Bulletin de novembre : Nouvelles et actualités des membres de LVC dans le monde entier !
Ce mois de novembre, alors que l‘Égypte a accueilli la 27ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 27), les délégué.es de La Via Campesina d’Asie, d’Afrique, des Amériques et d’Europe ont assisté et rejoint un groupe d’organisations de la société civile à Sharm el Sheikh. Par le biais d’événements et d’actions communes, ils ont amplifié les voix des communautés paysannes et autochtones en première ligne des crises climatiques.
Lors d’une table ronde, Javier Andrades de La Via Campesina, de l’Organización Boricuá de Agricultura Ecológica de Puerto Rico, a expliqué que le capitalisme de catastrophe, le colonialisme et les crises climatiques avaient perturbé les systèmes alimentaires de l’agriculture et de la pêche à petite échelle. Lors de la même table ronde, Chengeto Muzira, du Zimbabwean Small Holder Organic Farmers Forum, Harare, a réagi aux fausses solutions proposées par les délégué.e.s défendant l’agrobusiness et l’industrie extractive lors de la COP27 ;
« Nous disons, en tant que La Via Campesina et en tant que Zimbabwe Small Holder Organic Farmers Forum, nous disons non à ces fausses solutions qu’ils nous imposent. Ce sont eux qui ont créé ces problèmes, et ils proposent également des solutions qui ne nous conviennent pas ».
A la suite des résultats décevants de la COP27, les organisations de paysan.nes et de petit.es producteur.trices alimentaires et la société civile en Europe ont lancé un manifeste pour la transition agricole afin de faire face à la crise climatique systémique. Ce manifeste, préparé conjointement par la Coordination européenne Via Campesina (ECVC), appelle l’Union européenne (UE) à mettre en œuvre immédiatement 13 points d’action concrets et interdépendants pour avancer vers la justice climatique et alimentaire.
Mobilisations de novembre pour mettre fin à la violence envers les femmes !
Le mois de novembre est également important pour la campagne mondiale de La Via Campesina Stoppons les violences faites aux femmes ! Le mouvement mondial marque le 25 novembre comme la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans un appel à la mobilisation lancé au début du mois, La Via Campesina a rappelé qu’en plus de la situation de violence structurelle vécue par les femmes dans le monde, elles sont confrontées à de multiples vulnérabilités. Le coût élevé de la vie, les séquelles de COVID-19, le travail de prise en charge des personnes âgées et des enfants en raison du manque d’infrastructures sociales, le chômage, les déplacements et migrations forcés, le racisme et la discrimination, les guerres et les catastrophes climatiques.
Au cours du mois, les membres du mouvement social mondial ont répondu de manière retentissante à l’appel de La Via Campesina à se mobiliser et à se dresser contre toutes les formes de violence basée sur le genre. Sur une carte mondiale tenue par La Via Campesina sur son site web, LVC a signalé plus de 70 actions de solidarité dans de nombreux pays et régions. Ces événements comprenaient des marches, des webinaires, des ateliers sur le féminisme paysan, des foires d’art, etc. Comme celui de Nairobi, où la Ligue kényane des paysan.nes et des étudiant.es ont organisé une séance d’information publique sur l’utilisation de pesticides chimiques interdits au Kenya. Les intervenant.es ont fait remarquer que, puisque les femmes fournissent la majorité de la main-d’œuvre dans les fermes, l’utilisation continue de pesticides chimiques interdits est une forme de violence perpétrée contre les femmes par les sociétés qui produisent ces pesticides. Au Brésil, les membres de La Via Campesina ont exprimé leur indignation face à l’assassinat de Cleijomar Rodrigues Vasques, un autochtone LGBTI + de 16 ans de l’ethnie Guaraní Kaiowá. Le meurtre de Cleijomar n’est pas un accident. Cette année, deux jeunes autochtones ont été victimes de meurtres similaires dans la même localité.
Plusieurs membres de La Via Campesina ont également publié des déclarations soulignant la nécessité de mettre fin à la violence sexiste. Visitez le site web de La Via Campesina, Instagram et d’autres pages de médias sociaux pour les dernières mises à jour.
Actions de solidarité pour la défense des droits des paysan.nes !
Au cours du mois, La Via Campesina a également publié des déclarations de solidarité qui ont alerté sur les violations continues des droits des paysan.nes dans le monde entier. En Thaïlande, des membres de l’Assemblée des pauvres faisaient partie des militant.es qui ont été attaqué.es et arrêté.es pour avoir participé à une manifestation pacifique contre la réunion de la Société économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) qui s’est tenue à Bangkok en novembre dernier. Les paysan.nes et les membres de la société civile protestaient contre les politiques économiques qui, au nom du commerce et de la compensation des émissions de carbone, conduisaient à de nouveaux accaparements de terres et à l’appropriation de territoires et de biens communs paysans et autochtones.
La Via Campesina a également attiré l’attention sur l’aggravation de la crise des migrant.es au Honduras, en Haïti et dans d’autres zones de la région des Caraïbes. En novembre, les autorités dominicaines ont expulsé au moins 1’800 enfants migrants haïtiens non accompagnés cette année, les renvoyant dans leur pays en crise.
Dans sa “Déclaration du Honduras” – issue de sa réunion internationale tenue à Tegucigalpa et publiée début novembre – La Via Campesina a dénoncé les mauvais traitements infligés aux migrant.es et aux réfugié.es. La déclaration indique que “cet exode mondial de personnes est le résultat d’un système néfaste qui ne prend pas soin de la vie dans toutes ses expressions. Les pluies, les sécheresses et les inondations exacerbent cette crise. Pendant ce temps, l’accaparement de nos terres, territoires et biens communs se poursuit sans relâche. En conséquence, nous sommes obligé.es d’émigrer, de quitter nos familles, d’être spolié.es de notre droit à une vie digne et exposé.es aux abus en tant que main-d’œuvre bon marché.“
Dans l’État plurinational de Bolivie, les paysan.nes de la Federación Sindical Única de Campesino ont subi une attaque virulente de la part d’éléments extrémistes. Des hommes violents ont pris d’assaut le siège de la Federación et ont attaqué les femmes, les enfants et les personnes âgées qui étaient présent.es à ce moment-là. La CLOC Via Campesina – la coordination latino-américaine des organisations rurales – a dénoncé cette attaque. Nos membres ont exigé une enquête approfondie et des sanctions appropriées pour toutes les personnes impliquées.
Dans d’autres nouvelles régionales et nationales, novembre a également vu deux assemblées régionales de La Via Campesina.
La Coordination Européenne Via Campesina – ECVC – a tenu son assemblée générale au Portugal au début du mois. La coordination latino-américaine des organisations rurales, CLOC-Vía Campesina, a également tenu sa réunion continentale dans la province d’Artemisa, à Cuba, les 29 et 30 novembre et le 1er décembre 2022. Ces espaces sont essentiels pour préparer les débats et les discussions autour de la souveraineté alimentaire et de la justice sociale, alors que le mouvement mondial se prépare à organiser sa 8ème conférence internationale en 2023.
Les membres de La Via Campesina ont également tenu des sessions de formation sur la construction de la diversité au sein du mouvement mondial. Au Brésil, les membres régionaux de LVC ont organisé un séminaire sur les droits des LGBTI+. Le séminaire s’est tenu à l’école nationale Florestan Fernandes (ENFF). Près de 70 militant.es latino-américain.es issu.es de mouvements sociaux brésiliens, mexicains, nicaraguayens, colombiens, péruviens, paraguayens et argentins y ont participé.
Les membres de la CLOC – Vía Campesina ont également tenu des ateliers de communication dans le cadre de la VI ème École continentale de communication. Trois sessions virtuelles à cet égard ont vu la participation de délégué.es d’organisations locales, du Secrétariat opérationnel international de LVC et de médias alliés du mouvement.
En Europe, lors de l’assemblée générale d’ECVC, le groupe de travail sur la diversité sexuelle et de genre de la région a rappelé que La Via Campesina doit soutenir le concept d’agriculture familiale en tant que modèle paysan d’agriculture, venant d’un lieu d’amour révolutionnaire. La déclaration se lit comme suit : “Nous appelons à la nécessité d’élargir la définition de ‘l’agriculture familiale’, en réimaginant l’agriculture familiale et en incluant nos familles choisies, une diversité de personnes et de façons de vivre et de travailler ensemble“.
En novembre, l’ECVC a également intensifié sa campagne contre les efforts de la Commission européenne pour déréglementer les nouveaux OGM en assouplissant les dispositions concernées du droit européen des brevets. Selon eux, la protection des semences traditionnelles et autochtones est en danger, tandis que la déréglementation violerait les droits des petit.es agriculteur.trices européen.nes.
En Asie du Sud, le 26 novembre, les organisations paysannes indiennes ont marqué le deuxième anniversaire de leur manifestation historique de 2020-21 par des marches et des événements publics à travers le pays. Les organisations paysannes ont allégué que le gouvernement n’a encore honoré aucune des promesses faites il y a un an lors du retrait des trois lois controversées.
Au Canada, le National Farmers’ Union a tenu sa convention – Confronting Concentration, la dernière semaine de novembre. Les participant.es ont décrit les menaces que représente la concentration des entreprises dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture et ont échangé sur les moyens de s’organiser pour renforcer leur pouvoir et celui de leurs communautés et promouvoir la souveraineté alimentaire. L’Union Paysanne, également membre de LVC dans le pays, a annoncé ses préparations en vue de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15), qui doit se tenir à Montréal du 7 au 19 décembre 2022.
———————————
Avant de conclure, voici les liens des différentes publications parues en novembre 2022.
1. Nouvelle vidéo : La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.nes (UNDROP) expliquée
2. Nous nourrissons le monde” – Un livre illustré pour défendre l’agriculture paysanne
———————————
(Avons-nous oublié une mise à jour importante ? Si c’est le cas, vous pouvez envoyer les liens à communications@viacampesina.org, que nous inclurons dans la prochaine édition. Seules les mises à jour provenant des membres de La Via Campesina feront partie de ce bulletin d’info. Pour une mise à jour complète des différentes initiatives de novembre 2022, visitez notre site web)
Avez-vous loupé les éditions précédentes de notre bulletin d’information ? Retrouvez-les ici
———————————
Une version abrégée de notre bulletin d’information mensuel est également disponible en podcast sur Anchor FM et Spotify
Cette publication est également disponible en English : liste des langues séparées par une virgule, Español : dernière langue.