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ECVC souligne les mensonges qui se cachent derrière les protéines cultivées en laboratoire

Article publié le 26 avril 2022, sur le site de la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC)

Dans une vidéo publiée la semaine dernière, ECVC a mis en avant la dangerosité du récit construit par certaines grandes entreprises autour des protéines cultivées en laboratoire, également appelées de manière trompeuse « viande de laboratoire » ou « viande cellulaire ».

La vidéo met en lumière le point de vue des paysan·nes sur ce produit aux effets incertains et insuffisamment testé, qui pourrait se glisser dans nos assiettes dans les mois à venir.

Selon ECVC, les protéines cultivées en laboratoire constituent une menace directe pour la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire le droit de tous les citoyen·nes à définir leur propre système agricole et alimentaire. Elles s’inscrivent dans la même course à l’industrialisation de l’agriculture et de l’alimentation menée par les intérêts des multinationales, qui cause tant de dommages à la santé publique, à l’environnement, au travail rural et à la vie rurale.

« Des fonds publics européens sont utilisés pour promouvoir ces produits mais aucun débat public n’a eu lieu. Cela repose sur une production industrielle de nourriture, concentrée dans les mains de quelques sociétés, ce qui est extrêmement dangereux pour la souveraineté alimentaire. » déclare Morgan Ody, paysanne en Bretagne et membre du comité de coordination d’ECVC.

Comme expliqué dans la fiche d’information publiée avec la vidéo, ECVC soutient la nécessité de réduire l’impact environnemental de l’agriculture et des systèmes alimentaires industriels, mais souligne que les solutions techniques rapides comme les protéines cultivées en laboratoire ne seront d’aucune aide pour y parvenir.

Au contraire, une véritable transition vers l’agroécologie paysanne et la souveraineté alimentaire devrait être mise en œuvre en promouvant l’agriculture à petite et moyenne échelle, les droits des paysan·nes et la régulation du marché.

Dans le cadre de cette transition, l’élevage paysan durable est une approche agroécologique nécessaire. C’est l’agriculture industrielle, mené par les sociétés privées, qui ne garantit pas les droits des animaux. L’élevage agroécologique paysans à petite échelle est quant à lui fondamental pour garantir que notre système agricole soit écologiquement, économiquement et socialement cohérent et durable.

L’accent doit donc être mis sur la mise en œuvre d’une politique favorisant une transition agroécologique vers l’élevage à petite échelle, en s’éloignant des grandes exploitations industrielles. L’UE doit donc appliquer le principe de précaution aux protéines cultivées en laboratoire et les interdire du marché.

ECVC n’est pas la seule organisation à mettre en garde contre les dangers et les limites des protéines produites en laboratoire. Le dernier rapport publié par IPES FOOD La Politique des Protéines, met en lumière les généralisations trompeuses qui dominent le débat public sur la viande et les protéines, et avertit des risques de se laisser prendre aux techno-fixes de la viande.

Après des années de politiques publiques encourageant les pratiques de dégradation, les besoins des producteur·rices et des consommateur·rices de denrées alimentaires doivent à nouveau être placés au cœur des politiques publiques, au lieu des intérêts des grandes entreprises.

Voir la vidéo en français ou en anglais (avec des sous-titres en espagnol). Lisez le document EN, FR ou ES.