Un charlatan et ses faux remèdes
Communiqué sur la mini-ministérielle de l´OMC
Pour résoudre la crise alimentaire, l’OMC pousse vers toujours plus de libéralisation : de l’huile sur le feu!
Une quarantaine de ministres du commerce triés sur le volet n’ont aucun mandat pour décider du futur de millions de personnes. La Via Campesina demande un arrêt des négociations de l’OMC! Les politiques de l’OMC ont dérégulé les marchés alimentaires et agricoles. Elles ont conduit à une privatisation des services et des ressources naturelles et généré une bulle spéculative sur laquelle les gouvernements nationaux n’ont absolument aucun contrôle. En raison de cette spéculation sur l’alimentation, le nombre de personnes souffrant de malnutrition grave a atteint près d’un milliard de personnes.
La crise mondiale actuelle est une conséquence directe de la libéralisation des marchés et des politiques alimentaires et agricoles. Ce n’est pas une crise de production, mais bien une crise des politiques. Il n’y a jamais eu autant d’aliments sur la planète, mais les inégalités de répartition des aliments ont été accentuées par l’augmentation des prix qui favorisent les multinationales.
La libéralisation des échanges est au cœur du problème. Utiliser comme remèdes les recettes qui ont faillies ne fera qu’accentuer les crises alimentaires et climatiques. Mr Sago Indra, leader paysan de la Via Campesina s’est exprimé en ces termes : « Prétendre résoudre la crise alimentaire ave l’OMC revient s’en remettre à un charlatan avec ses faux remèdes ».
Pendant ce temps, les multinationales ont renforcé leur contrôle sur le marché des aliments, sur les secteurs de la production et de la distribution. Elles saisissent cette crise comme une opportunité pour augmenter leurs profits. Les consommateurs et les petits agriculteurs sont les grands perdants des politiques actuelles. Des prix plus hauts pour les consommateurs et des prix bas pour les paysans et paysannes provoquent la faim dans les campagnes et dans les villes. Un accord de façade ne cachera pas l’échec de ce soi-disant cycle de développement qui est en réalité le cycle de la crise alimentaire. Les paysans, les petits producteurs d’aliments, les travailleurs agricoles du monde ne sont pas dupes. Pour soutenir les nombreux combats contre l’OMC qui ont lieu partout dans le monde, nous demandons l’abolition de toutes les négociations commerciales au sein de l’OMC.
L’alimentation n’est pas une marchandise !
Nous défendons le droit de produire, de nourrir, et de manger !
L’OMC hors de l’agriculture !
Portes paroles de la Via Campesina disponibles pour des interviews à Genève :
- Sago Indra: paysan indonésien producteur de riz dans l’ouest de Sumatra, leader de l’Union des Paysans Indonésiens (serikat petani Indonesia/ SPI), membre de La Via Campesina.
- Jaime Tadeo: producteur de riz, leader de l’organisation des Philippines PARAGOS, membre de la Via Campesina. Jose Luis Hernandez : vice presidente de l’Union Nationale des travailleurs (UNT) et secrétaire de l’Union des producteurs indépendants, membre de la Via Campesina.
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Genève, le 22 Juillet 2008