2023 | Bulletin de septembre :Nouvelles et actualités des membres de LVC dans le monde entier !
Ce mois-ci, La Via Campesina a exprimé sa profonde tristesse et sa solidarité suite au tragique tremblement de terre qui a frappé le Maroc, et la tempête Daniel avec des inondations monstrueuses qui ont profondément dévasté la Libye, en particulier la ville de Derna, coûtant la vie à des milliers de personnes et causant d’importantes pertes pour les paysan·ne·s qui ont perdu leurs terres et leurs moyens de subsistance. Cela souligne l’importance d’une action gouvernementale proactive face aux catastrophes naturelles et à la crise climatique mondiale, ainsi que la nécessité d’approfondir la réflexion sur le destin de l’humanité en l’absence d’une interaction sérieuse de la part des gouvernements face aux crises écologiques.
Parallèlement, ce mois-ci a été marqué par la Journée internationale d’action contre l’OMC et les accords de libre-échange le 10 septembre 2023, la participation à la 54ème session du Conseil des Droits de l’Homme avec le CETM pour dénoncer les sanctions contre le Niger et pour défendre la création d’un mécanisme international de suivi des droits des paysans, sous la forme d’une procédure spéciale de l’ONU, et la préparation d’un webinaire qui s’est tenu le 27 septembre sur la situation au Niger. Il y a également eu de nombreuses luttes, actions et des formations menées par les membres de La Via Campesina en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique, avec de nombreuses préparations en cours pour notre 8e Conférence Internationale qui se déroulera en décembre du 1er au 8, 2023 à Bogota, en Colombie.
La Via Campesina a marqué le 20e anniversaire du martyre de Lee Kyun Hae lors de la réunion des ministres de l’OMC à Cancun, au Mexique, par une série d’actions de solidarité dans le monde entier. Également, en Corée du Sud, un forum public a été organisé par la Ligue paysanne coréenne et d’autres organisations paysannes, en présence des membres du parlement afin d’évaluer l’impact dévastateur de l’OMC et de la libéralisation du commerce sur la paysannerie du pays.
Au Bangladesh, une victoire significative après une longue lutte depuis 2001 menée par la Fédération des travailleurs agricoles du Bangladesh (BAFLF) pour organiser les travailleur·euse·s agricoles, suivie d’une grève nationale ce mois-ci, a contraint le gouvernement à changer le statut des travailleurs précaires employés dans les exploitations de la Corporation de développement agricole du Bangladesh pour les transformer en postes permanents. Cette avancée découle d’une lutte continue des travailleur·euse·s agricoles.
À Lucknow, le Bhartiya Kisan Union, a organisé un rassemblement massif pour dénoncer le non-paiement de plus de 5 000 crores de roupies d’arriérés de paiement de la canne à sucre, la promesse non tenue de fournir gratuitement de l’électricité aux agriculteurs et la garantie légale du prix minimum d’achat. Simultanément de plusieurs semaines des sit-ins organisé par les agriculteurs de canne à sucre dans plusieurs semaines.
En Thaïlande, l’Assemblée des Pauvres (AoP) a attiré l’attention sur les communautés touchées par les inondations dans la province de Chaiyaphum en affirmant que la fermeture des portes du barrage de Pong Khun Phet avait aggravé la situation au lieu de l’améliorer, causant ainsi d’énormes dommages aux habitants des zones de captage et à la biodiversité florissante de la région.
Le 24 septembre, Serikat Petani Indonesia a organisé une série d’actions à travers l’Indonésie pour commémorer le 63ème anniversaire de la Journée nationale des paysans, sur le thème “Lutte politique des paysans pour une réforme agraire pour une nation prospère”. Henry Saraih, le président, a souligné lors de son discours devant l’assemblée au SPI que, malgré la hausse des prix mondiaux du riz atteignant leur plus haut niveau depuis 15 ans en août, la paysannerie du pays n’en a pas bénéficié.
Dans la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale, Au Niger, le 27 septembre, La Via Campesina a organisé un webinaire en collaboration avec la Plateforme Paysanne du Niger pour discuter de l’impact des sanctions sur la souveraineté alimentaire et politique de la population nigérienne. Les membres de la LVC et leurs alliés ont pris part aux discussions et ont exprimé leur solidarité envers les paysan·ne·s nigérien·ne·s. Un article sera publié sur le site web à la fin du mois, fournissant davantage d’informations à ce sujet.
Pendant ce temps, au Mali, le CNOP Mali a participé à un atelier de discussion sur la Loi de Programmation des Investissements dans le Secteur Agricole (LPISA) qui s’est tenu au Centre International de Formation en Agroécologie Paysanne-Nyéléni à Selingué (CIFAN). L’atelier a réuni plus de 60 délégués de diverses institutions agricoles afin de faciliter l’appropriation du rapport LPISA par les acteurs du secteur agricole et d’assurer une plus grande inclusivité dans le processus d’élaboration.
La Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de producteurs agricoles (CTOP) au Togo, a également participé à la validation de trois études importantes sur l’inventaire et la cartographie de l’industrie du cocotier et de la chaîne de valeur de l’huile de palme, le plan de développement de l’industrie du cocotier et l’étude de faisabilité pour la mise en place d’une ESOP miel dans la région maritime. Le CTOP est impliqué dans la mise en œuvre du projet “Renforcement de la résilience au changement climatique des communautés côtières au Togo” (R4C-Togo), une initiative importante pour comprendre les secteurs agricoles dans l’avenir de l’agriculture et du développement rural.
En Casamance, au Sénégal, le Conseil National de Concertation et de coopération des Ruraux (CNCR) exprime sa vision de l’avenir en reboisant plus de 8 hectares de mangroves. Au même temps, les 17 et 18 septembre, dans les villages de Kartiack et Thiobon, situés dans le département de Bignona, des jeunes et des femmes ont travaillé ensemble pour régénérer la mangrove ce qui reflète leur engagement en tant que citoyens et leur désir de contribuer à la restauration de la biodiversité.
Dans la région de l’Afrique australe et orientale, au Mozambique, les paysan·ne·s demandent la révision de la loi foncière de 1997. L’Union nationale des paysans (UNAC), lors de son assemblée générale ordinaire de 2023, a discuté et proposé des lignes générales de contribution au processus de révision de la loi foncière de 1997.
Au Kenya, les membres de la Ligue paysanne kényane ont demandé au gouvernement kényan de ne pas imposer de taxe sur leurs produits agricoles, car cela démoraliserait les agriculteur·trice·s qui vendent leurs produits par l’intermédiaire de coopératives agricoles et découragerait l’agriculture. Le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sur les produits agricoles vendus par l’intermédiaire de coopératives et d’autres organisations de 3 à 5 %.
En Tanzanie, MVIWATA a organisé une formation sur le leadership et les droits des paysan·ne·s pour plus de 150 leaders et promoteur·trice.s paysan·ne·s des régions d’Iringa, Njombe, Mbeya, Songwe, Ruvuma et Mtwara. Parmi les questions abordées, figuraient les semences paysannes et la préparation de l’année #mviwata30.
En Carib, le 2 septembre, dans la municipalité de Peralta, province d’Azua, en République dominicaine, s’est tenue la 4e foire municipale de Peralta Puede. Il s’agit d’un espace d’échange entre les producteurs et la communauté qui encourage les marchés de paysan.nes et promeut l’agroécologie.
En Haïti, le 22 septembre, une délégation locale de La Via Campesina a participé à une manifestation de solidarité dans la zone frontalière nord-est avec la République dominicaine, suite à la décision du président dominicain Luis Abinader de fermer la frontière entre les deux pays. Cette manifestation visait à soutenir les paysan·ne·s de la région qui dépendent de l’écosystème de cette zone, et à dénoncer cette décision qui viole le droit à la souveraineté alimentaire de nombreuses familles.
Au Guatemala, le Comité de Unité Paysanne (CUC) a organisé un processus passionnant de formation à la communication communautaire pour la deuxième fois. Cette initiative s’est déroulée en collaboration avec le collectif Chiviricuarta et Mujeres Transformando el Mundo (MTM) dans le but d’autonomiser les jeunes dans le domaine de la communication au service de la communauté.
Au Honduras, l’Articulation des Femmes pour le Bien Vivre – Via Campesina (AMBV) a organisé une formation visant à renforcer le leadership des femmes rurales, à promouvoir la formation technique et l’éducation politique au sein des organisations paysannes et indigènes de l’Articulation des Femmes de manière globale, en mettant particulièrement l’accent sur le féminisme paysan et populaire.
En Amérique du Sud, Des membres du mouvement brésilien Levante Popular da Juventude ont manifesté devant l’ambassade des États-Unis à Rio de Janeiro contre le blocus américain et ont rejoint la campagne #LetCubaLive afin de recueillir des signatures pour retirer Cuba de la liste des États sponsors du terrorisme.
Aussi, du 14 au 17 septembre, Via Campesina Brésil a organisé le troisième séminaire sur la diversité sexuelle et l’identité de genre à l’école nationale Florestan Fernandes (ENFF) à Guararema (SP), dans le but de discuter des questions liées à la lutte contre la LGBTI+phobie et d’organiser le débat dans les organisations de base qui constituent Via Campesina.
Au Pérou , Les femmes autochtones ont grandement contribué aux luttes pour leurs peuples face à la domination coloniale, préservant ainsi diverses cultures, des pratiques ancestrales et leurs langues maternelles. Cependant, elles rencontrent de nombreuses difficultés dans leur vie, notamment la discrimination et la marginalisation en raison de leur origine ethnique et de leur sexe, un accès insuffisant aux services de santé et d’éducation, des opportunités limitées sur le marché du travail, une faible participation politique, ainsi que la violence domestique, entre autres.
En Autriche, ÖBV-Via Campesina s’est associé à une manifestation massive qui a eu lieu le 15 septembre avec des dizaines de milliers de personnes appelant à la tenue d’un sommet sur les catastrophes climatiques. Les participants ont souligné que les paysan·ne·s sont les plus touché·e·s par les multiples crises écologiques et ont demandé un changement immédiat des politiques qui aggravent cette crise.
En France, un rassemblant près de 3000 personnes, avec la participation de la Confédération Paysanne, ainsi que 4 syndicats ,CGT, Solidaires et FSU, aux côtés d’organisations politiques, associatives et de militant·e·s, se sont réuni·e·s le 8 septembre pour la lutte contre les méga-bassines et exprimant leur soutien indéfectible aux 9 prévenus et leur engagement collectif en défense des libertés et de l’eau en tant que bien commun. Cela a conduit à la reprise du procès des opposants aux méga-bassines le 28 novembre après une démonstration d’amateurisme du parquet.
Au Pays basque, une délégation de femmes paysannes de l’Union nationale des agriculteurs du Mozambique a reencontré avec des femmes baserritarras, qui sont des éleveuses de bétail, des agricultrices et des bergères faisant partie de l’union EHNE Bizkaia. Cette intense activité qui a duré 8 jours leur a permis d’échanger des connaissances sur l’agroécologie, les méthodes de production et le commerce. Plus important encore, elles ont pu partager leurs expériences en matière d’organisation et de construction d’un féminisme paysan et populaire.
Au Maroc, suite à un tremblement de terre catastrophique la majorité des personnes touchées sont des travailleurer·euse·s paysan·ne·s marginalisé·e·s, qui ont historiquement été négligé·e·s et marginalisé·e·s. Leurs villages ont été complètement dévastés, et leurs terres, qui représentent leurs moyens de subsistance, ont également été affectées. La situation actuelle va aggraver davantage les défis déjà existants auxquels les communautés rurales sont confrontées, tels que la migration, la disparition des pistes agricoles, l’augmentation du chômage et l’aggravation de la pauvreté.
En Tunisie, dans le cadre de la commémoration des 50 ans du coup d’État au Chili, en mémoire de l’Unité Populaire et de son leader socialiste, le Président Salvador Allende, une rencontre intitulée “LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE – DU CHILI À LA TUNISIE” dont L’organisation Million Rural Women and the Landless a fait partie de cette occasion pour exprimer son engagement en faveur de la lutte pour la justice sociale, la réforme agraire, l’égalité et la souveraineté alimentaire, notamment la souveraineté énergétique et la souveraineté nationale au nom de la Via Campesina en exprimant aussi le rêve de la libération nationale du colonialisme et de l’impérialisme.
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