Colombie : la paix ne doit pas nous coûter la vie !

Communiqué de presse de l’association municipale des travailleur·euses paysan·nes de Piamonte Cauca (ASIMTRACAMPIC) publié le 1 mars 2022. Depuis notre émergence en 2012, l’un de nos slogans et bannières de lutte en tant qu’organisation paysanne victime du conflit politique, social et armé en Colombie, a toujours été « la lutte pour la paix avec la justice sociale ». Pas la paix des tombeaux que l’État colombien, à travers ses différents gouvernements, nous a toujours imposée. Aujourd’hui, alors que l’actuel gouvernement s’est conformé à ce qu’il avait dit à l’époque, à savoir « déchirer l’Accord de paix », laissant place à une escalade du conflit armé, nous voulons demander à la communauté internationale et aux organisations internationales en charge des droits humains d’intervenir pour mettre un terme à cette barbarie contre le peuple colombien et en particulier la paysannerie. Parce que nous nous sentons complètement impuissant·es et non protégé·es par les institutions de l’État qui sont censées protéger nos vies.

Notre profond rejet des nouvelles menaces proférées à l’encontre de notre camarade Maydany Salcedo, par des acteurs armés présents sur nos territoires, événements qui se sont produits vendredi dernier, le 11 février de cette année, lors d’une réunion avec la communauté, où des hommes armés ont proféré des menaces de mort à l’encontre de notre présidente.

De l’Association municipale des travailleur·euses paysan·nes de Piamonte Cauca, nous exprimons nos plus sincères sentiments de solidarité avec la famille du leader en processus de réincorporation Jorge Santofimio, lâchement assassiné devant sa famille et ses collègues de la Coopérative (COMUCCON), et nous prions pour le prompt et complet rétablissement de son fils. De même, nous exprimons notre solidarité avec la famille de Lorenzo Hidalgo, également une personne en voie de réincorporation assassinée dans un village du Corregimiento Cofania Jardines de Sucumbíos. Ces assassinats qui ont eu lieu dans l’un des départements les plus militarisés du pays, laissent beaucoup à dire sur une force publique plus soucieuse de protéger les entreprises transnationales qui pillent et détruisent la vie de notre Terre Mère au lieu de sauvegarder et protéger la vie et l’honneur des personnes qui habitent ce merveilleux territoire amazonien.

Nous rejetons catégoriquement la violence qui est en train de se produire dans la région de Putumayo, Baja Bota Caucana et Cofanía Jardines de Sucumbíos, et nous plaidons pour une solution politique et basée sur le dialogue à toute cette crise humanitaire que nous vivons dans nos territoires. Il est urgent de consolider un accord humanitaire, un cessez-le-feu et une cessation des hostilités, pour sortir une fois pour toutes la population civile de cette guerre sanglante et fratricide.