Corée: Dialogues coréens-européens sur les manifestations paysannes
Malgré la rapide détérioration de l’environnement de production, les manifestations d’agriculteur·rices persistent à travers l’Europe, ces derniers exprimant leur mécontentement envers l’Union européenne et les gouvernements nationaux pour leur insistance à maintenir les politiques agricoles existantes. L’ampleur et la nature durable de ces manifestations ont attiré l’attention des agriculteur·rices du monde entier. En réponse, les agriculteur·rices coréen·nes, confrontés à des défis similaires, ont manifesté un vif intérêt pour comprendre ces événements.
Afin de faciliter le dialogue et la compréhension, le Mouvement international de solidarité paysanne, La Via Campesina, s’est associé à son organisation nationale en Corée, Via Korea (comprenant la Ligue des paysans coréens et l’Association des femmes paysannes coréennes), ainsi qu’à IKP News (Actualités agricoles coréennes), pour organiser un échange transcontinental intitulé « Pourquoi les agriculteur·rices européen·nes manifestent-iels ? ». Cet événement virtuel, tenu le 16 avril pour coïncider avec la Journée internationale des luttes paysannes, a exploré les sentiments des agriculteur·rices engagé·es dans des manifestations agricoles à travers l’Europe.
Andoni Ariola, agriculteur et activiste espagnol, membre exécutif de la Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos (COAG) représentant les agriculteur·rices espagnol·es, et impliqué dans la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC), a souligné le contexte du mécontentement des agriculteur·rices européen·nes. Il a critiqué la poursuite par l’UE de nouveaux accords de libre-échange (ALE), soulignant leurs motivations géopolitiques et leur mépris pour la souveraineté alimentaire à l’ère COVID-19. Il a mis en lumière l’impact néfaste de ces politiques sur l’agriculture, les petit·es agriculteur·rices et la souveraineté alimentaire, appelant à une prise de conscience et à une action accrues.
Jean Thévenot, jeune agriculteur activiste de la Confédération Paysanne en France, a fourni des informations sur les manifestations des agriculteur·rices français·e, soulignant leur impact à l’échelle nationale et les défis au sein du secteur agricole. Il a mis en évidence l’influence de puissants groupes d’intérêts et de représentants de l’agriculture à grande échelle alignés sur l’industrie alimentaire, entravant la représentation des voix des paysan·nes. Thévenot a insisté sur l’importance d’amplifier les voix des petit·es agriculteur·rices et des citoyen·nes et de s’engager dans des réponses au niveau de l’Union européenne.
À la suite de ces présentations, Kwon Hyuk-joo, Secrétaire général de la Ligue des paysans coréens, a exprimé des inquiétudes quant à la sécurisation du soutien de la majorité des paysan·nes et du public. Il a souligné la nécessité d’une lutte écrasante impliquant toutes les parties prenantes de l’agriculture pour aborder les problèmes agricoles en Corée.
Kim Jung-yeol, membre du Comité de coordination international de La Via Campesina, a souligné l’échec du système agricole néolibéral à aborder les crises climatiques et environnementales. Elle a souligné la nécessité de changements systémiques fondamentaux, s’inspirant des luttes européennes pour renforcer les mouvements nationaux en Corée.
Cet article de Han Woo-jun a été initialement publié dans IKP news et a été édité pour plus de clarté et d’étendue.
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