France : Opération “nature morte” au siège de Bayer-Monsanto
Ce mercredi 22 mai à 8h, 70 militant·e·s de la Confédération paysanne, d’Attac, d’Extinction rebellion et de RadiAction ont envahi le hall d’entrée du siège de Bayer-Monsanto France, à La Garenne-Colombes (Île-de-France), pour y installer une scène de chaos environnemental et sanitaire. Vétu·e·s de combinaison blanches, les activistes ont dénoncé les ravages causés par Bayer-Monsanto qui engendrent une société toxique pour les paysan·ne·s, les citoyen·ne·s, la biodiversité et l’environnement.
Le 6 mai dernier, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publiait un nouveau rapport démontrant que « La nature et ses contributions à la vie des peuples se dégradent partout dans le monde ». Après le dernier rapport du GIEC, tout aussi alarmant, une chose est sûre : malgré les alertes, nous sommes en train de perdre la bataille pour une vie décente sur une planète vivable.
Si les transformations nécessaires ne vont pas assez vite, c’est notamment parce que des multinationales comme Bayer-Monsanto font passer leurs intérêts et les dividendes de leurs actionnaires avant celui des peuples et de la planète. Leurs lobbies influencent directement les gouvernements, trop faibles ou trop complaisants, dans le but de freiner toute législation qui entacherait leurs bénéfices. Leurs équipes n’hésitent pas à falsifier des études scientifiques, par exemple pour contrer la classification du glyphosate par le CIRC, comme « cancérigène probable » pour l’homme. Leurs communicants vont jusqu’à ficher illégalement les journalistes, activistes ou politiques pour mieux les influencer, les corrompre ou les faire chanter.
Aujourd’hui, nous n’avons plus le luxe d’attendre. Il est urgent de mettre des multinationales comme Bayer-Monsanto hors d’état de nuire. Pour y arriver, nous devons accentuer la pression citoyenne pour que Bayer-Monsanto reconnaisse enfin la dangerosité de ses produits, pour que les victimes de ses produits toxiques obtiennent des réparations et, surtout, que se mettent en place les outils pour soutenir et accélérer la sortie des pesticides afin que les paysan·ne·s puissent travailler sans mettre en péril leur santé, la planète et la biodiversité.
Nos quatre organisations appellent à participer à la grève mondiale pour le climat partout en France ce vendredi 24 mai. Mais marcher ne suffit pas et il faut amplifier les actions citoyennes pour lutter contre l’impunité de ces multinationales et engager des changements profonds des politiques publiques afin que nous puissions toutes et tous aspirer à une vie décente sur une planète vivable.
la Confédération paysanne va porter plainte
La Confédération paysanne, dont l’ancien porte-parole national, Laurent Pinatel, fait partie des personnalités « fichées » pour le compte de Monsanto, a décidé de porter plainte.
S’il n’est un secret pour personne que nous défendons un projet d’agri-culture paysanne opposé aux OGM, pour la sortie des pesticides de synthèse et l’autonomie face à l’agrochimie, les pratiques révélées par Le Monde et France 2 sont inadmissibles.
Celles-ci participent d’un ensemble de méthodes dont Monsanto est coutumier : pression, noyautage du débat, détermination et acharnement à sauvegarder ses intérêts financiers. Les citoyen·ne·s, paysan·ne·s ou non, ayant déjà eu affaire à cette firme lors de procès ne le savent que trop.
C’est une bonne chose que les méthodes de ce tenant de l’agro-business soient aujourd’hui mises en pleine lumière.
Contacts :
- Nicolas Girod, Porte-parole : 0033 6 07 55 29 09
- Christine Riba, Commission pesticides : 0033 6 07 02 25 42
- Caroline Nugues, Chargée de communication : 0033 6 95 29 80 78