le 17 avril comme Journée internationale des luttes paysannes.
Partout dans le monde, les organisations paysannes membres de LVC et leurs alliés mènent des réflexions et des débats sur l’agroécologie, la souveraineté alimentaire, les droits des paysan·nes et la question des terres agricoles. Plus de 200 millions de membres de LVC brandissent les drapeaux paysans de l’agroécologie comme la seule alternative pour tous les peuples de cette planète souveraine en matière d’aliments sains, le seul moyen d’atténuer la crise climatique.
En Haïti également, il est impossible d’oublier le massacre de Jean Rabel, une municipalité du département du Nord-Ouest du pays, où des bandes ont assassiné plus de 300 paysan·nes. Il est impossible d’oublier le massacre de Piatte, dans la commune de Saint-Marc, département de l’Artibonite, ainsi que de nombreuses autres atrocités perpétrées contre les paysan·nes dans toutes les régions du pays. Nous ne pouvons ni nier ni oublier les bandits voleurs de terres dans le Plateau central, le Nord-Est, l’Artibonite, le Nord-Ouest, le Sud et d’autres régions du pays, sous le régime PHTK, qui est un régime d’accaparement des terres.
L’État haïtien a toujours été un État anti-paysan, mais depuis 10 ans, il s’est allié aux oligarques et aux pays impérialistes pour exterminer la classe paysanne. Avec l’arrivée du régime PHTK, la situation s’est encore aggravée, en particulier avec cette troisième version incarnée par Ariel Henry, qui a semé le chaos dans le pays. De nombreux paysan·nes, notamment dans le département de l’Artibonite, ont dû fuir leurs maisons, abandonner leurs cultures et leur bétail à cause des bandes armées. Au cours de la semaine dernière, dans le département du Centre, plus précisément dans la commune de Mirebalais, les paysan·nes ont dû fuir leurs maisons à cause des attaques de gangs armés.
Les paysan·nes se retrouvent désormais démuni·es, confronté·es à des voleurs de vaches et de chèvres. Toutes les entreprises de transformation et de commercialisation des produits agricoles, ainsi que les coopératives agro-pastorales, ne fonctionnent plus. De nombreux·euses paysan·nes ont fui ou ont quitté les zones rurales. Malgré tout cela, nous continuons à lutter, nous continuons à résister !
LVC Haïti demande la mise en place d’un gouvernement de transition pour remplacer le régime criminel d’Ariel. Ce gouvernement de transition doit prendre les mesures politiques et financières nécessaires pour rétablir la sécurité dans le pays le plus rapidement possible. Il doit également fournir aux paysan·nes ce dont ils ont besoin pour relancer la production d’aliments sains et naturels, prendre les mesures nécessaires pour faciliter le retour des déplacé·es dans leurs foyers, les restituer ou les réparer afin qu’iels puissent mener une vie décente, et mettre en place un programme de réflexion et de protection de l’environnement, qui se trouve dans une situation critique.
LVC Haïti profite également de cette occasion pour dire à toutes les femmes, les jeunes et les hommes paysans que nous ne nous laisserons pas abattre. Nous devons continuer à lutter et à travailler sans relâche pour que Haïti puisse retrouver sa souveraineté alimentaire et nationale. C’est pourquoi nous n’acceptons aucune forme d’occupation. Nous disons NON à toute forme d’occupation qui voudrait nous être imposée !
Femmes et hommes paysan·nes, tous les alliés, unissons-nous dans cette grande construction de souveraineté alimentaire, dans cette grande solidarité pour la libération du pays contre le projet de mort qu’ils veulent nous imposer.
GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR !
POUR UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ SUR LA PLANÈTE.
Organisations de la CLOC-LVC Haïti : Mouvement Paysan de Papaye (MPP), Mouvman Peyizan Nasyonal Papay (MPNKP), Tet Kolé (TK)
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