France, Gaucho : Halte aux mensonges et à la manipulation
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 17 janvier 2017) La Cour de cassation a rendu son avis le 4 janvier concernant l’insecticide néonicotinoïde Gaucho. Elle fait le constat que l’instruction ne « permet pas d’établir de lien de causalité entre les troubles qui ont affecté les abeilles et le Gaucho ». La Confédération paysanne, qui s’est portée partie civile en 2004, regrette que cette décision soit basée sur un rapport mené par trois experts dont deux ont travaillé auparavant pour Bayer. Cependant, nous tenons à préciser que, contrairement à ce qu’affirme la multinationale, la Cour de Cassation n’a pas exclu le lien entre le Gaucho et la mortalité des abeilles : elle n’a aucune compétence pour le faire !
Pour évaluer la toxicité du Gaucho, les experts ont consulté uniquement les scientifiques de Bayer France et Bayer Allemagne et aucun chercheur d’organismes publics ayant travaillé sur ce sujet. On imagine donc aisément que ce rapport n’ait pas permis d’établir de lien de causalité entre les troubles qui ont affecté les abeilles et l’utilisation du Gaucho. En parallèle, des centaines d’études scientifiques publiées depuis 2008 mettent en évidence les effets négatifs des néonicotinoïdes, non seulement sur l’abeille et les pollinisateurs, mais sur tout l’environnement, ce qui a conduit l’Europe à prendre des mesures d’interdiction partielle en 2013. Depuis, de nouvelles études ont confirmé les précédentes.
La Confédération paysanne dénonce une campagne de propagande qui s’appuie sur le communiqué mensonger de Bayer, dont le but serait d’obtenir l’annulation de l’interdiction des néonicotinoïdes inscrite dans la Loi biodiversité. La Confédération paysanne sera particulièrement vigilante sur l’application de cette décision des parlementaires et, au-delà, demande que les moyens soient mis en œuvre pour accompagner les paysannes et paysans vers des systèmes moins dépendants de l’agrochimie.
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