APPEL À ARTICLES – Les vingt-cinq ans du concept de Souveraineté alimentaire

APPEL À ARTICLES (ET MATÉRIEL MÉDIATIQUE)

DURÉE : juillet- décembre 2021

CONTEXTE :

La Via Campesina (LVC)[1] a été fondée en 1993 par les paysans et les paysannes, les petits agriculteurs, les agriculteurs familiaux, les peuples autochtones, les populations rurales, les travailleurs et travailleuses agricoles, les jeunes des zones urbaines et rurales, pour s’opposer au modèle industriel capitaliste destructeur occasionnant la faim, les inégalités et la crise climatique. La Via Campesina a proposé, comme alternatives pour transformer la société, la souveraineté alimentaire et l’agroécologie.

Lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996 à Rome, LVC a mis en mots cette conception de la « souveraineté alimentaire », la définition en étant le droit des gens à produire de manière autonome des aliments sains, nutritifs, climatiquement et culturellement appropriés, utilisant les ressources locales et par des moyens agroécologiques, afin de répondre principalement aux besoins alimentaires locaux de leurs communautés.

Pour nous, la souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne sont les solutions visant à renforcer les systèmes alimentaires locaux, décisifs pour lutter contre la faim, refroidir la planète, préserver la biodiversité et respecter les droits des paysans/paysannes et des travailleurs/travailleuses. La pandémie actuelle de la COVID-19 nous a montré l’importance et la résilience des systèmes alimentaires locaux qui ont permis à de nombreuses personnes de ne pas mourir de faim. Ainsi, nous continuons de faire pression pour une stratégie de transformation radicale vers un système alimentaire juste et décent pour tous, qui reconnaisse les besoins des peuples, leur accorde une dignité et respecte la nature, tout en plaçant les personnes au-dessus des bénéfices et en résistant à la capture des entreprises. Le moment est venu de transformer et de construire une société meilleure.

Depuis son lancement, il y a 25 ans à Rome, la souveraineté alimentaire a eu des implications profondes sur les politiques publiques, reprises par de nombreuses organisations et institutions telles que les organes des Nations Unies (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international pour le développement agricole [FIDA], le Conseil des droits de l’homme [CDH des Nations Unies], etc.). Certains gouvernements comme l’Équateur, le Venezuela, le Mali, la Bolivie, le Népal et le Sénégal, etc., l’ont incluse dans leurs politiques et d’autres dans leurs constitutions. Récemment, le référendum en Suisse pour adopter la souveraineté alimentaire montre, malgré le « non », dans quelle mesure le concept de la souveraineté alimentaire a effectué des percées, même dans les pays développés.

L’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2018 et la reconnaissance de l’agroécologie par la FAO en 2015 témoignent d’une reconnaissance et d’une acceptation plus amples. Malgré ces succès, les multinationales travaillent sans relâche pour bloquer et faire reculer l’introduction de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie dans les politiques publiques. Un exemple clair en est la récente tentative, pour le Sommet des Nations Unies sur le système alimentaire, d’une mainmise en excès des entreprises, utilisant la pandémie Covid-19 et l’insécurité alimentaire accrue pour faire pression en vue de leurs intérêts axés sur le profit.

En 2021, nous célébrons 25 ans d’efforts et de campagnes dirigés par les paysans dans nos communautés dans le but de faire de la souveraineté alimentaire une réalité et de continuer à résister au modèle capitaliste. Partout dans le monde, nous sommes encore loin de parvenir à la souveraineté alimentaire de nos peuples et de nos territoires. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, les efforts persistants, déployés à travers le monde entier, devraient être enregistrés et utilisés comme preuve afin de faire avancer ce concept.

DÉTAILS DE L’APPEL

Pour les 25 ans de célébration de la souveraineté alimentaire, La Via Campesina est heureuse d’annoncer un appel à rédaction d’articles (1000 – 2000 mots) afin de nous aider à enregistrer et archiver les nombreux efforts menés partout dans le monde et à établir des preuves étayant ce concept de la souveraineté alimentaire. Cet appel est valable jusqu’à la fin de 2021. Il est ouvert aux écrivains, chercheurs, activistes, universitaires – de nos organisations membres ou d’organisations alliées.

Portée de l’appel

Cet appel vise à réunir un réseau intergénérationnel d’écrivains, d’artistes, d’activistes et de chercheurs du monde entier ; pour renforcer et contribuer à la construction d’une plate-forme pour les personnes en faveur de la souveraineté alimentaire.

On s’attend à ce que les personnes invitées explorent, enregistrent et produisent des documents écrits ou audiovisuels en anglais, en espagnol ou en français, sur un ou plusieurs des thèmes cités ci-dessous. Ces documents pourraient être produits soit par des entrevues, des visites sur le terrain (dans la mesure du possible) ou par des discussions de groupe ciblées avec les membres et les écoles d’agroécologie de La Via Campesina :

  • Réfléchir au rôle futur de la souveraineté alimentaire ? Quelles sont les questions clés à venir, etc.
  • Comment les systèmes alimentaires locaux ont résisté au fil des ans pour faire face à divers défis, y compris la pandémie actuelle de la COVID-19
  • La Souveraineté alimentaire par le biais de pratiques agroécologiques comme solution au réchauffement climatique et comme alternative à l’agriculture industrielle : expériences du monde entier
  • La Souveraineté alimentaire comme solution pour traiter de la migration des zones rurales vers les villes : expériences du monde entier
  • La Souveraineté alimentaire comme relevant du Droit des peuples : Expériences du Népal et d’autres pays où la souveraineté alimentaire est devenue un droit constitutionnel ou juridique
  • La Souveraineté alimentaire et le Féminisme paysan populaire – Le rôle des femmes dans la réalisation de la souveraineté alimentaire
  • La Souveraineté alimentaire et les Jeunes
  • La Souveraineté alimentaire et l’autonomie des communautés rurales dans la définition du système alimentaire mondial.

La propriété et la publication des matériaux produits : La propriété demeurera au sein de LVC, et l’auteur/producteur sera dûment reconnu. Les documents produits seront d’abord publiés sur le site officiel de LVC ou sur les réseaux sociaux, et toute autre publication des documents fera l’objet d’approbations internes.

Contacts pour Information

Ceux qui sont intéressés à participer à cet appel et pour plus d’informations, veuillez envoyer s’il vous plait votre demande à l’e-mail suivant: lvcweb@viacampesina.org


[1] Le mouvement comprend 182 organisations, de niveau local et national, dans 81 pays d’Afrique, Asie, Europe, et des Amériques.