Déclaration de la première mission internationale de solidarité de La Via Campesina au Vénézuela

Caracas, vendredi 31 janvier 2020

La délégation de La Vía Campesina, formée de représentantes et représentants d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ainsi que de journalistes de médias populaires d’Afrique et d’Amérique du Sud, communique à l’opinion publique nationale et internationale qu’elle a conclu la Première Mission internationale de solidarité avec le Venezuela, réalisée du 20 au 27 janvier dans diverses régions des États de Lara, de Portuguesa, de Barinas et d’Apure.

La Vía Campesina est un mouvement qui articule des organisations paysannes des cinq continents en mettant l’accent sur la lutte pour la souveraineté alimentaire et les droits des peuples face à la progression effrénée du capitalisme et de l’impérialisme, prédateurs de la vie sur la planète. Dans ce sens, la mission de solidarité au Venezuela visait à mieux connaître la population organisée ainsi que les conséquences et les effets du blocus des États-Unis et de l’Europe contre le peuple vénézuélien.

Cette mission, une première pour La Vía Campesina, nous a permis de voir sur le terrain le degré élevé d’organisation du Front national paysan Ezequiel Zamora (FNCEZ), lequel fait partie du Courant révolutionnaire Bolívar et Zamora (CRBZ) et est membre de La Vía Campesina. Le FNCEZ a organisé les rencontres avec les différents acteurs et actrices qui animent et soutiennent le processus de la Révolution bolivarienne pour la défense de la souveraineté nationale.

La mission a aussi connu de riches échanges avec les camarades de plusieurs organisations de la résistance populaire bolivarienne, notamment la commune d’El Maizal (dans les États de Lara et Portuguesa) ; l’association coopérative Los Colonos, l’Institut universitaire latino-américain d’agroécologie (IALA) Paulo Freire, la commune socialiste agrotouristique de Pie de Monte Andino, el Asentamiento paysan Víctor Ojeda (État de Barinas) ; et la cité communautaire paysanne Simón Bolívar (État d’Apure). Ces différentes expériences participent à l’Alliance nationale productive (ANP), une initiative du FNCEZ-CRBZ pour assurer la productivité et la souveraineté alimentaire des communautés.

Dans chacun des sites visités, nous avons constaté la conscientisation du peuple vénézuélien, son sens de la dignité, de la souveraineté et de l’autonomie. De plus, nous avons noté que la milice nationale bolivarienne compte des millions de personnes avec une forte composante paysanne et territoriale.

Nous avons observé les dynamiques d’organisation et de travail productif que la paysannerie a établies dans le cadre de ses actions de résistance. Le blocus économique touche l’alimentation et l’ensemble du développement humain. Dans le contexte actuel, le sauvetage et le développement de l’agriculture paysanne vers l’agroécologie et la souveraineté alimentaire deviennent particulièrement cruciaux.

Par ailleurs, nous apprécions et saluons la reconnaissance que les organisations locales accordent à l’IALA Paulo Freire en tant qu’espace d’échange et de dialogue des savoirs sur l’agriculture paysanne qui sauve les savoirs des peuples sur la production sans produits agrotoxiques. Cet espace de formation politique agroécologique internationaliste constitue le premier exemple en Amérique latine qui s’est établi grâce à la conscience du gouvernement bolivarien du Venezuela au début des années 2000. Il est aujourd’hui devenu un outil pour faire face à la crise et parvenir à approvisionner les familles paysannes et les marchés populaires en plus d’assurer une alimentation aux établissements d’éducation à travers sa relation avec le gouvernement national.

La Vía Campesina réaffirme sa solidarité avec le FNCEZ de la CRBZ et l’ensemble de la paysannerie vénézuélienne. Nous sommes convaincus que cette période de crise, causée en grande partie par le blocus des États-Unis, terminera et que le Venezuela pourra souverainement et dignement choisir le chemin de son développement économique et humain.

Internationalisons la lutte, internationalisons l’espoir !