Un loup déguisé en agneau: L’OMC se réinvente et recherche une légitimité en Afrique
(Nairobi, 15 décembre 2015) Après avoir ignoré les problèmes que le système de commerce mondial pose à l’Afrique, l’OMC – l’un des principaux instruments de gouvernance économique mondiale – arrive sur ce continent à la recherche d’une légitimité. L’OMC tente de se réinventer, de donner l’impression qu’elle veut s’occuper de l’Afrique et qu’elle apporte des solutions à une foule de problèmes (pauvreté croissante, chômage et sous-emploi, effondrement des institutions, etc.). Les économies africaines, étant pour la plupart d’origine agricole ont été ruinées par l’OMC qui soutient la cause des pays développés, et des grandes entreprises transnationales.
En recevant la 10ième réunion ministérielle, le Kenya pense augmenter son revenu touristique et attirer des investissements étrangers dans d’autres secteurs économiques. Il a essayé de tromper les autres états africains pour qu’ils acceptent l’OMC. Le gouvernement du Kenya semble avoir mordu à l’appât. Le Kenya et l’Afrique ne devraient pas être dupés, ils devraient sortir de l’OMC. S’ils y restent, ils peuvent s’attendre à des mesures qui malmèneront encore plus leurs économies, les paysans et paysannes, les consommateurs, les industries et les moyens de subsistance.
À Nairobi, la plupart des négociations par les gouvernements africains sont dictées par les impératifs du marché plutôt que par les besoins de protéger les paysans locaux et les consommateurs. Alors qu’il faudrait tirer les enseignements de l’expérience des pays qui ont cultivé le coton africain 4 (C4) et dont les économies ont été ruinées par les fausses subventions américaines pour le coton. Cette question est devant l’OMC depuis 2002, mais rien n’a été fait pour sanctionner les États-Unis, jusqu’à présent. Par contre les États-Unis ont offert une aide au développement qui a encore plus ruiné l’agriculture des pays en les obligeant à acheter des produits agricoles chimiques toxiques et des OGM dans le but d’augmenter leur « productivité agricole ». Une telle hypocrisie doit être condamnée et ne peut pas être admise à Nairobi MC10. Ces procédés vont à l’encontre de la constitution des pays en imposant des règles qui compromettent leur espace politique, les droits humains et refusent la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE.
La Via Campesina et ses partenaires (la Marche mondiale des femmes, Kenya, le Centre pour l’application de la Constitution, Dandora Must Change et Bunge la Mwananchi) se rencontrent à Nairobi sous la bannière « Stopper l’OMC ». Nous réclamons la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE car c’est l’alternative des peuples au régime des accords de libre-échange de l’OMC dirigé par le monde des affaires.
FIN DE L’OMC! SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE MAINTENANT! GLOBALISONS LA LUTTE! GLOBALISONS L’ESPÉRANCE!
#EndWTO #MC10 #StopFTAs #FoodSovereignty
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