France: Les paysans méritent mieux
Réaction à l’ambiance agricole du moment…
Bagnolet, le 04 novembre 2014
Incendies de bâtiments publics, manifestations, fruits ou légumes déversés sur la place publique… Ces derniers mois, la « colère des agriculteurs » a souvent fait la Une. Cette généralité cache ce que nous sommes, nous paysans : des femmes et des hommes fiers de notre métier, qui travaillons beaucoup et avec cœur pour valoriser nos terres et élever nos animaux, soucieux de produire une alimentation de qualité pour nos concitoyens. Mais la colère est véritable, profonde, justifiée. Il faut simplement s’en prendre aux vrais responsables.
Nous sommes dans un système à bout de souffle qui n’a d’égard que pour la compétition et la rentabilité. Ceux qui nous gouvernent avancent main dans la main avec ceux qui se croient autorisés à parler pour nous. Ils poursuivent le long travail conduisant à la disparition programmée des paysans, et le transfert de nos compétences aux industriels et aux financiers.
Mais les paysans ont une place essentielle dans la société. Parce qu’ils produisent l’alimentation, ils ont un rôle central. Ceux qui œuvrent à notre disparition ont aussi créé l’image des agriculteurs qui polluent ou qui vivent enfermés dans leur campagne, méprisant ces citadins qui voudraient défendre quelques bouts de nature. Ils sont en train de parvenir à créer la rupture entre la société et les paysans. Pourtant, nous vivons les uns pour les autres, les uns avec les autres.
Le chemin sera long pour remonter la pente, pour remettre en place tout ce qui a été détruit. Mais il est temps de s’y mettre. Il est temps de prendre le problème à bras le corps, d’agir pour que, enfin, nous puissions faire notre métier réellement.
Pour cela, il va falloir se battre. Pas en brûlant ce qu’il reste de nos outils de solidarité, pas en manifestant pour le droit à polluer en paix. Nous y parviendrons en faisant barrage à ceux qui veulent détruire la terre agricole, notre outil de travail, en enfonçant des coins dans les négociations d’accords de libre-échange qui ne nous apporteront rien, en empêchant les industriels de s’emparer de notre métier, en se mobilisant pour des politiques agricoles qui nous donnent un avenir, en montrant que nous sommes paysans, que notre savoir-faire est unique, et que nombreux sont les jeunes qui ont envie de nous rejoindre.
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