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2024 | Bulletin d’info de mars : l’actu des organisations membres de LVC dans le monde

Le mois de mars est arrivé avec la force, la lutte et l’organisation des femmes de La Via Campesina sur ce #8M24 “Féministe, paysanne et populaire”. Avec un puissant appel à l’action pour la Journée internationale des droits des femmes, le mouvement a affirmé “Avec conviction, nous construisons la souveraineté alimentaire et luttons contre les crises et la violence”. Au cours de cette journée d’action, des milliers de femmes des champs, des eaux, des forêts et des villes se sont mobilisées dans le monde entier pour revendiquer des droits et une vie digne.

Comme l’a déclaré La Via Campesina, les femmes paysannes et autochtones, les soignantes et les défenseuses, sont celles qui maintiennent la vie des territoires et des communautés. Ce sont également elles qui nourrissent le monde, mais en même temps, ce sont elles qui souffrent le plus de la faim et qui ont le moins d’autonomie pour décider de ce qu’elles produisent. Elles constituent la première ligne de résistance à l’extractivisme sauvage et jouent un rôle clé face à la crise environnementale et climatique, en assurant la souveraineté alimentaire de leurs communautés. Nous vous invitons à prendre connaissance des principales actions enregistrées et résumées dans ce padlet et cette bulletin d’info.

En mémoire des six années “sans Marielle Franco”, les actions de Femmes sans terre et de La Via Campesina Brésil ont rappelé cet événement tragique, lors de la Journée nationale, qui a mobilisé plus de 20 000 femmes dans 24 États du Brésil. “Marielle Franco, militante politique brésilienne, a lutté pour les droits humains et la justice sociale. Son assassinat en 2018 est dû à un financement politique et à une influence dans la sphère militaire, a déclaré la justice brésilienne ce mois-ci. Pour en savoir plus sur la Journée nationale de lutte des femmes sans terre 2024, cliquez ici.

Depuis El Tarra, Norte de Santander, Colombie, lors du Forum international “Femmes pour les réserves paysannes et la paix dans le Catatumbo”, plus de 400 femmes du Catatumbo se sont réunies pour donner vie au Comité de coordination des femmes des réserves paysannes du Catatumbo. Ce territoire, confronté à la présence de groupes armés, à l’exploitation minière illégale et à la déforestation, est crucial pour la protection de la biodiversité, de la culture et des droits des communautés paysannes.

Au Paraguay, la Fédération nationale des paysan·nes (FNC) a organisé la 30e édition de la Marche paysanne, autochtone et populaire dans les rues d’Asunción. Des milliers de paysan·nes se sont mobilisé.es pour défendre la terre et la production paysanne, contre l’injustice, le chômage, la violence sexiste et l’utilisation des institutions publiques à des fins politiques. Iels ont demandé au gouvernement de mettre en œuvre des politiques visant à améliorer les conditions de vie dans les campagnes, à améliorer les systèmes de production et d’irrigation, à mettre en place des assurances contre les effets de la crise climatique et à garantir l’accès aux écoles, aux hôpitaux et à l’emploi.

A Porto Rico, l’Organisation Boricuá a organisé un Forum Virtuel dans le cadre de la Journée Internationale de Lutte des Femmes Travailleuses. Au cours de cette réunion, un dialogue a été encouragé avec des femmes jíbaras paysannes, des organisatrices agraires et des travailleuses de la terre membres de l’Organisation Boricuá de différentes régions du pays afin d’échanger sur le chemin parcouru dans l’agriculture, l’éducation et l’organisation.

En République dominicaine, des déléguées de l’Articulación Nacional Campesina et du CLOC-Vía Campesina Caribbean Region ont participé à une émission de radio pour parler des revendications des agricultrices. Elles demandent l’accès à la terre et des incitations à l’agroécologie, afin de produire des aliments sans endommager les eaux des rivières et des lacs dans les écosystèmes insulaires, déjà menacés par le changement climatique. Au cours de l’interview, les demandes de #8M24 et les défis à relever pour parvenir à la souveraineté alimentaire dans les îles ont été abordés.

Au Guatemala, lors de la commémoration du 8M24 dans la région de la vallée de Polochic, un appel a été lancé pour que le conflit agraire et la criminalisation de ceux qui défendent la terre nourricière et le territoire soient traités de toute urgence. Iels ont également souligné l’engagement du gouvernement à signer un document sur le conflit agraire dans les 100 premiers jours de son mandat.

L’Articulation des femmes de la CLOC-Via Campesina en Amérique centrale a salué la lutte des femmes au niveau régional et en particulier des femmes vivant dans les zones rurales. Elles se sont également jointes à la commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, appelant à la paix dans le monde et à la fin du génocide contre le peuple palestinien qui a coûté la vie à des milliers de femmes.

Plus de 10 000 agriculteur.trices ont participé à la commémoration de la Journée internationale des femmes organisée par MVIWATA dans 35 réseaux locaux à travers la Tanzanie. Ces manifestations ont appelé à une plus grande reconnaissance des petit·es exploitant·es agricoles, à l’accès à des services sociaux de qualité dans les zones rurales et à la fin de la violence à l’égard des femmes.

Au Kenya, le collectif de femmes de la Ligue paysanne du Kenya, dans tous ses groupes, a commémoré la Journée internationale des travailleuses en s’engageant dans des travaux agricoles et en garantissant ainsi la souveraineté alimentaire.

En Ouganda, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les femmes de l’ESAFF Ouganda se sont réunies dans le district de Jinja pour discuter de questions clés relatives à l’autonomisation économique des femmes. L’une des actions stratégiques de la réunion est la nécessité de continuer à renforcer les mouvements féminins de base. “Nous sommes opprimées et exploitées parce qu’iels savent que nous n’avons pas accès à l’information et que nous ne pouvons donc pas leur demander des comptes. Nous devons changer cela”, a déclaré la dirigeante, Ikaali Zeridah.

Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal a partagé sur #8M24 une vidéo en hommage aux femmes qui font partie de leur organisation. Ces femmes, expertes dans divers domaines, jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté au Sénégal, notamment en milieu rural.

Au Congo, l’organisation de femmes CNOP-CONGO a participé à la 4ème édition de la Foire aux semences paysannes du Cameroun, la FOSPAC. L’événement, qui s’est tenu dans la ville d’Esse, a mis en lumière le rôle essentiel des systèmes de semences paysannes pour l’agriculture africaine.

En Mauritanie, des femmes de l’Union des agriculteur.trices mauritanien.nes ont participé à un programme de formation de 8 jours, axé sur le développement de projets générateurs de revenus, qui s’est achevé dans la ville de Kiffa. Cette initiative de formation fait partie d’un projet agricole plus vaste financé par l’Organisation internationale du travail, qui vise à améliorer les conditions économiques et sociales des agriculteur.trices dans les zones rurales en général, avec un accent particulier sur l’autonomisation des femmes.

La rencontre des femmes du secteur agricole au Maroc le 8 mars, organisée par la FNSA, a mis en évidence la nécessité de mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes dans ce secteur.

Dans le cadre du 8 mars, l’articulation des femmes de La Via Campesina et de la région ArNa a organisé le webinaire : “Les femmes palestiniennes en résistance contre le génocide et la faim”. Il a fait entendre la voix des femmes, avec des témoignages soulignant les besoins urgents et les défis auxquels sont confrontés les femmes et les enfants de Gaza au milieu d’une crise humanitaire. Elles ont dénoncé le génocide perpétré par Israël à l’encontre des palestinien·nes, ciblant les civils (de manière disproportionnée sur les femmes et les enfants), les bâtiments résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les lieux de culte, les terres agricoles et toutes les infrastructures sociales de base. Iels ont déclaré qu’Israël avait imposé un blocus total à Gaza, empêchant les 2,3 millions de palestinien·nes de Gaza d’avoir accès à la nourriture, à l’eau, à l’électricité et au carburant. L’entrée de l’aide humanitaire est également restreinte. Les agriculteur.trices et les pêcheur.euses n’ont pas accès à leurs terres et à la mer, respectivement.

En Autriche, notre organisation ÖBV a publié une déclaration soulignant que “le féminisme n’est plus seulement une affaire de femmes. La diversité des identités de genre, des formes de désir et des rôles de genre devient de plus en plus visible dans le mouvement des petit.es agriculteur.trices grâce à des activistes engagé·es. Nous célébrons la diversité de nos sols, de nos eaux, de nos forêts, de nos fermes et de nos territoires. Nous célébrons la diversité sociale et culturelle de nos communautés parce qu’elle nous rend forts et résilients. La diversité est au cœur de la souveraineté alimentaire, partout !” ont-iels déclaré.

À l’occasion du 8 mars, la Coordination espagnole des organisations d’agriculteur.trices et d’éleveur.euses (COAG) et la Confédération des femmes rurales (CERES) ont dénoncé le fait que les exploitations agricoles appartenant à des femmes rencontrent davantage de difficultés pour accéder aux subventions agricoles. Ces organisations ont demandé une modification de la politique agricole commune actuelle, la PAC, et des plans de développement rural (PDR) afin d’intégrer véritablement la dimension de genre dans leur conception. Dans le cadre du régime actuel, les agricultrices et les éleveuses sont marginalisées en raison de leur petite taille et de leur production non éligible.

Au Pakistan, le Hari Jeddojehad Committee (HJC), une organisation membre du Kissan Rabita Committee of Pakistan, a organisé un séminaire pour commémorer le 8 mars dans le village d’Alf Khan Khoso de l’UC Masti Khan dans le district de Shikarpur de la province de Sindh. Des femmes rurales, notamment des agricultrices et des travailleuses agricoles de différents villages du conseil syndical de Masti Khan, ont participé activement au séminaire. Elles ont profité de l’occasion pour exprimer leurs difficultés quotidiennes, mettant ainsi en lumière la situation difficile des agricultrices et des paysannes de la région.

Au Népal, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association des femmes paysannes du Népal (WOPAN), une organisation sœur de la Fédération nationale des paysans et paysannes du Népal (ANPF), s’est jointe aux manifestations des agricultrices rurales touchées par la microfinance à Katmandou. En solidarité avec les agriculteur.trices, WOPAN a exprimé son soutien à leurs revendications. Les agricultrices manifestantes ont demandé la suppression des programmes de microfinance, l’annulation de leurs prêts, la suppression des listes noires de mauvais payeurs et la libération de leurs garanties.

En Indonésie, dans le cadre du 8 mars, le SPI a organisé un webinaire avec ses allié.es. Dans cet espace, iels ont parlé de l’importance d’organiser la résistance avec solidarité et espoir pour construire la souveraineté alimentaire, où les agricultrices sont les mères de la souveraineté alimentaire.

Aux Philippines, quelques jours avant la Journée de lutte #8M24, des groupes de femmes, de paysan·nes et de défenseur.euses des droits humains ont dressé un piquet de grève devant le camp Aguinaldo pour protester contre l’escalade des violations des droits humains et du droit humanitaire international commises par des unités des forces armées philippines. Les groupes ont déclaré que Marcos Jr, en tant que commandant en chef des forces armées, est également responsable des attaques contre le peuple.

En Australie, l’Australian Alliance for Food Sovereignty, dans le cadre du 8 mars, a souligné que « nous reconnaissons toutes les femmes, personnes non binaires et de genre divers dans leurs luttes pour l’égalité et dénonçons toutes les formes de violence dans le cadre du patriarcat, du capitalisme et du colonialisme ». Considérant que 70 % de la nourriture mondiale est produite par les femmes, elles les ont remerciées de les nourrir et ont affirmé que la souveraineté alimentaire ne peut être atteinte tant que tous ne sont pas libérés des systèmes d’oppression.

En Corée, l’Association des femmes paysannes coréennes a organisé une action dans ses locaux avec des affiches traduites en coréen pour dénoncer la violence à laquelle les femmes sont confrontées et leur rôle dans la souveraineté alimentaire du pays.



Si nous avons loupé une actu importante, veuillez envoyer les liens à : communications@viacampesina.org pour qu’ils soient inclus dans la prochaine édition. Nous n’incluons que les mises à jour des membres de La Via Campesina.
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